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sur 32104 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'Étranger... Je ne sais pas vraiment quoi en penser...

En fait, j'ai un avis globalement négatif sur ce petit roman. Mais je ne peux pas vraiment enlever une étoile. Cela voudrait dire que je considère ce livre comme nul, or ce n'est pas le cas.

La question que je me pose avec beaucoup d'insistance, c'est, est-ce que, du haut de mes douze ans, j'ai pu percevoir toutes les nuances de l'Étranger ? Cela m'étonnerait fort... C'est pourquoi j'ai longuement hésité à écrire cette critique. Peut-être vais-je juger grossièrement cette œuvre, sans bien savoir ce dont il est question, tout comme dans ce livre. Et bien, tant pis ! Je me lance. On verra bien le résultat...

Tout d'abord, je vais vous dire pourquoi je n'ai pas entièrement adhéré à cette lecture. Il s'agit du style d'Albert Camus. Enfin, plutôt ce non-style, cette narration qui ne raconte que les faits, passant outre les dialogues et les émotions. Évidemment, avec un "style" comme celui-ci, comment s'attacher aux personnages ? Comment être intéressé par notre lecture ? Certains auront été captivés. Pour ma part, les seuls moments où j'ai été emportée par l'histoire sont ceux où Camus se laisse un peu aller et nous fait part des émotions de Meursault. Où j'ai la possibilité de m'attacher un peu à lui. Et j'ai aimé ces moments. Sincèrement. Sinon, bah... Je m'ennuyais ferme... Fort heureusement, ces séquences sont bien plus présentes dans la seconde partie du livre, ce qui m'a bien aidé à l'apprécier. Mais dans tout le reste, dans toute cette partie du livre écrite sans style, j'ai trouvé la plupart des éléments soit inutiles, soit sans intérêt. Ce que j'aime, moi, lorsque je lis un livre, c'est quand mon petit cœur se met à battre autant que celui d'un hérisson (300 battements à la minute), quand des gouttes de sueur perlent sur mon front, quand ma respiration se fait plus saccadée, quand je pleure, quand je ris, quand mes doigts se crispent sur la couverture et que mon nez se rapproche peu à peu des pages jusqu'à ce que je ne sois plus capable des voir correctement les caractères... Seulement, voilà, dans l'Étranger rien de tout cela, ni frémissement qui parcourt ma nuque ni rien du tout, juste un masque impassible parfaitement conservé tout le long du récit. De temps en temps, un soupir, un changement de position...

Je repense à ce que m'a dit mon cousin alors que j'étais "plongée" dans ma lecture de l'Étranger :

"J'ai lu trois fois ce livre, Élise. C'est le meilleur livre au monde."

J'ai trouvé attendrissant sa façon de parler, faussement nonchalante, pleine d'une conviction et d'une détermination sans failles, tremblant très légèrement d'émotion rien qu'au souvenir de la lecture de ce qu'il considère comme "le meilleur livre au monde." Et voici ce que je lui ai répondu, perplexe :

"Ah...? Ah bon.
- Pourquoi, t'aimes pas ?
- Ça va..."

Perplexe à son tour, il s'en alla, intéressé par autre chose que par sa petite cousine qui ne savait pas apprécier "le meilleur livre au monde" à sa juste valeur.

Après quoi je me suis demandée ce qu'il lui trouvait bien, à ce livre, et je me suis dit que c'était peut-être encore à cause de mon âge...

Mais revenons à notre Étranger. Outre le style, j'ai trouvé l'histoire assez bien, sans être entièrement emballée. J'aime beaucoup la fin mais bien peu le début. Je ne pourrai vous en dire plus puisque moi-même ne sais pas trop quoi penser de cette histoire... Je n'ai pas bien perçu la leçon tirée de ce roman même si je l'ai captée (je crois) en grande partie. Je ne la trouve pas inintéressante et même assez jolie finalement.

Les personnages me sont tous totalement antipathiques, en grande partie à cause du style. J'ai fini cependant par compatir un peu au sort de Meursault. Rien à dire d'autre là-dessus.

