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sur 3950 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le narrateur rencontre un homme dans un bar d'Amsterdam. Il lui fait la confession de sa vie. Ayant quitté Paris et son métier d'avocat, il se présente désormais comme un juge-pénitent. Tout bascule pour lui le jour où il assiste impuissant au suicide d'une femme qui saute d'un pont.


Ce drame l'a obligé à une profonde remise en question. le roman est le récit de ce bouleversement, la confession d'un homme qui a ouvert grand les yeux sur sa vie et sur la nature humaine. S'avouant volontiers égoïste, il reconnaît qu'il multipliait les bonnes actions dans le seul but de se donner de l'importance. de même, dans ses relations avec les femmes, il confesse son unique désir d'être aimé, de recevoir l'amour qui lui est dû.

Lorsqu'il est témoin du drame, il est rongé par la culpabilité de n'avoir rien fait pour sauver cette femme. Il change alors complètement de ligne de conduite. Il décide d'être totalement honnête, de montrer sa vraie nature. Cela passe par l'affirmation de ses intentions réelles mais aussi par une vie de débauche. Dans le rôle qu'il s'est lui-même attribué de juge-pénitent, il se confesse publiquement face à un auditoire, s'accuse de tous les péchés des hommes pour inciter son public à reconnaitre ses propres fautes. le narrateur, par sa confession, se veut le miroir de ses interlocuteurs et donc… des lecteurs. Une fois ce fait établi, le roman prend tout son sens et sa noirceur. Camus n'est pas tendre avec la nature humaine, sa vision est sombre mais profondément lucide. Camus atteint son but car on ressent un certain malaise en fermant le livre, pris par un sentiment de culpabilité dû à notre seule condition humaine.

Avec une écriture incisive, un rythme effréné (les phrases s'enchaînent si vite qu'elles donnent l'impression que le narrateur ne reprend son souffle qu'en fin de chapitre), un style direct, toujours percutant, Camus enchaîne dans ce court roman des aphorismes intemporels :

« Mais trop de gens grimpent maintenant sur la croix seulement pour qu'on les voie de plus loin, même s'il faut pour cela piétiner un peu celui qui s'y trouve depuis si longtemps. Trop de gens ont décidé de se passer de la générosité pour pratiquer la charité. »

« Quand on a beaucoup médité sur l'homme, par métier ou par vocation, il arrive qu'on éprouve de la nostalgie pour les primates. »
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Le livre est assez court, de même qu'Amsterdam n'est pas si loin.
S'il vous prend aussi l'envie de passer vois soirées dans cette belle ville, dans un bar qui porte le nom de Mexico City, vous rencontrerez probablement cet étranger nommé Clarence, qui vous proposera un verre et vous racontera son histoire, une histoire ou vous apprendrez peut-être quelque chose sur vous même.
C'est aussi simple que ça et c'est une très bonne idée, sans prétention je trouve.
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Camus retrace l'itinéraire psychologique d'un homme qui doit continuer à vivre avec un poids sur la conscience.

Le livre, écrit comme un long monologue, est assez surprenant... Camus étudie les méandres de la conscience humaine et nous amène à nous poser toute une série de questions sur nous même et sur l'être humain en général.
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La chute, c'est l'histoire d'un homme qui se raconte. Un homme qui pendant longtemps a revêtu le costume d'un homme parfait, affable, gracieux, honnête et droit ; d'un homme qui aime et que l'on aime ; d'un homme tellement comblé qu'on en deviendrait jaloux ; d'un homme heureux de faire le bonheur des autres, qui défend la veuve et l'orphelin avec la plus grande modestie. Une modestie tellement affichée toutefois qu'elle en deviendrait suspecte...

Puis un soir, le masque tombe. Après avoir été le témoin muet d'un drame singulier, notre héro se remet en question. Et c'est à nous qu'il se confesse, qu'il raconte ses faiblesses, ses trahisons et ses infidélités. Tandis que nous l'accompagnons le long des canaux d'Amsterdam, il nous prend à témoin. Nous n'avons d'autre choix que de l'écouter, de l'interroger parfois ou d'acquiescer. Puis une question s'insinue : cet homme dont l'image s'étiole peu à peu n'est-il pas le simple reflet de l'être que nous sommes...?

