Le grand livre du pastel

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Si la technique du pastel en peinture vous attire, cet ouvrage est pour vous.
Ce beau livre est spécialement destiné aux personnes qui veulent s'initier à cette magnifique technique facile à utiliser pour des novices. Je l'apprécie tout particulièrement pour l'avoir pratiquée longtemps. Elle demeure irremplaçable par ses qualités : rapidité du trait, pureté de la couleur, conservation dans le temps dans de bonnes conditions.

L'histoire du pastel commence essentiellement à la Renaissance : cette technique va permettre aux peintres une nouvelle étude de la figure humaine dans la préparation de leurs tableaux.
Le grand début de l'aventure du pastel démarre vraiment lors de la venue en France, au début du 18e, de la femme Vénitienne Rosalba Carriera. Ce siècle est l'exaltation de la féminité et sur ce plan Rosalba est douée. Son utilisation de la texture vaporeuse du pigment, par estompage en douceur, lui donne un aspect surnaturel. Elle ouvre la voie. Tous les grands artistes français vont s'y engouffrer en ajoutant de nouveaux thèmes. Trois d'entre eux vont se distinguer plus particulièrement dans cette technique : Maurice Quentin de la Tour, portraitiste officiel à Versailles et son exceptionnel « Portrait de la marquise de Pompadour » grandeur nature ; Jean-Baptiste Perronneau qui peint « Portrait d'une demoiselle au petit chat » d'une grande sensibilité ; Jean-Baptiste Chardin qui, sur la fin de sa vie, innove en employant le pastel différemment, par couches successives, petites touches annonçant l'impressionnisme.

Le grand moment du pastel vient avec l'arrivée des impressionnistes au 19e qui le mettent en valeur : spontanéité de la peinture en plein air, aspect éphémère de la vision, vibrations de l'atmosphère, modifications des couleurs. Presque tous utilisent cette technique. Comment oublier les mots de Jacques Émile Blanche parlant de Berthe Morisot : « La seule femme peintre qui ait su garder la saveur de l'incomplet et du joliment inachevé »
L'auteur du livre est un passionné d'Edgar Degas qui peint toujours les mêmes thèmes : femmes à la toilette, danseuses, chevaux. Pour le peintre, rien ne remplace le pastel pour exprimer le mouvement délicat et léger de ses danseuses avec une touche très élaborée.
L'histoire du pastel ne s'interrompra pas jusqu'à nos jours : Toulouse-Lautrec, Gauguin, seront suivis par Redon, Picasso, Klee.

Un simple atelier de travail disposant d'une lumière de préférence naturelle, un chevalet pratique, des bâtonnets de pastel, et le travail devient un plaisir : vous pouvez commencer votre oeuvre.
À quoi ressemblent les bâtonnets ? Leur composition est faite de pigments en poudre, d'eau, de gomme arabique et de craie. Différentes catégories sont recensées : dur, tendre, crayons. Les marques prospèrent et il faut un grand assortiment de tonalités différentes pour peindre confortablement. Pour mon goût, j'utilisais Rembrandt et, surtout, le pastel moelleux Sennelier, très prisé des pastellistes, offrant la gamme la plus vaste et la plus pure.
Les nuances de papier sont également très importantes pour le résultat final de votre oeuvre : gamme Canson « mi-teintes » permettant de choisir la couleur du papier correspondant au sujet à développer. J'appréciais le « pastel card » pour son accroche exceptionnelle.

La dernière partie du livre est consacrée à la pratique qui est superbement décrite : les procédés pour peindre au pastel sont nombreux et les adeptes vont tout connaître sur le langage et l'harmonisation des couleurs, complétés par des exercices pratiques.
Une étude magistrale finale permet de se familiariser avec quelques peintres construisant un tableau sur différents thèmes : nature morte, paysage, portrait, nu.

Ce livre présente une merveilleuse introduction à la technique du pastel que les plus grands peintres de l'histoire de l'art ont pratiqué avec succès, pour notre plaisir.

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