Voici qu'il est temps pour moi de livrer mes impressions et vraiment la tâche est difficile ....parce que ce lourd pavé (plus de 1,5 kilos) m'est littéralement tombé des mains et que j'ai vraiment dû me battre les flancs pour poursuivre ma lecture avec la pénible impression de devoir absorber sans faim un plat vraiment indigeste. Et oui , je dois l'avouer à ma grande honte, j'ai jeté l'éponge en abandonnant ce texte , ce qui ne m'était pas arrivé depuis bien longtemps.
Quel dommage car l'intrigue bien résumée sur la quatrième de couverture avait tout pour me plaire et depuis ma découverte de la Fantasy il y a une bonne dizaine d'années , je me suis attachée à ce domaine littéraire qui recèle tant de pépites et j'ai béni ces auteurs qui m'ont apporté tant de bonheur de lecture,
Pierre Pevel en premier bien sûr, mais aussi Robin Cook,
Ursula le Guin et Georges Martin.
Avec
Searth Cabal qui apparait modestement sur Google comme encyclopédiste (sic!) je n'ai vraiment pas retrouvé le plaisir délicieux de lecture que j'attendais de ce roman.
Nous voici dans un univers uchronique où Mary la Sanglante (la fille d'
Henry VIII et de Catherine d'
Aragon) règne depuis de longues années sur l'Angleterre et impose la religion catholique .
Les mages (ou goètes) se font discrets et la lutte entre l'Eglise et les sorciers se trouve d'autant plus à l'ordre du jour que le roman se déroule à la période charnière entre la mort d'un pape et la prise de fonctions de son successeur.
Angus Grey , le dernier héritier d'une lignée de sorciers est atteint d'un mal mystérieux ce qui ne l'empêche pas de vouloir se joindre à une conspiration contre l'église dirigée par le puissant M le Maudit (tiens, tiens coup d'oeil à
Fritz Lang ? ).
Pour cela il lui faut invoquer un puissant esprit mésopotamien au cours d'une invocation maléfique qui exige le sacrifice de jeunes enfants ( ça commence bien ! On trouve tout de suite le héros vraiment sympathique !)
Mince ,ça ne marche pas et c'est un démon familier qui surgit de cette cérémonie sanguinaire et la créature va s'attacher aux pas du héros, un lien puissant se créant entre les deux personnages.
Sur ces entrefaites, arrive dans le château non pas Dracula mais un religieux du nom de Bartley Blyth qui fait halte dans cette sinistre demeure sur sa route vers Rome où il doit aller pour se racheter d'une lourde faute ...
Entre les deux personnages des liens vont se tisser et leur chemin sera long, parsemé d'embûches avec des péripéties multiples et des batailles , le déroulement de l'intrigue faisant par ailleurs la part belle à la magie...
Mais pourquoi suis-je restée totalement imperméable à ce texte ? D'abord parce que les personnages sont vraiment peu sympathiques voire même irritants et on se contrefiche des malheurs qui peuvent bien leur arriver !
Seul le petit démon Karb échappe à mon féroce jugement car au moins, lui, il tente de s'améliorer et il évolue au cours du récit ce qui le rend attachant.
Ensuite les flashbacks qui interviennent fréquemment sans prévenir, troublent la cohérence temporelle du récit. Par ailleurs le texte (ou la traduction ?) est peu précis et parfois on ne sait pas qui parle (c'est gênant !)
Le style enfin est vraiment ampoulé voire amphigourique (pour rester dans le champ lexical cher à l'auteur ) et vraiment pour un livre de fantasy trop , c'est trop ;
Ce livre n'était vraiment pas fait pour moi et j'espère qu'il pourra trouver son public grâce à sa superbe illustration de couverture.
PS : pour finir sur une note plus positive voici la très belle citation de Milton qui introduit le récit
"qu'importe une terre ou riante ou maudite ?
Ce ne sont pas les lieux c'est son coeur qu'on habite ;
le coeur de notre sort cet arbitre éternel
Fait du ciel un enfer et de l'enfer un ciel "