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A travers une galerie de personnages que rien ne destinait à se rencontrer, Julien Cabocel nous dresse un portrait de la ville, dans sa course effrénée. La course qui lance trois jeunes gens dont la rapidité est gage de pérennité dans cette carrière de livreurs à vélo. Toujours plus vite, et toujours plus dangereusement. Comment Bassem et Kristell en viendront-ils à croiser sur leur chemin Lo, Tadjik et Diesel , c'es ce que le lecteur comprendra au fil des pages.

Julien Cabocel fait preuve d'une belle empathie pour ces personnages, tous fragiles, tous en quête d'une réponse à des questions vaines, tous portés par uncourant global qui échappe à leur contrôle.

Etat des lieux peu réjouissant d'un milieu urbain déshumanisé, ou chacun tente de légitimer son existence et et simplement survivre, au risque d'affronter des situations dangereuses.

L'écriture est vive, et entraîne sans répit le lecteur dans la course au rythme des exploit des livreurs. On est emporté sans pouvoir opposer de résistance dans ces trajets fous mais nécessaires.


Un agréable moment de lecture .

180 pages Grasset 18 janvier 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'accident qui devait arriver

Dans son nouveau roman Julien Cabocel met en scène trois livreurs à vélo. Leurs courses dans Paris sont à l'image de leur vie, précaire, risquée, imprévisible. Une fable sur la violence économique menée à cent à l'heure.

Déjà dans Bazaar, son premier roman, Julien Cabocel nous entraînait dans un road-trip infernal. Cette fois, c'est à vélo qu'il sillonne les rues de Paris. À toute vitesse. Derrière Diesel, le narrateur, et ses amis Lo et Madjik. Un trio qui se retrouve exténué après une journée éreintante. Car les livreurs savent que leurs gains dépendent de leur agilité, de leur vitesse, des notes que leurs clients leur confèrent. Et des risques qu'ils prennent. Au fil des chapitres, on va découvrir comment chacun d'eux en est arrivé là.
Madjik, qui avait vu son père retourner à Brazzaville alors qu'il n'avait que huit ans et n'a plus jamais donné de nouvelles depuis, a choisi de quitter le lycée sans son bac techno «avec l'envie furieuse d'en découdre, de cracher à la face du monde ce qu'il avait dans le ventre. Son surnom venait de cette époque, lorsqu'il traînait dans Paris pour se découvrir.»
Lo, quant à lui, a longtemps rêvé du Tour de France, d'une carrière de cycliste professionnel. Il s'est entraîné d'arrache-pied et a réussi de grandes performances. Mais n'a jamais réussi à accrocher la bonne caravane, n'est pas devenu le champion espéré. Alors, «pour ne pas abandonner tout à fait, il livrait des sushis et des burgers dans des boîtes en polystyrène.»
Édouard, ou plutôt Diesel, est à la fois acteur et témoin de cette histoire. C'est d'abord avec son smartphone qu'il rend compte de leurs exploits respectifs. Des films qu'il réalise d'abord pour sa petite soeur restée dans la maison familiale de Châtellerault, espérant que «l'énergie incroyable de ses errances illumine son quotidien». Encouragé par les collègues, il a poursuivi et amélioré sa technique.
Complétons la galerie des personnages avec Bassem, réfugié syrien qui a trouvé un emploi à l'aéroport. C'est là qu'il va croiser Kristell, qui rentre à Paris après un voyage d'affaires. Elle sait que son père l'attend, même si elle préfèrerait se reposer. Les hasards de leurs emplois du temps respectifs vont conduire ces acteurs à se rencontrer. À part Madjik qui lui doit combattre sur un lit d'hôpital, victime d'un grave accident. «Une camionnette blanche. Un coup de freins dans la rue d'Odessa. Pas un cri, il est trop tard pour crier. Un bruit sourd, c'est tout. La tête de Madjik sur le bitume. Une fraction de seconde, il y a ce bruit qui résonne. Puis tout se fige.»
En épousant le rythme effréné des cyclistes, Julien Cabocel montre la fragilité de ces existences. En leur faisant croire qu'ils sont libres, leurs employeurs exploiteurs ne font que cacher leur violence économique. Mais l'énergie que dégage ce roman de la précarité, qui se lit d'une traite, évite l'écueil du manifeste politique. Il suffit de prendre la roue de Madjik, Lo ou Diesel pour se rendre compte des enjeux. Un tourbillon, un vent de folie.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Comment en sommes-nous arrivés à cette société-là ? Tous ces métiers mega-précaires, sans aucune garantie, sans aucune protection : Uber, Uber Eats. Si vous avez l'habitude de ces services, ce livre peut piquer un peu. Notre auteur fait s'entrecroiser quelques vies qui subissent ces métiers (on peut pas dire qu'ils en vivent, non ?), Et, une femme qui elle gagne bien sa vie - mais quelle solitude (autre grand mal du siècle, semble-t-il, à force de rapports physiques sans engagement). Chacun courant -enfin pédalant ici - après quoi ? L'écriture est belle, dérangeante parfois parce que c'est... la réalité. Et cette belle l'histoire nous montre que le monde est petit. Je pense à cette phrase de Coluche : "quand on pense qu'il suffirait qu'on achète pas, pour que ça ne se vende pas" ! Faut-il utiliser ces applis pour donner du travail ? Ou ne pas les utiliser pour éviter d'être complice de cette nouvelle forme d'asservissement ? le néo-libéralisme et son néo-esclavage. Et si, en plus, ça permet à certains de se comparer : "je vais pas finir Uber quand même" ; "si tu travailles pas bien à l'école, tu vas finir... Uber". A une autre époque, il y avait un peu plus de lettres : éboueur !
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Édouard, de son surnom Diesel, est livreur. Auprès de ses compagnons de profession Madjik et Lo, il sillonne les rues de Paris. Quant à Bassem, il a quitté son pays natal suite aux terribles drames vécus. Kristell est de retour à Paris après un voyage d'affaires.

