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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Acheté avant le décès d'Andrea Camilleri et lu juste après, j'ai bien aimé cette nouvelle histoire, bien menée, solide et qui nous prête Livia, ma compagne de Montalbano à son domicile pour quelques jours, l'occasion de belles envolées lyriques!
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Attention ! Fait suffisamment rare dans l'histoire des enquêtes de Salvo Montalbano : Livia lui rend visite et restera avec lui pendant presque toute la durée de l'enquête. Ils pourront ainsi se disputer autrement que par téléphone. Nous assisterons aussi à la quintessence de la rivalité entre Adelina, la cuisinière de Salvo, et Livia, qui ne peut absolument pas supporter sa rivale culinaire. Montalbano expérimente ainsi toutes les joies de la vie à deux, que ce soit pour esquiver le fait de partager un repas ensemble autrement qu'au restaurant – Livia est une piète cuisinière aux yeux de Salvo puisqu'elle ne sait pas faire cuire des pâtes – ou le fait de zigzaguer entre les mensonges qu'il a parfois proférés pour couvrir son adjoint préféré, j'ai nommé le tombeur de ses dames, Mimi Augello – ou comment esquiver à nouveau un repas familial avec Mimi et Bebba, son épouse.
Il expérimente aussi, douloureusement, la solitude, distinguant le besoin d'être seul et le fait de se retrouver seul, comme le sans domicile fixe qui s'est installé dans une grotte, non loin de chez lui. Un homme charmant, au demeurant, qui rappelle au commissaire certaines vérités qu'il avait un peu oubliées : – Vous savez, il arrive qu'une longue fréquentation brouille un peu la vision des qualités de la personne qu'on a près de soi depuis longtemps. Rien de mieux qu'un regard extérieur pour vous montrer la chance que vous avez.
Quant au meurtre sur lequel il enquête, il fait figure d'inédit dans la carrière de Montalbano : un double meurtre ! L'homme en question avait deux maisons, deux enfants, deux petits-fils. Mais surtout, il a été tué de deux manières différentes, ce qui veut dire que deux personnes, au moins, lui en voulaient suffisamment pou l'empoisonner ou lui tirer dessus. IL faut quand même contenir une sacré dose de détestation pour ne pas se rendre compte que sa future victime est déjà morte, et lui tirer dessus ! Barletta avait fait des victimes à la pelle, et des conquêtes tout aussi nombreuses. L'une des victimes se détache pourtant, Pace, non par la solidité de son mobile, mais par la manière dont il analyse le comportement de Barletta et le plaint : un homme qui n'est jamais satisfait de ce qu'il a, argent ou femme, ne sera jamais en paix. Pace, lui, a trouvé cette paix, même si le chemin fut douloureux, même si sa femme est souffrante – elle est près de lui et la guérison est toujours possible. Un suspect de moins – plus qu'une bonne vingtaine.
Comme d'habitude, l'enquête est l'occasion pour Montalbano de passe d'armes avec le légiste, au langage toujours aussi fleuri, et de supporter les convocations du questeur, aux idées bien arrêtées sur les manières de mener l'enquête – il n'aura même pas le temps de s'en mordre les doigts, on lui fera regretter très rapidement ses décisions.
A la fin du roman, l'auteur, dans une courte postface, explique le choix de la construction de son intrigue – et de son dénouement. Pour ne pas vous en dévoiler plus que je n'en ai déjà fait, je vous dirai que Camilleri plonge dans les méandres d'une vie insatisfaite, d'une vie qui n'a pas été menée comme elle aurait dû l'être – avec des conséquences pour toutes les personnes qui l'approchaient. Pas facile d'aller au bout des choses. Reste à savoir ce que signifie « au bout » – tous ne seraient pas d'accord avec le choix de Montalbano.
Nid de vipères, un opus particulièrement sombre dans les enquêtes de Montalbano.
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N°1622 - Janvier 2022

Nid de vipèresAndrea Camilleri - Fleuve Noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani.

