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Concrètement au plus grand nombre, je n'avais pas particulièrement aimé Confiteor et j'ai pris la lecture de ce recueil de nouvelles comme un beau challenge personnel. Je n'ai pas été déçu ; l'ecriture est belle , sobre et les situations sont à la fois troublantes et originales.
J'ai particulièrement aimé la nouvelle sur JS Bach....
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J'ai enfin lu un livre de Jaume Cabré ! Mais pas le tant vanté et tant admiré Confiteor, que je crains tellement qu'il m'attend depuis presque deux ans ! Non, j'ai trouvé un recueil de nouvelles du grand auteur catalan sous une couverture qui ne pouvait que me faire de l'oeil, et j'ai bien fait de me laisser tenter.
Voyage d'hiver est composé de quatorze nouvelles dont l'auteur a écrit plusieurs versions sur presque vingt ans, versions dont il dit dans la postface qu'il n'était pas vraiment satisfait jusqu'à ce qu'il leur trouve des correspondances, des connivences, des thèmes communs. La version définitive met donc légèrement l'accent sur ces coïncidences, et c'est un vrai plaisir de lecture !

Quatorze nouvelles qui m'ont toutes séduites à leur manière, « L'espoir entre les mains » a presque réussi à me faire pleurer avec son histoire de prisonnier qui attend des lettres de sa fille, le formidable « Deux minutes » rappelle un album pour enfant où tout s'enchaîne et pourtant fait appel à l'intelligence du lecteur avec sa fausse simplicité. le Voyage d'hiver de Schubert revient à plusieurs reprises dans les nouvelles, ainsi qu'un tableau de Rembrandt, comme autant de clins d'oeil, mais nul besoin d'être un fin connaisseur en art ou en musique pour apprécier.

Ce sont des nouvelles à chute, ce qui est un peu à l'écart des modes, mais fonctionne bien quand l'écriture est à la hauteur. Drôles, émouvantes ou machiavéliques, ces nouvelles laissent une grande place à la musique, à la littérature et à l'art, et sondent les profondeurs de l'âme humaine en quête du mal ou de la bonté qui s'y cachent. Elles s'enchaînent en changeant de lieux et d'époques, mais sans égarer le lecteur. Bref, j'ai adoré ce recueil, et maintenant, je pense pouvoir profiter des longues soirées d'hiver pour m'attaquer enfin à Confiteor !
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Je ne connaissais pas cet auteur et c'est , pour moi ,une heureuse découverte. Ces quatorze nouvelles sont d'une remarquable qualité , toutes de finesse et de sensibilité . Variant les tons ( tragique, dramatique, ironique …) , les ambiances , les styles , l'auteur établit entre ses récits des correspondances qui prennent sens au fil du recueil dans une composition très musicale . La musique , et l'art en général , sont les fils conducteurs qui tissent la toile dans laquelle il prend le lecteur. Ma préférée : « Poussière » belle variation sur l'amour des livres et des personnes.
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Jaume Cabré i Fabré, né en 1947 à Barcelone, est un philologue, écrivain et scénariste espagnol d'expression catalane. Une oeuvre multiforme faites de récits, romans, essais, théâtre, scénarios… récompensée par de nombreux prix. Voyage d'hiver, recueil de quatorze nouvelles, date de 2017.
Il m'est toujours difficile de chroniquer les recueils de nouvelles car chaque texte mériterait qu'on s'y attarde, ici plus qu'ailleurs. Je vais donc m'attacher à faire court : quelque soit l'angle sous lequel on envisage cet ouvrage, tout y est excellent. L'écriture est superbe, riche en références ou allusions culturelles ; les sujets des nouvelles sont divers et originaux et la construction globale du recueil, magistrale, tend des passerelles entre certains textes qui se complètent ainsi les uns, les autres.
Tous les textes, plus ou moins fortement, baignent dans une ambiance où la culture est reine : littéraire, musicale surtout (de Schubert à Sibelius en passant par King Crimson !) à moins que ce ne soit la peinture (Rembrandt par exemple) qui prenne la lumière. Quant aux thèmes, ils gravitent tous autour du Mal, sous toutes ses formes, de la simple escroquerie au meurtre.
Deux nouvelles m'ont particulièrement marqué. « Je me souviens », épouvantablement dure ; à Treblinka, le responsable SS du camp propose un marché à un père de famille, si l'un d'eux tue tous les autres, il aura la vie sauve… La dernière nouvelle du recueil, « Winterreise » est extrêmement émouvante ; à Vienne, après quelques semaines, deux amants doivent se séparer car la femme est déjà engagée avec un autre, ils se promettent de se retrouver « devant le tombeau de Schubert » dans vingt-cinq ans car « si nous sommes vivants nous pourrons dire si nous nous sommes trompés. »
Normalement, je devrais conclure ce billet en criant au génial. Pourtant, si tout est parfait comme je l'ai dit, et si quelques textes m'ont vraiment touché, globalement je suis moins enthousiaste car j'ai trouvé le recueil trop « intellectuel », comme s'il me tenait à distance respectueuse, l'air de dire « je suis trop bien pour toi ! ».
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Voyage d'hiver est un recueil de nouvelles trompeur. Jaume Cabré y déploie toute sa palette romanesque et tout son art de la composition. La tonalité grave, mélancolique, parfois faussement rieuse finit par réunir chacune de ses nouvelles autour des thèmes important pour l'auteur : le mensonge, la tromperie dont l'adultère est la forme la plus évidente, le mal transmis par la réapparition d'un objet rare, tableau ou bijou,
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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"Mon oeuvre est le produit de mon intelligence et de mes douleurs » avait l'habitude de dire Franz Schubert.