Voilà, j'ai terminé cette critique, qui, je l'espère, n'est ni trop naïve ni idiote. Acceptez, s'il vous plaît, de ne pas la juger trop difficilement. Je ne vous oblige pas non plus à l'apprcécier. Mais il ne s'agit pas de ma critique mais du livre dont on parle. Donc, globalement, je ne l'ai pas vraiment apprécié mais je le trouve assez bon pour le noter trois étoiles. Je le conseille à tous.
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Je n'avais encore jamais lu "l'étranger" ce roman qui fit de Camus un mythe. Il fallait y remédier, d'autant plus que j'ai passionnément aimé "le premier homme" sa dernière oeuvre. qui m'a enthousiasmée par son écriture charnelle, faisant ressentir toute une palette d'émotions et de couleurs, aussi bien sensorielles qu'émotionnelles.
Ici, tout est plat, vide, ce qui est voulu, bien sûr, mais dans une écriture tellement scolaire et sans vie, principalement dans la première partie, qu'elle décourage l'intérêt que l'on peut prendre à la lecture de l'ouvrage.

L'intention de Camus étant de dénoncer l'absurdité de l'existence, selon ses dires, puisque l'étranger est le premier de ses ouvrages consacré à l'absurde, la question est de savoir s'il atteint son but avec ce court roman.
En tout cas le personnage de Meursault n'apparaît pas être franchement le bon choix pour cette démonstration.
Car il "n'est pas". Donc ne peut rien démontrer. du moins dans la première partie de ce roman.
Meursault souffre d'une seule chose : l'indifférence. Ce n'est pas un humain mais une machine, ou plutôt un robot, imperméable à tout sentiment, qu'il soit positif ou négatif. Non ce n'est pas un psychopathe, pas un tueur, pas un être dévoré par la haine ou l'envie ou quoi que ce soit qui fasse de lui un être potentiellement malfaisant. Non, rien de cela, il est simplement extérieur à tout, y compris à lui-même et incapable du moindre sentiment.
Lui ne vit pas. Il est posé là, telle une souche, sans éprouver quoi que ce soit. Pas d'amour pour Marie, non, simplement l'attirance du mammifère mâle pour son pendant femelle, en corrélation avec les lois naturelles. Aucun intérêt pour aucun de ses contemporains, y compris sa mère.
Alors qu'il est le personnage principal, on le sent beaucoup moins exister que Raymond son voisin violent par qui son malheur va arriver, Salamano qui déteste son chien mais n'a que lui au monde et Marie la jeune femme amoureuse qui souhaite l'épouser.
Eux ont un peu d'épaisseur, pas lui qui n'est qu'un rien, et circule avec indifférence dans l'existence.
"Il m'a demandé alors si je n'étais pas intéressé par un changement de vie. J'ai répondu qu'on ne changeait jamais de vie, qu'en tous cas toutes se valaient et que la mienne ici ne me déplaisait pas du tout." répond-il à son patron qui lui propose un changement intéressant de situation.

Dans toute la première partie, en fait jusqu'à son incarcération, il a un comportement de robot sauf lorsqu'il se baigne et qu'il reconnaît "être content de nager", la seule émotion qu'il manifeste jusqu'à la page 80 !

Il assiste à son procès en spectateur non concerné par l'événement, pire même, comme anesthésié.
A mon sens, l'absurdité de l'existence ne se peut démontrer qu'à partir du moment où l'on se sait exister et où l'on peut appréhender cette absurdité, ce qui n'est pas le cas de Meursault, pauvre mouton suivant bêtement le troupeau sans se poser de question !

L'absurde ici réside dans le fait que l'avocat général relie entre eux un certain nombre d'événements de la vie de Meursault, qui, chacun pris à part, n'amènent à aucune conclusion possible concernant le degré de culpabilité et de préméditation de Meursault, mais l'avocat brode un impeccable scénario qui rend le coupable monstrueux, alors que lui, il apparaît comme le serviteur éclairé de la justice ! Quelle pantalonnade !
Meursault n'est donc que la victime d'un système ou plutôt victime de l'acharnement judiciaire d'un procureur trop sûr de lui et de sa propre vérité.

