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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout commence à la fin du XIXème siècle, à Serra de' Conti, une bourgade des Marches, région côtière de l'Italie centrale. La famille du boulanger, Luigi Ceresa, accumule les malheurs, ses enfants meurent de maladies ou d'accidents les uns après les autres. Il ne reste que Lupo et Nicola, l'aîné aussi fier et costaud que son petit frère est fragile, un intellectuel au sein d'une famille dominée par la figure du grand-père anarchiste. On imagine bien les relations entre les deux frères, l'un protégeant l'autre, mais c'est en réalité plus compliqué que cela. Puis des événements remuent la région, rébellion contre les grands propriétaires, « semaine rouge » d'Ancône, première Guerre mondiale, et les deux frères arrivant à l'âge adulte vont devoir faire des choix.
Parallèlement, d'autres chapitres emmènent entre les murs du couvent qui domine Serra de' Conti, auprès de l'abbesse Clara, originaire des monts Nouba, en Afrique, qui est intriguée par une novice à fort caractère.

C'est la première que je me risque parmi les nouveautés Gallmeister hors États-Unis… Cela sera-t-il une bonne idée ?
Roman noir rural, roman historique et social, histoire (de secret) de famille, Un jour viendra est un peu tout à la fois, mais sans les travers des premiers romans où les thèmes abondent, et où les genres mélangés engendrent une certaine confusion. Non, ici, les coutures ne laissent pas apparaître de surfilages grossiers et l'écriture harmonise le tout : elle est particulièrement ample, forte, et ne saurait être mieux adaptée au sujet. En outre, l'autrice laisse habilement de la place au lecteur pour imaginer et échafauder avant que certains pans de l'histoire ne soient révélés.
Plus que le récit qui m'a permis d'approfondir le peu que je connaissais de l'histoire de l'Italie, et les personnages denses et bien présents, c'est le style de Giulia Caminito que je retiendrai, en attendant d'avoir l'occasion de lire son deuxième roman, traduit et paru également chez Gallmeister.
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Un roman remarquable. Tout simplement.
Une histoire bouleversante. En toile de fond, l'Italie du début du XIX siècle: la pauvreté, l'omniprésence de la religion, les métayers, le courant anarchiste, la première guerre mondiale, la fièvre espagnole.
Et au milieu de tout cela, la filiation indéfectible entre 2 frères que tout oppose.
Giulua Caminito fait preuve d'une grande maturité d'écriture. Une jeune auteur, plus que prometteuse, à suivre absolument.
Un roman éblouissant.

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Plus de frontières, plus de limites. Sur son site internet, la maison d'édition Gallmeister est très claire à ce sujet : elle s'ouvre au monde, après avoir fait ses preuves en se focalisant sur la littérature et les auteurs américains.
“Bush australien, pampa sud-américaine, montagnes sardes, steppe russe, fjords de Norvège… autant de nouveaux territoires romanesques à explorer pour respirer l'air frais et goûter de nouvelles saveurs”, que de belles promesses et de réjouissances. Ces nouvelles ambitions, c'est avec une auteure italienne que Gallmeister va nous les faire découvrir, puisque Un jour viendra est le premier roman de cette nouvelle ère à avoir été publié.

Un jour viendra narre les destins de deux frères nés sous une mauvaise étoile, de parents presque totalement absents du roman tant leur rôle est secondaire dans la vie familiale. Dans la maison qui abrite la famille Ceresa, règne une atmosphère poisseuse, introduite par la perte successive d'enfants, l'indifférence des parents, et l'indépendance forcée des enfants. En résultent une complicité entre frères hors pair, touchante, et une volonté de l'aîné à protéger son cadet plus faible, plus spécial, moins apte à affronter la vie, quitte à en devenir effrayant parfois. Cette intrigue sert de toile de fond à l'auteure pour dépeindre l'Italie du début du XX siècle. le roman, aux allures de roman historique, embarque le lecteur dans des idéologies anarchistes, dans la Première Guerre mondiale, et au coeur du monastère de Serra de' Conti, le tout inspiré d'Histoire et de personnages ayant réellement existé, et ayant un lien avec l'auteure directement.

