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sur 32107 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je le confesse : il s'agit ici de ma première lecture d'un roman d'Albert Camus, en dehors des extraits qui m'étaient imposés pour études au lycée.
Avec ma femme, nous nous sommes donc décidés de tenter l'expérience de « l'étranger » dans la perspective d'enchainer une lecture alternative et complémentaire avec le très commenté « Meursault contre-enquête » de Kamel Daoud.
« L'étranger » est un livre qui se lit vite. Trop vite d'ailleurs, car pour une fois, ce n'est pas l'histoire qui nous ape mais bel et bien le portrait singulier que l'auteur nous dresse de son personnage principal.
Oui disons le tout de suite : Meursault est un antihéros auquel nous ne souhaitons pas nous identifier pourtant il nous attire. le génie de Camus est d'avoir donné vie à un personnage si complexe et paradoxal qu'il en devient captivant.
Meursault est un jeune homme célibataire, employé sans ambition, qui préfère mettre sa mère dans un hospice plutôt que de prendre soin d'elle. Il est peu sociable et n'a pas ou peu de contacts avec les gens, en dehors de Celeste un restaurateur du quartier et homme plein de vie (l'opposé de Meursault d'une certaine manière) ainsi que la belle Marie, une de ces connaissances pour laquelle il n'éprouve rien de plus que de l'attirance physique. Il y a aussi et surtout Raymond, l'un des voisins de notre personnage principal, qui aura une emprise sur lui et le manipulera tout en lui faisant croire qu'il est son ami.
Ce qui retient notre attention c'est que Meursault se désintéresse de tout. Il fait car il faut faire. Réglé comme un automate, machine qui ne se pose pas de questions et n'éprouve aucun sentiment. Il semble être spectateur de son histoire comme piégé dans une vie qui au final est empreinte d'un fatalisme certain. L'image qu'il nous donne est celle d'un type déshumanisé, froid, passif et donc au final un homme imprévisible et dangereux. J'ajouterai qu'il apparait sans coeur plusieurs fois dans le récit. Et c'est son comportement de marginal et ses actes en décalage avec la société qui vont sceller sa destinée.
Nous en venons donc à avoir de la peine pour lui.
On se demande au fond qu'elle est son histoire ? Comment un homme peut se mettre en péril ainsi en regardant sa vie aller à la dérive, la laissant lui échapper dangereusement, entrainée par un courant qui n'aura d'autre fatalité que de l'emmener impassiblement vers le fracas.
Pas de réponse.
Autre sujet de frustration : l'Arabe.
Qui est-il ? Pourquoi ni l'auteur, ni le narrateur ne lui donne une identité ? Quel est son parcours de vie et pourquoi est-il si absent du récit alors qu'il en est un personnage central ?
Si on peut dire que Meursault est étranger à sa propre vie, l'arabe lui devient étranger à sa propre histoire.
Un peu déçus par ce que la plupart qualifient de chef-d'oeuvre, et c'est fort de nos interrogations, que ma femme et moi nous tournons vers le roman de Kamel Daoud dans l'espoir de satisfaire tout ou partie de notre curiosité.
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Ce premier roman d'Albert Camus se situe dans son cycle de l'absurde et cet épisode d'un jeune homme tuant un "arabe" sera mentionné dans La Peste, mon roman préféré de l'auteur. Camus résumait ce roman ainsi: “Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort." Et l'enchaînement des évènements qui ne soient dûs qu'au hasard prouve en effet l'absurdité de l'existence. J'ai apprécié cette écoute, et sans doute davantage encore parce que la lecture qu'en fait l'auteur donne un côté suranné à ce roman, ce qui m'a permis de passer outre certains aspects du roman qui m'auraient gênée dans un contexte contemporain. Parce que dans ce roman, le meurtre de l'arabe est quasiment anecdotique, si Meursault est officiellement condamné pour ce meurtre, ce n'est pas la raison réelle et bien sûr, c'est extrêmement gênant pour le lecteur du XXIe sicèle de voir que la victime n'a aucune importance, elle ne sera d'ailleurs jamais nommée. Par contre, je me suis très bien habituée à la froideur du narrateur.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Donc, parlons de l'étranger d'Albert Camus, ce fameux livre dont tout le monde parle que ce soit en bien ou en mal. A la base, il ne m'intéressait pas plus que ça, mais je dois le lire pour mes cours de Français donc c'est une bonne raison de le lire et de connaître cette histoire.