C'est en toute fin qu'on le sent exister, lorsqu'il prend conscience de la proximité de sa mort, et là Camus nous livre un réquisitoire contre la peine de mort, partie qui m'a semblé la plus intéressante de l'ouvrage.
Et Meursault s'ouvre alors consciemment "pour la première fois à la tendre indifférence du monde".
Et le lecteur, dubitatif, de refermer le livre avec soulagement.
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Je n'avais jamais lu Camus, c'est donc avec son premier roman que j'ai pénétré dans son oeuvre. Plus de 1000 critiques sur Babelio... Il n'y a plus rien à ajouter, je me contenterai de mon ressenti de lectrice.

Dès le départ, le style, très sec, très froid, voire plat, m'interpelle mais force une avancée très rapide dans le roman. Et puis, ce style évolue, les phrases prennent en longueur, le très concret et factuel font place à l'abstrait et cet élargissement de l'amplitude va de pair avec la tension qui grandit chez Meursault lui-même. La deuxième partie conforte le sentiment d'être à l'étroit du personnage, au sens propre comme au figuré.
J'ai bien aimé la trame du récit, j'ai bien aimé la manière dont l'auteur parvient à ne nous faire ressentir aucune empathie vis à vis d'un personnage qui s'exprime pourtant toujours à la première personne.

C'est sans doute là qu'est l'os... je n'ai finalement rien ressenti. Et ce que j'aime, moi, en lisant, c'est toute la palette d'émotions qui s'offrent à moi durant quelques heures. J'aime aimer ou détester les personnages, j'aime rire ou pleurer, j'aime transir ou méchamment me réjouir quand ces personnages sont en difficulté,... Et ici, finalement, rien d'émotionnel. C'est peut-être voulu de la part de l'auteur, ça fait peut-être partie de son message mais au final, une lecture, certes intéressante, qui ne procure pas de plaisir de lecture... je n'ai pas l'impression qu'il va m'en rester grand chose sur la durée.
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Albert Camus m'a lu L'étranger sur You Tube.

Un jour aux infos, a été diffusée l'histoire d'un petit garçon qui, même pas âgé de trois ans, est tranquillement parti de l'école ou de la crèche, je ne sais pas... et a retrouvé le chemin pour rentrer chez lui tout seul. Incroyable!

La racaille qui me fait office de frère et qui était encore ado, a pris son air le plus ahuri et m'a dit: " et personne ne s'est dit qu'il fallait arrêter le bébé, tout le monde a du le voir et personne n'a tiqué?
Eh p'tit! T'as pas une clope? Ah... tant pis..."

L'étranger c'est un peu ça... maman est morte, je vais baiser Marie et l'épouser, elle ou une autre; tuer un homme à cause du soleil, me faire guillotiner mais sinon, vous prenez un sucre ou deux avec votre café?
Comme ça, comme si c'était rien... le meurtre, la justice, la peine de mort, l'absurdité...

Et ça fonctionne, mon ECG est resté plat. Albert a parfaitement su me communiquer l'indifférence de Meursault et l'absurde. Belle performance artistique.

Je voudrais citer ma vieille voisine Annie qui est un vrai personnage de BD avec son visage renfrogné, sa coupe bigoudis, ses legging léopard qui moulent parfaitement ses bourrelets, en promenant son caniche: "Vous savez sur cette Terre on n'est rien" "Oui, je sais Annie"
Qu'est-ce que j'en ai a foutre que sur cette Terre on ne soit rien si pour les gens qu'on aime on est Tout.

Un jour j'arrêterai d'écrire des simulacres de critiques vulgaires et je prendrai exemple la Grandeur de Viktor E. Frankl qui en dépit de l'absurdité de la condition humaine et du pire des vécus, a cru au sens.
Camus, ça n'est décidément pas ma came.