Un personnage complexe et un style camusien qui peut dérouter. Pour ma part, j'ai plutôt apprécié cet instant lecture, au même titre que l'Etranger qui ne m'avait pas transcendée mais qui reste parmi mes classiques incontournables. Que l'on aime ou non l'écriture de Camus, je pense que l'on ne peut qu'être captivé par l'intelligence de ses oeuvres.
Lien : http://instants-lecture.blog..
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La façon d'aborder le sujet de ce livre est assez original et même très théâtral par certains côtés, il s'agit d'un type, se disant juge-pénitent, qui se confie à un ami de fraîche rencontre. Tout y passe, de sa vanité, son cynisme, de l'amour avec les femmes. Camus nous dresse un portrait peu reluisant de l'être humain, en effet, il nous condamne tous par cette confession intime, car il y a un peu de chacun de nous en ce Jean-Baptiste Clamence.
ça fait froid dans le dos.
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J'ai été un peu déçu par ce petit roman de Camus. J'avais beaucoup d'attente après avoir lu la peste. Pour le positif, les phrases de ce livre sont très fortes et on peut en sortir des citations marquantes à la tonne. Pour ce qui est du négatif, c'est que je n,ai pas beaucoup embarqué sur les confessions du personnage. Je crois que je vais réessayer de le relire dans quelques années. Je pense que je n'étais pas prêt pour ce livre.
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Un roman très particulier tant par l'unique locuteur que par le style Camus. Une autre expérience de lecture qui m'a laissé pantois. Mes balades citadines ne seront plus jamais les même...
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La chute c'est d'abord le suicide d'une jeune femme, que Barnave, le narrateur de ce récit daignera de secourir. La chute c'est aussi le tournant de la vie jusque là narcissique et lâche de Barnave que ce geste va hanter et ramener à la réalité. A partir de là, il entreprend de renvoyer ces mensonges comme un miroir à la face de chacun de des interlocuteurs comme pour dénoncer l'absence de vérité dans la vie des hommes, et la lâcheté de ceux-ci et de la société dans laquelle ils évoluent. Une oeuvre passionnante qui mérite réflexion et recul. Une oeuvre que l'on peut lire tout au long de sa vie.
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Relation ambivalente avec ce roman que je viens de relire. Exemplaire monologue sur la nature humaine, dans ses lâchetés, ses excuses, son cynisme et parfois sa lucidité, et dessous tout cela, dans sa culpabilité, irréparable, irrécupérable. La ressemblance avec les confessions que l'on peut entendre dans un cabinet de psy est saisissante. le style, bon (avec une tripotée de slogans à faire pâlir un syndicaliste), bien que bavard, mais c'est voulu - l'avalanche de phrases pour enrober, masquer et finalement mettre en valeur cette culpabilité larvée -, le portrait, complet. Reste que le personnage m'apparaît toujours plus antipathique... Un bon livre car suscitant suffisamment le malaise pour se questionner sur nos propres lâchetés, peut-être.
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Dans un bourg d'Amsterdam où se croisent matelos de toutes nations, souteneurs, prostituées et voleurs, un homme que le hasard a mis sur le chemin de l'un de ses compatriotes, se raconte. Qui est-il ? C'est la source de cet admirable monologue, où Jean-Baptiste Clamence retrace le parcours autrefois brillant de son existence. Jusqu'au jour où différents évènements ruinent les derniers vestiges de sa normalité existentielle. Il fuit dans la débauche ce qu'il découvre tous les jours un peu plus. Fuir l'hypocrisie des coeurs, de la charité, de la solidarité, l'hypocrisie du monde, fuir cette existence fausse où le plaisir personnel décide des actes les plus beaux. Il part alors pour la cosmopolite Amsterdam et s'y institue " juge pénitent " pour dénoncer l'ignominie humaine.

Mon avis :

un livre philosophique sur la vie, la liberté, la justice, etc., bref, les grands thèmes de l'existence pour qui se pose des questions sur la vie.

Un livre dense mais facile d'accès, pas très optimiste toutefois, sur l'homme.

Lu dans le cadre du Challenge Albert Camus à l'occasion de l'anniversaire de sa mort, survenue le 4 janvier 1960 à 13h54.

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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