Mon avis est plutôt mitigé … Pour un livre classé classique, c'est très abordable niveau écriture. Vous me direz c'est pas le plus vieux classique non plus. Mais niveau histoire et émotions transmises c'est pas simple du tout et je comprend pourquoi le livre n'est pas abordé plus tôt, scolairement parlant.

Voilà pourquoi j'ai du mal à m'exprimer : je n'ai pas ressenti grand chose en lisant ce livre, ne serait-ce que de l'incompréhension. le personnage est très mystérieux et n'a pas su « me plaire », je n'ai pas ressenti d'attache pour lui, et c'est bien dommage vu la fin …

L'histoire ne regorge pas d'actions. Il n'y en a qu'une qui marque un tournant fatal pour notre personnage mais ça s'arrête là. Les émotions du personnage de Meursault ne sont que survoler, nous sommes loin des romans de maintenant.

Je pense que ça reste tout de même un livre à lire au moins une fois dans sa vie, car il fait réfléchir et je pense qu'on ne sort pas indemne de cette lecture. Avec du recul, mon avis est meilleur que juste après l'avoir terminé. ^^
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Certes, la plume de Camus reste la plume de Camus mais je n'ai absolument pas accroché à l'histoire, et à la rétrospection intérieure du personnage principal .. Petite déception pour ce classique de la littérature française, j'essaierai un nouveau Camus dans mes prochaines lectures pour ne pas rester sur ma faim avec cet auteur qui n'en reste pas moins exceptionnel.
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J'ai fermé ce livre en me disant, rien de bien intéressant.
Puis dans les minutes qui_ ont suivies, je l'ai totalement ingéré, OUI !!! il est
l'étranger, aux autres, à la ville, à la société, et critères il en paie le prix fort...

Malheur, à celui qui n'adhère pas aux critères fixés par une société moraliste

super livre, à lire en deux temps
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J'ai l'impression qu'il en faut beaucoup pour pouvoir créer un attachement avec cette histoire ou même être touché par celle-ci. Je ne peux donc pas dire que je n'ai pas aimé mais non plus que j'ai aimé ma lecture. Je me suis sentie très éloignée et en complète neutralité face à ce que j'ai lu pendant plusieurs jours (et qu'est-e que ça m'a semblé long! j'ai cru que je n'arriverais jamais à la fin).
Je n'ai d'ailleurs pas su prédire à quel moment l'histoire se finirait et une fois que j'ai tourné la dernière page, je me suis rendue compte que je n'avais pas non plus compris comment on en était arrivé là.
Enfin soit, j'ai lu une lecture de PAL, on est joie, au suivant!
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La première phrase est parmi les plus célèbres de la littérature française, quasiment un classique, une phrase plus difficile à traduire que tu ne l'imagines, une phrase qui sert aujourd'hui de « meme Internet » ; un élément culturel repris en masse dans un objectif plus ou moins humoristique, voire caricatural. « Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier. »

L'étranger est le premier roman paru d'Albert Camus, un auteur que l'on connait notamment pour sa tétralogie du cycle de l'absurde, une plume longuement étudiée en français et en littérature pendant la scolarité. En effet, ce roman-ci est aussi le premier de la tétralogie, les trois autres se déclinant en un essai et deux pièces de théâtre. Si je me suis décidée à lire ce classique, c'est avant tout parce qu'en 2013, j'avais eu le plaisir de découvrir Kamel Daoud et son Meursault, contre-enquête pour le Goncourt des lycéens. Intriguée par le support original et sa célèbre phrase d'ouverture si délicate à traduire ou même à analyser, il aura bien fallu que je tente le pas un jour, alors que le roman trônait (traînait ?) dans la bibliothèque depuis trop longtemps.