L'absence de dialogue classique et la ponctuation particulière de ce roman ne manqueront pas d'interpeller certains lecteurs, peut-être même d'en perdre certains, mais j'ai envie de dire qu'on s'y habitue vite et que ça n'enlève en rien la beauté de l'écriture. Si l'écriture y est belle, c'est probablement parce que l'auteure a su apporter à ce texte une sorte de poésie qui contraste avec l'ambiance générale du roman, plutôt noir, il faut l'avouer, pessimiste aussi, et qui raconte des destins peu joyeux et enclins à nous faire rêver. Une écriture qui fait éclater les scènes et briller les personnages, sublime les beaux sentiments et assombrit la noirceur, une écriture qui plonge le lecteur dans les décors, les scènes et l'esprit des protagonistes ; une écriture qui dévoile l'Italie comme si nous l'avions toujours connue, une Italie qui devient amie, et dont la présence parfume quasiment chaque page. Et donc, l'on tourne les pages avec frivolité au départ, avec plénitude presque, puis avec une tension qui s'installe, qui se niche au creux du ventre alors que nous sommes ballottés entre le front et les soeurs, les secrets et les drames, la vie rurale et familiale, et que tout explose en centaines de saveurs dans un final qui clos un roman des plus captivant.

Gallmeister voulait s'ouvrir au monde, grand bien lui en a pris ! Une fois de plus, la maison nous prouve qu'il est tout à fait possible de proposer des textes et des objets-livres qualitatifs, de s'ouvrir à d'autres choses, d'autres genres, en gardant ses principes et ses valeurs. Que ceux qui ont eu peur de perdre quelque chose, l'âme de la maison qui excellait dans la littérature américaine et le nature writting, soient rassurés : nous n'avons rien perdu, nous y avons beaucoup gagné.
Un jour viendra, premier roman non-américain à être publié par la célèbre maison d'édition, est une franche réussite. Il s'agit-là d'un second roman, autant dire que l'auteure est encore jeune et qu'elle ne nous a pas encore tout montré. Pourtant, l'intrigue est mature, l'écriture aboutie, les personnages poussés, on pourrait dès lors penser le potentiel de Giulia Caminito infini. L'avenir me le dira peut-être.
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J'avais rédigé une longue chronique sur Instagram, qui n'a jamais réussi à la publier à cause d'un de ses nombreux plantages récurrents, et elle est désormais perdue. Je ne vais pas me retaper le travail une seconde fois.

C'est un excellent roman mais c'est pas un Gallmeister. Voilà.
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C'est "une terre de démons et de sorcières", le royaume des divinités champêtres dans une Italie inaccessible aux profanes.
Ici s'unissent les histoires des Dieux et des hommes, dans un même chant du silence à la gloire d'une terre nourricière, mère de toute vie.

C'est le territoire du loup et de l'agneau dans une fable de la quête de sens.
L'un est si fort que l'autre est faible, pourtant unis par les liens du sang versé de toutes les larmes.
Quand l'un repousse les limites dans une éternelle danse de l'affrontement, porteur d'un prénom de l'espoir, l'autre glisse dans l'ombre, presque transparent , porteur de tous les désespoirs.
Quand l'agneau pourchasse son passé, enfant des contes en quête de récit, le loup questionne la foi ancienne qu'il menace tant il provoque le destin, ancrant son histoire dans une mythologie de la destruction, à l'apogée d'une nouvelle religion des laissés-pour-compte. Dont les cultes sont les révoltes sociales, dont les prières sont les slogans, quand voici venu le temps des mots pour rompre les non-dits.
La semaine de la Création se teinte du rouge du socialisme, en une anarchie dévastant les fondements de l'ordre vertical d'un monde qui les écrase de toute sa hauteur, pour un Paradis à la terre, pour tous et à tous.
Que la vengeance divine viendra frapper de tout le fracas des canons, de toute la fureur des obus.
"Un jour viendra" le temps de la guerre qui ébranlera les secrets les plus enfouis, quand chacun devra mener un combat contre lui-même pour qui le loup et l'agneau survivent à la terre.
Ensembles, d'existences intimement liées.
Giulia Caminito signe un roman d'une incandescente intensité. L'incipit plonge d'emblée le lecteur dans la chaleur étouffante des Marchés Italiennes plombées par le soleil brûlant, au coeur d'un drame familial à l'histoire obscurcie par les secrets et les non-dits, dans une atmosphère de chaos portée par le souffle d'une Histoire dévastatrice.
Le récit, à forte dimension mythologique, prend des allures de légende, dont les personnages fiévreux, écrasés par le poids d'un passé secret, embrassent leur destin avec abnégation et courage, couvés par l'universalité du lien fraternel.
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« On l'appelait l'enfant mie de pain parce qu'il était le fils du boulanger et qu'il était faible ». Malgré sa fragilité, Nicola tire, à sa demande, sur son frère aîné Lupo.
Cette scène d'une violente âpreté inaugure le premier roman traduit en français de Giulia Caminito.
Nous sommes à Serra de' Conti, village perché des Marches, à la veille de la Grande Guerre.
La famille Ceresa cumule les malheurs. On disait même que « les corbeaux mangeaient à leur table ».
Le pater familias Luigi, la « bedaine gonflée (…) de vin », n'est pas doué pour le commerce et pour les relations humaines. A fortiori avec son épouse Violante qui perd la vue et dont le quotidien est rythmé par les accouchements et la mort de nombreux enfants. Elle qui avait rêvé d'une autre vie. Ceux qui ont survécu, elles les détestent. Surtout Nicola, effrayant avec ses silences, ses peurs, son altérité, son inaptitude au labeur et son goût pour les mots.
Que faire de ce rejeton asexué et névrosé ? Un curé propose la mère. « Personne ne donnera Nini au prêtre » s'emporte l'intransigeant Lupo qui n'aura de cesse de protéger son petit frère. Ces deux inséparables-là incarnent la pureté dans un monde laid, sale et mensonger.
Non loin du taudis familial miné par la misère, les superstitions et la fatalité, un couvent domine le bourg. Il est dirigé par Soeur Clara, une ancienne esclave née au Soudan qui se bat pour sa communauté ce qui n'a pas l'heur de plaire à sa hiérarchie et à une société revancharde. Ces nonnes trop indépendantes doivent être anéanties.
Ancré dans une réalité historique qui est celle du début du vingtième siècle avec la confrontation entre une religion dévoyée par un clergé tout-puissant et hypocrite et l'émergence d'une radicalité politique incarnée par le mouvement anarchiste, « Un jour viendra » est le magnifique récit d'un amour fraternel augmenté du portrait d'une femme qui refuse toutes les concessions.
L'écriture est puissante, lyrique, théâtrale et visuelle. C'est une ode à la liberté et à l'ailleurs et une très belle lecture aux allures de conte inspirée de la famille de l'autrice et du personnage de l'abbesse qui a réellement existé.