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Première partie ennuyeuse. Il est difficile d'apprécier le personnage principal qui est quelqu'un sans opinion, sans avis, qui subit sa vie. Deuxième partie (celle du procès) beaucoup plus intéressante et on rencontre ici le sujet de l'étranger, qui va au-delà de sa nationalité. Il est bien hors de sa vie, il est l'étranger de sa vie…
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Si je devais résumer l'état d'esprit du personnage principal de ce livre, ce serait « Détachement ».
Cet homme est étranger à tout ce qui l'entoure, il ne semble même pas concerné par sa propre vie, si bien qu'il subit tout, tout au long du livre. le dénouement n'est donc pas surprenant, vu la tournure que prennent les évènements, il est même absurde. En effet, le procès du héros est une mascarade, on nage dans l'absurdité, le chef d'accusation n'est pas celui pour lequel on le juge et aucun des protagonistes ne s'en rend compte.

Livre qui se lit très vite que j'ai trouvé loin d'être passionnant mais qui a le mérite de générer des réflexions sur les codes sociaux : que se passe-il si l'on n'agit/réagit pas conformément aux normes sociales ? On est alors qualifié de déviant et punit par la loi. N'aurait-on pas le droit d'être tout simplement différent ?
Et sur le bonheur : faut-il en être privé pour se rendre compte que l'on était heureux jusque-là ? À la découverte de ce conte, il semblerait que oui. Mais, dans son malheur, Meursault a eu la chance de prendre conscience qu'il avait été heureux.
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L'étranger a l'art d'indisposer d'interroger et de questionner et nous renvoyer à la norme ?
L'absurdité de la vie... sa fragilité... qui de toute façon nous amène à la mort...
Les troubles psychiques d'un homme différent parmi ses semblables...
Un homme apparemment qui raisonne et qui ne ressent pas d'émotions...
Un homme sans Dieu ni morale. Un homme vide.
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Il y a des livres dont on entend parler toute sa vie, qui sont réputés être de grands classiques et que l'on n'a pourtant jamais lus. En ce qui me concerne, il y en a beaucoup..
L'étranger était de ceux-là.
Première rencontre, donc, avec Monsieur Camus.
Je craignais une lecture difficile, un style vieillot mais il n'en n'est rien. Cela se lit très facilement et sans ennui.
Meursault est un personnage très particulier qui semble vivre sans beaucoup d'émotions.
La plupart des personnages qu'il fréquente l'ennuyent à un moment ou un autre, exception faite de Marie de laquelle il n'est cependant pas certain d'être amoureux.
Son attitude, lors de son procès est déconcertante.
De nouveau, les plaidoieries l'ennuyent,le verdict lui est presqu'indifférent.
Il parle de son meurtre comme d'un évènement dont il n'aurait pratiquement pas eu conscience.
Son attitude face à la mort qui l'attend est la résignation, allant jusqu'à s'y préparer en refusant d'envisager une possible grâce.
C'est un livre qui m'a plu mais dont je n'arrive pas à saisir le message sinon que la vie est régie par des codes et des normes et qu'il n'est pas bon de sortir de l'ordinaire.
Parce qu'au final, Meursault paye son vide émotionnel au prix fort...
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Ce roman met en oeuvre l'absurde, celui de la condition humaine. le personnage, sorte d'anti-héros, prénommé Meursault, est étranger au monde qui l'entoure. Et quiconque ne rentre pas dans le moule se verra rejeté, exclu et pénalisé par la peine ultime, la mort. Voilà qui pourrait résumer un peu l'idée, bien que cela reste complexe.
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Un roman qui m'a laissé bien perplexe.
Je ne sais pas si je dois louer le côté décalé de Meursault, si loin des conventions et des dictâtes de la société, ou bien garder de l'empathie envers son indifférence face à l'humanité qui l'entoure. A la fois marginal et peu ouvert aux émotions, je me suis surprise à aimer peu à peu cette absence de description émotionnelle tout en étant dérangée par l'omniprésence de neutralité que Camus a instaurée dans cette oeuvre.
Je me suis sentie si éloignée non seulement du personnage, mais également de tout le roman. Un ressentiment étrange, car j'ai pour habitude de plonger dans une histoire et de la vivre pleinement. Et cette fois-ci, l'indifférence est de mise. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher de tourner encore et encore les pages.
Oui, quelle étrange sensation...
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