Selon le résumé de ton édition, il se peut que dès le départ tu saches ce qui t'attend : un type étranger à tout qui commet un meurtre « involontaire » et en subit les conséquences judiciaires. Il n'y a pas d'éléments à divulgâcher, l'histoire défile en toute logique, banale en apparence. Ce n'est pas l'histoire en elle-même qui te pousse à finir, c'est plutôt le personnage de Meursault, les réflexions derrière un être désintéressé, indifférent. Et en fin de livre, ce n'est pas un sentiment mitigé qui domine, simplement… ni chaud, ni froid. Ni transcendant, ni inintéressant. Deux parties dans ce roman, la première est une succession de bouts de vie quotidienne du narrateur : sa vie, les personnes qu'il rencontre après le décès de sa mère, ses réactions et les descriptions de la chaleur d'Alger, le peu de dialogue et le ton monotone.

Jusqu'à ce que le cadre change complètement à la deuxième partie. Désormais, c'est un tribunal et une sentence qui attendent Meursault. Et je l'avoue, si j'ai su apprécier la deuxième partie plus que la première, c'est principalement à cause du cadre… on revient sur un domaine que je lis plus régulièrement, crimes et châtiments, enquête, etc. C'est donc dans cette deuxième moitié de roman que tu te rends compte d'une chose : ces longs moments de la vie de Meursault, les rencontres avec Salamano, Marie et Raymond, les réactions en apparence insensibles du narrateur… tout ça prend sens. Reste à savoir… qui est L'étranger ? Meursault, évidemment. Étranger aux conventions d'un monde pris par le ressenti permanent, étranger aux traditions, aux attentes de se conformer à un moule. Il vit simplement, ne se pose pas de questions sur l'absurde de la condition humaine, il est et c'est tout, c'est d'ailleurs visible par la narration utilisée : jamais de ressenti, uniquement des faits. La vie qu'a Meursault lui convient, il ne demande pas plus, et c'est peut-être ça qui déroute le plus le lecteur. Lui qui a ce besoin de s'identifier, d'avoir de l'empathie pour un personnage, le voilà devant ce qu'il appellera un mur, un personnage mal écrit ou inintéressant au possible, fade, absurde dans ses réactions.

Est-ce réellement le cas ? Je te laisse sur cette question. Indifférent, simple d'esprit, blasé, ou… heureux dans sa vie, sans attentes particulières, accroché au moment présent, affranchi des conventions et des bonnes moeurs, unique ? Est-ce que c'est cette société qui ne veut pas comprendre Meursault, ou est-ce lui-même qui ne s'intéresse pas à ce monde, refuse de s'y intégrer pour tenir ses convictions, ses valeurs ? Autre élément notable : à travers le procès de Meursault, L'étranger te dépeint une réflexion sur la place du coupable dans l'engrenage judiciaire : quelle est sa place dans cet engin ? Si l'avocat parle pour lui, que l'avocat de la défense suppose sur lui, si le jury décide pour lui… que lui reste-t-il, lui qui est toujours observateur et extérieur à son propre procès ?

Voici donc un classique et une lecture fastidieuse qui ne se décrypte pas en une seule lecture, d'où l'intérêt de poursuivre par d'autres ouvrages qui analysent en profondeur les propos de l'auteur sur l'absurde, et plus encore. À lire au moins une fois, pour savoir ce qui se cache derrière l'incipit célèbre.
Lien : https://saveurlitteraire.wor..
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Contente d'avoir relu ce monument de la littérature française. Il ne m'en restait rien de mes années de lycée. Je ne sais pas ce qu'il en restera après quelques semaines car ce n'est pas la littérature qui me transcende... un peu trop philosophique pour moi peut être.
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