Un matin, Barletta, un usurier affairiste doublé d'un Don Juan sans scrupule est retrouvé mort, assassiné deux fois, par le poison et par balle, comme si une mort ne suffisait pas, et apparemment donnée par deux mains différentes. Voilà bien une affaire pour le commissaire Montalbano qui trouve ainsi l'occasion de se libérer de l'obligation de signer cette satanée paperasserie qui encombre traditionnellement son bureau et ce même si son âge devrait le pousser vers la retraite, ce que ne se prive pas de lui rappeler le médecin légiste entre un plantureux repas et une partie de poker. Ça se présente plutôt mal, entre une jeune fille, Stella, dont la victime abusait sexuellement qu'il menaçait de chantage, un héritage dont Barletta semblait vouloir priver ses propres enfants et les nombreuses faillites provoquées par sa pratique de l'usure, mais l'intuition de notre commissaire, et bien entendu aussi son expérience, lui donnent à penser que cette affaire n'est pas liée à la seule vengeance et doit bien pouvoir s'expliquer par quelque chose de beaucoup plus complexe.
Pour corser le tout il reçoit la visite de Livia, son éternelle fiancée qui habite et travaille à Gênes et revient régulièrement à Vigàta... pour le plaisir de le rencontrer… et de l'engueuler. Ces deux là n'ont pas besoin de vivre ensemble, ni bien entendu de se marier, ils ont déjà tout d'un vieux couple et leur relation c'est plutôt « pas avec toi mais pas sans toi » ! Comme pour compliquer un peu les investigations et aussi la vie de Montalbano, tout cela se passe en la présence furtive d'un curieux clochard siffleur mais aussi qui se révélera providentiel à qui Lidia semble s'intéresser, lz tout sous les yeux de la très belle et très mystérieuse Giovanna, la fille de la victime, de photos compromettantes et de l'éventuelle disparition d'un testament. C'est que Montalbano est toujours égal à lui-même, pouvant difficilement résister à une femme et ici il se fera littéralement phagocyter par l'une d'elles
Son métier le met directement en situation de connaître tous les défauts et les vices de l'espèce humaine, même les moins avouables, mais le hasard veille qui viendra encore une fois bouleverser l'agencement hypocrite des choses et bouleverser les projets les mieux ficelés.
Bien entendu notre commissaire n'est pas seul à démêler l'écheveau compliqué de cette affaire. Il est aidé par ses deux compères Augello et surtout Fazio et il a un peu trop tendance à considérer ce dernier comme son larbin. Sans eux il ne serait rien.
Comme d'habitude ce fut un bon moment de lecturte.
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Chaque nouveau roman d'Andrea Camilleri est une sucrerie. Tout est à déguster jusqu'à disparition de la moindre parcelle de substance et de mystère autour de sa composition. le doyen (probablement) des auteurs de polars italiens sait à merveille construire une intrigue qui captivera jusqu'au dénouement même si on en devine les contours bien avant et même si celle-ci part bien souvent d'un fait divers très banal.
Son commissaire Montalbano est unique, comme le sont ses acolytes, l'inénarrable Catarella, pourfendeur des noms propres, dont on se demande comment il a pu entrer dans la police, comme Mimi Augello, l'adjoint séducteur, comme Fazio l'autre adjoint, plus sérieux celui-là, comme l'éternelle fiancée génoise Livia jalouse comme une tigresse, comme le questeur, comme le procureur, comme le coléreux médecin légiste etc… Toute une faune qui vit à Vigatà, Montelusa, dans une Sicile qui mêle le parler de l'île à celui des gens ordinaires grâce aux remarquables traductions d'un autre auteur d'origine sicilienne Serge Quadruppani.
Comme à l'ordinaire, Montalbano débute par une enquête tout ce qu'il y a de plus classique. Un homme est découvert dans sa résidence secondaire mort devant son café renversé. Ce qui est plus original, il a été, tout d'abord empoisonné puis achevé ou prolongé de deux balles dans la tête. Il est découvert par son fils. Dès lors, Montalbano va suivre plusieurs pistes, celle d'un usurier qui poussait ses clients à la faillite, celle d'un coureur de jupons, surtout de jeunes filles qui jouait du chantage pour amener les jeunettes dans son lit. Comme toujours les ressorts dramatiques et humoristiques de Camilleri se débatteront autour de jolies femmes auxquelles il a du mal à résister et cette fois d'un dernier homme qui passe pour un personnage très secondaire, mais s'avèrera à l'arrivée être un témoin capital. Dans tout cela Livia qui a passé quelques jours à Vigatà avant de rentrer dans son nord s'énervera toujours contre tout ce qui gravite autour de son commissaire et Montalbano se consolera le midi, avec la somptueuse cuisine d'Enzo, avant sa digestion sur son rocher préféré où il trouvera de temps à autre quelques inspirations. J'attendrai avec une impatience accrue, le prochain opus de Camilleri, même si à bientôt 94 ans, ceux-là risquent de se raréfier.
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Montalbano c'est toujours un régal pour moi: déjà le style avec ces incorrections délicieuses et ces petites fautes de français qui me rendent le texte irrésistible, cette plongée dans l'Italie du Sud que l'auteur aime à mourir bref une réussite incontestable que cet ouvrage !
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Ce livre est idéal pour un dimanche pluvieux.

Le soleil de la Sicile, la perspicacité d'un commissaire humain et attachant, une intrigue complexe et prenante. Tout est réussi dans ce roman policier typiquement italien.

Un seule victime assassinée dans d'étranges conditions mais une multitude de suspects car ce mort était un homme ignoble sur tous les plans. Voilà le cadre de ce polar qui entraîne le commissaire et le lecteur sur de multiples pistes à explorer mais la vérité, révélée à la fin, est tout simplement inimaginable et très dérangeante.

On ne s'ennuie pas une seconde. Vraiment un très bon livre policier dépaysant et intrigant non sans humour et humanité.
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Un bon cru de la saga Montalbano
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Toujours un plaisir de côtoyer le Commissaire Montalbano et la Sicile.
Vite le prochain!
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Je n'ai pas bien compris le titre ... nid de vipères ... sinon un excellent opus Montalbano.
Avec une enquête sur un mort tué deux fois, un personnage ayant réussi à cultiver haine et animosité envers lui ... que des meurtriers en puissance dans la petite ville.
Vous mettez une grosse louche de maîtresses contraintes ou appâtées par l'argent du bonhomme, deux enfants aux rapports compliqués, un chouia de pâtes aux poulpes et autres mets siciliens, un clochard cultivé, une Livia plus présente qu'à l'accoutumée, et vous obtenez une enquête Camilleri comme je les aime.
Seuls bémols, la traduction avec les mots tronqués 'ne, difficiles à comprendre par moment, et une meurtrière qu'on voyait arriver depuis un moment (mais j'étais curieux de voir comment Camilleri allait nous tourner la fin ... pas déçu ;-)
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