Jaume Cabré livre ici une nouvelle fois un ouvrage intense et intelligent.

Solitude, errance, attente, solitude, noirceur, musique... Autant d'idées empruntées directement à ce Voyage d hiver, oeuvre marginale et profonde de Schubert.

Chaque nouvelle est liée aux autres, par la musique avant toute chose, mais par la thématique également, par les personnages.

Jaume Cabré avouera avoir pris beaucoup de temps pour la rédaction et l'assemblage de son oeuvre, de 1982 à la parution en 2000. Un temps de maturité qui aura donné un sens profond à son texte, et une dimension propre à son écriture.

Bref, comme toujours chez lui, j'adhère à 1000 pour 100.
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Bien sûr, le titre fait référence au Voyage d'hiver (Winterreise) de Schubert, des sonates composées à la fin de sa vie sur des poèmes de Wilhelm Müller. Autant vous dire que la musique n'est pas des plus gaie.

Pourtant, les nouvelles qui composent ce recueil ne sont pas toutes déprimantes, loin de là. J'ai passé d'agréables moments à me plonger dans ces histoires qui toutes, ont un lien entre elles. Même si elles se déroulent à des époques différentes, un détail les relie. J'ai aimé chercher ce qui fera le lien. L'auteur maîtrise le contrepoint littéraire.

Des histoires différentes, mais une narration qui se renouvelle à chaque fois. L'auteur sait m'étonner, comme avec la nouvelle « Deux minutes », laps de temps entre le départ de l'amant et le retour du mari qui permet à l'auteur de nous décrire ce qu'il se passe en bas de l'immeuble.

Même la musique dissonante de Quiquin apparaît comme essentiel au recueil. Tout n'est pas harmonie, la discordance fait partie de la vie.

Merci M. Cabre, après Confiteor, j'ai apprécié la lecture de vos nouvelles.

L'image que je retiendrai :

Celle du petit garçon juif, caché avec sa famille et qui tousse, révélant la cachette. Son père, au camp, lui demande de commettre un geste funeste sur ordre des geôliers.
Lien : http://alexmotamots.fr/voyag..
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Un recueil de nouvelles de grande qualité, sombre et triste, mettant en scène la cruauté des hommes, le caractère inexplicable de leurs amours, l'incompréhension fatale et tragique de leurs congénères subie jusqu'à leur dernier souffle. Un concentré d'angoisse porté par une magnifique écriture.
On ne peut qu'être admiratif devant ce recueil et ses chutes inattendues.
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Une série de nouvelles assez différentes les unes des autres qui ont toutes en fil rouge un lien avec la musique. On sent la filiation avec le magistral Confiteor (on retrouve même certains personnages), mais le résultat est trop hétérogène pour susciter le même enthousiasme. Certaines nouvelles sont superbes, mais d'autres laissent indifférent.
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Superbes nouvelles ayant pour fil d'Ariane le monde de la musique. Toutes ne sont pas concernées, l'horreur joue sa partition en duo avec le mal absolu dans les autres textes. La richesse et la virtuosité des histoires nous font découvrir les affres de la création artistique. Vienne devient le théâtre d'un récit en deux parties, amour et musique intimement mêlées, à la dramaturgie soigneusement entretenue.
Le penchant de l'auteur, catalan, pour l'Europe centrale, peut s'expliquer par la fascination qu'elle peut exercer, mélange de beauté absolue et d'abjection définitive. L'être humain ne sort pas grandi de cette suite romanesque, prisonnier, soit de sa création, soit de ses pulsions, les deux quelquefois entremêlées pour le meilleur, l'amour qu'il donne, ou pour le pire, l'assassinat gratuit.
Un coup de maître par l'auteur de "Confiteor", autre chef d'oeuvre, roman-fleuve paru en 2012.
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