Quel beau roman j'ai découvert ici. Je ressors très émue par cette lecture tout en sensibilité. D'emblée, j'ai accroché à ce court récit d'une grande intensité.

À la manière d'un kaléidoscope, l'auteur nous présente chacun des personnages principaux qui vont faire partie de cette histoire. Au gré des pages, ces personnages finiront par se rencontrer et c'est d'une grande intensité émotionnelle.

Chacun d'entre eux a ses blessures, son histoire et je ressors très touchée et souvent bouleversée. Avec beaucoup de délicatesse, l'auteur brosse des personnages authentiques et sensibles.

La plume de l'auteur m'a beaucoup plu. Avec un style généreux et tout en sensibilité, l'histoire défile. L'alternance des chapitres concernant chacun un personnage m'a paru particulièrement judicieuse. Cela permet au lecteur d'en apprendre plus sur eux au fur et mesure de la lecture.

Un court roman très touchant, servi par des personnages très bien dépeints. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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C'est, en février 2020, lors de "L'autre festival", salon du livre d'Avignon, que j'avais rencontré Julien Cabocel. Il m'avait dédicacé son premier roman "Bazaar", encore en attente de lecture pour diverses raisons… Mais aujourd'hui, je viens de terminer son deuxième "Madjik ou l'incertitude" et je dis MAGNIFIQUE !

Magnifique par l'écriture à la fois fluide, d'une grande simplicité mais tellement bien travaillée.

Magnifique par le rythme rapide et en constante accélération jusqu'à l'ultime mot. La fin est remarquable qui m'a laissée pantoise, interloquée, médusée. Elle illustre à elle seule le dernier mot du titre : incertitude. Car c'est bien dans l'incertitude que nous laisse l'auteur. Il offre à chacun de ses lecteurs sa propre interprétation. Que s'est-il exactement passé ?

Magnifique par la construction, parfaitement maîtrisée, par les petits cailloux semés qui petit à petit se retrouvent, s'assemblent, se complètent.

Magnifique par la lumière projetée sur Madjik, Lo et Diesel, ces livreurs à vélo, ces esclaves des temps modernes, qui, au péril de leur vie souvent, dévalent les rues de Paris – ou d'ailleurs – pour une bouchée de pain. Ils n'ont pour seule identité qu'un pauvre surnom. Certes ils sont jeunes, déjà blasés mais font pourtant preuve pourtant d'une certaine clairvoyance…"Pour tenir en vélo, il n'y a rien à faire, personne à être en particulier…il t'a fallu répondre à la seule vraie question qui soit : continuer à pédaler ou accepter de tomber."

Magnifique aussi par le personnage de Bassem, réfugié d'un pays en guerre dans lequel ont péri sa femme et son enfant, qui balaie chaque jour et nettoie les toilettes à Roissy. Et puis Kristell qui justement vient d'atterrir dans cet aéroport…qui semble différente mais traîne aussi derrière elle un parfum de tristesse.
Magnifique par toutes ces vies si éloignées et en même temps si proches. Ces vies parallèles, ces inconnus sans visage qui, au détriment des lois mathématiques finissent par se retrouver.

Magnifique d'empathie, de sensibilité. Magnifique de lucidité, d'émotion, de compassion.

Inutile de me répéter, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman et les questionnements qui en découlent. "Et il en était là le monde…Il tournait, c'est tout. Comme nous."