EXTRAITS
- En ces lieux les hommes n'importaient pas, c'était la terre qui gouvernait, car la terre restait alors que les hommes partaient.
- Il n'était pas dans la nature de Nicola d'être au monde comme les autres.
- A la guerre, un âne vivant vaut plus qu'un soldat mort, disait-on.


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Quelle histoire poétique et fraternelle, forte. Lupo et Nicola vivent dans une famille misérable et dure. Deux faces d'une même pièce, leurs caractères et leurs attributs naturels sont aux antipodes. Ainsi, Lupo protège Nicolas du monde. du monde intrafamilial, mais aussi extérieur. À ce duo, s'unit une tout autre vie, celle de Soeur Clara, intimement liée par le passé à ses deux frères… C'est un récit qui questionne et qui explore des thématiques lourdes et complexes, dans une simplicité et une légèreté appréciable et géniale. C'est un vrai conte novateur, révolutionnaire, politique. À lire.
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Un énorme coup de coeur. Je découvre Giulia Caminito à travers ce roman infiniment beau.

Ce roman publié en 2019 nous fait penser à un classique des 18e et 19e siècles par l'écriture et l'atmosphère qui règne tout le long de l'intrigue.
L'histoire se déroule dans la région des Marches en Italie durant les années 1900. Une Italie où règnent la monarchie, l'église, le métayage et la misère.

Dans le village de Serra de' Conti, Luigi CERESA est un boulanger raté, un personnage acariâtre. Sa femme, aveugle, est recluse dans sa chambre à égrener son chapelet de prières. Les enfants qui survivent essayent de se frayer un chemin dans la vie.

Lupo ‘le loup' est un enfant rude, dur, séditieux, blasphémateur. Très tôt, il a fait sienne une règle ‘face à une injustice, il faut répondre par des actes, les mots sont inutiles'. Mais Lupo a aussi un coeur, il aime plus que tout, son jeune frère Nicola dont il se sent responsable et protecteur.

Nicola ‘l'enfant mie de pain' est un enfant fragile, sensible, silencieux, qui aime lire et écrire. Un enfant ‘faible et inutile' comme aime à le répéter le père.
Lupo a conclu un pacte avec son père : Nicola peut étudier car c'est lui qui payera avec l'argent qu'il mettra de côté, en se privant de tout.
Deux personnages sont intimement liés au destin des deux frères : le prêtre Don Agostino et Soeur Clara.
Don Agostino est un prêtre ‘lisse', monarchiquement correct, distant du petit peuple. Il a toujours eu quelque chose à voir avec les CERESA avec beaucoup de non-dits, de faits passés sous silence.
Soeur Clara, une ancienne esclave ramenée du Soudan, est une femme mystérieuse, forte de caractère, qui n'hésite pas à défier l'autorité de sa hiérarchie masculine. Elle cache un terrible secret derrière les murs de son monastère.