"Madjik ou l'incertitude" : un véritable coup de foudre.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Madgik, Lou et Diesel sont livreurs à vélo et sillonnent le centre de Paris en tous sens pour livrer ou pour s'amuser en des courses effrénées. Choix de vie d'apprenti coureur cycliste, d'informaticien à la dérive et jeune black plein d'espoir et de glisse. plus ils livrent vite, meilleure est leur note, plus ils gagnent ... 

Kristell, quadragénaire en panne d'amour et engluée dans le déclin d'un père autoritaire, rentre de New York pour se retrouver engluée dans l'A1 bouchonnée

A Roissy, elle a croisé Bassem, hanté par sa famille assassinée au pays et sa traversée de migrant

Leurs routes vont se croiser, sans qu'ils n'en sachent rien, l'objet oublié, la commande passée, le plat partagé, comme des liens invisibles qui les auront réunis, un soir, à Paris.

Un roman composé de scènes juxtaposées, qui ne fusionnent qu'à la toute fin quand vélos, taxi et  RER les conduisent dans le quartier Bastille. 

Un roman qui m'a baladée dans Paris.

Une belle découverte.

Je remercie vivement NetGalley et les Editions Grasset qui m'ont offert cet ouvrage.

#Madjikoulincertitude #NetGalleyFrance
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Voici ma révélation de cette rentrée littéraire, impossible de ne pas la partager.

Ce livre est l'ovni que j'attendais.

Il allie une qualité d'écriture de haut niveau littéraire, à un sujet tout à fait actuel, sans démagogie aucune, le tout soutenu par une histoire haletante comme la course de ces personnages sur leur vélo.

C'est court. On termine le souffle coupé et on voudrait la suite demain. Mais il a raison, réapprenons à affronter l'incertitude. Bonne lecture !

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Nous avons un kaléidoscope de vies, des destins croisés de personnes qui ont connu une vie pleine de difficultés mais également plein d'espoirs.

On suit des livreurs à vélo, dont le destin a été brisé trop tôt et qui mettent leur vie en danger à chaque coup de pédale pour survivre mais qui demeurent plein d'espoirs et unis par l'amitié, Bassem, qui a dû fuir son pays natal, Kristell, qui doit se sortir d'une relation amoureuse compliquée dans l'ombre permanente de son père et bien d'autres.

Leurs vies vont être amenées à se croiser.

C'est un petit roman très court mais très émouvant. J'ai tout de suite été emportée dans la vie des différents personnages de ce roman, authentiques et plein d'espoirs, qui luttent pour leur survie.

Nous découvrons progressivement les blessures et le passé de chacun, les difficultés rencontrées et nous nous attachons progressivement à chacun.

Les chapitres alternent entre les différents personnages afin de respecter la chronologie des événements, leurs vies étant amenées à se croiser.

J'ai beaucoup apprécié la plume fluide, facile à lire.

J'ai également apprécié que la fin du roman soit ouverte, ainsi nous pouvons laisser libre court à notre imagination pour déterminer l'avenir des protagonistes. C'est un livre propice à la réflexion sociologique et à l'espoir car malgré leurs difficultés, tous ont conservé l'espoir, l'espoir d'une vie meilleure.

Je remercie encore une fois Netgalley et les Editions Grasset pour la lecture de ce livre récemment paru.

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Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Pour avoir connu de près plusieurs livreurs à vélo, l'idée de départ du roman m'a tout de suite plu.
Finalement l'histoire va impliquer davantage de personnages que ces cyclistes professionnels et dévoiler les liens invisibles et impensables qui unissent malgré eux les habitants d'un grande ville telle que Paris.
La société de service est une nouvelle forme d'esclavage et le monde moderne oppressif au possible.
La précarité et l'insécurité ne sont plus des fléaux de la société mais simplement elles en sont devenues des composantes avec lesquelles il faut trouver sa place et son chemin.
Les personnages de ce livre cheminent effectivement, à vélo, en taxi, en RER, et ils finiront par se retrouver et même à s'unir malgré eux dans une terrible conclusion.
Lien : http://christophegele.com/20..
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J'ai aimé ce roman réaliste, qui file comme le sprint final d'une étape du tour de France. Ici aussi il est question de vélo, mais la course est différente. C'est aussi le roman d'une jeunesse qui tente de s'en sortir avec des petits boulots, accrochés à leurs téléphones, à se filmer pendant qu'ils pédalent pour livrer des repas aux quatre coins de la ville. J'ai aimé le style de l'auteur, et cette poésie qui filtre à travers la noirceur. de nombreux sujets dans ce beau roman servi par des personnages très vivants.
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