Ce roman est plein d'histoire : anarchisme de Malatesta, antimilitarisme de Masetti, première guerre mondiale, grippe espagnole, montée du fascisme qui permettra l'arrivée au pouvoir de Mussolini.

Un roman qu'il faut absolument lire.
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Luigi Ceresa règne en tyran sur sa famille. A la tête d'une boulangerie nichée dans le village de Serra de' Conti, dans les Marches italiennes, il fait vivre un enfer à chacun. Les uns après les autres, les enfants partent ou meurent. Seuls restent Lupo, garçon ténébreux et violent, et Nicola, son frère auquel il est très attaché ; Nicola, cet enfant différent au visage blanc, nulle part à sa place, toujours à pleurnicher et refuser de sortir de sa chambre ; Nicola qu'il s'est promis de protéger. La religion, dont le poids faiblit pourtant en cette fin de XIXe siècle et début de XXe siècle, n'est pas en reste au village : le curé, Don Agostino, homme rigide et peureux, veille sur ses ouailles ; et puis le couvent n'est pas loin, dirigé par soeur Clara, l'abbesse. Alors que le village est en proie aux soubresauts de l'Histoire, la famille Ceresa va se fissurer sous le poids des secrets qu'elle porte.

« Un jour viendra » est un superbe roman porté par la voix puissante de Giulia Caminito jeune écrivaine italienne. Elle entremêle la grande et la petite histoire dans une alchimie singulière.

L'intrigue est découpée en plusieurs chapitres assez courts et porteurs de titres bien pensés. Elle s'étale sur plusieurs années, à la charnière du XIXe et du XXe siècle et englobe la période de la première guerre mondiale. D'emblée, le lecteur est saisi par la qualité de la plume : incisive, brutale mais aussi poétique. Ce faisant, le propos est empli d'émotions contrastées et l'on ne s'ennuie pas. Les personnages sont décrits d'une façon réaliste et l'on s'y attache. Au fil du temps, on les voit grandir, apprendre, traversant les épreuves que l'Histoire leur réserve. L'auteur en dresse un portrait sans concession, les rendant ainsi intenses, tels Lupo et Nicola.

On est pris dans ce tourbillon d'émotions que la plume habile de l'auteur sait rendre et l'on vibre aux côtés de Lupo, ténébreux, révolté et viscéralement attaché à Nicola, ce frère qu'il s'est donné pour mission de protéger. On tremble et on pleure également avec Nella, enfant des Ceresa arrachée à la vie civile et placée au couvent. Et puis, on comprend que si la famille Ceresa s'effrite c'est à cause de secrets et non-dits dont la révélation fera office de bombe en cette période de première guerre mondiale.

« Un jour viendra » est un roman noir, bouleversant, mais toujours traversé par une lumière, celle du soleil qui continue à percer les nuages, à balayer les champs d'une lueur dorée, celle des humains qui, malgré toutes les douleurs du quotidien, s'efforcent de tenir debout, se relever. Vivre, en somme.
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J'ai d'abord été déstabilisé par le côté décousu du récit, sur l'échelle du temps et par la manière de sauter d'un personnage à l'autre. Je me demandais même quel était exactement le sujet du livre. Juste une chronique sur la pauvreté de la paysannerie italienne du début du vingtième siècle?
Ensuite j'ai commencé à comprendre, le mouvement anarchiste, les luttes sociales, le pouvoir des puissants et de l'église qui les rend intouchables, la domination des femmes par les hommes, tout cela est mis en évidence par l'histoire de la famille Ceresa. Et notamment celle de Lupo et Nicola, les deux frères très différents et celle de Nella la jolie adolescente forcée de rentrer au couvent.
J'ai aussi eu le bonheur de retrouver la Moretta, née au Soudan, enlevée et vendue comme esclave, qui trouvera refuge dans la religion jusqu'à devenir abbesse de son couvent. J'avais aimé lire Bakhita de Véronique Olmi qui raconte sa vie de façon romancée.
Giulia Caminito nous propose un roman qui a du souffle, du fond, des tripes, la note de l'autrice qui explique la genèse de cette histoire m'a beaucoup touché.
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