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sur 32683 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel étrange personnage !
Ce roman de l'absurde dépeint une problématique somme toute moderne il me semble : les gens sont mis dans des cases : les "normaux" (encore faut-il savoir ce qu'est la normalité...) et les autres.
Chaque personne est différente et réagit différemment face aux événements de la vie. Et finalement, moi qui pleure pour pas grand chose, de joie comme de tristesse, je trouve que Meursault n'a pas tout à fait tort.
Notre personnage ne pleure pas aux obsèques de sa mère, ne veut pas voir son corps dans la chambre funéraire. Cela fait de lui un criminel aux yeux de la société comme s'il avait souhaité sa mort.
Peut-être une satyre de la justice de l'époque.
J'ai beaucoup aimé ce très court roman.
Bien sûr, le personnage avait des réactions émotionnelles atypiques mais on arrive à comprendre pourquoi.
Le roman est à la 1ère personne ce qui fait que l'on se met plus facilement à sa place, on sait ce qu'il se passe dans sa tête et on comprend un peu mieux ses réactions. Je pense qu'aujourd'hui, le personnage aurait été "classé" dans les personnes atteintes de TSA, ce qui ne fait pas de lui un monstre!
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Ce livre mérite évidemment son succès. L'écriture est juste magnifique.
Le narrateur vit à Alger, il est Français. Dans ce court récit, il raconte son quotidien : le placement de sa mère en maison de retraite ; sa rencontre avec Marie, qui tombe follement amoureuse de lui ; ses voisins ; ses amis ; son travail.
On a l'impression qu'il vit sa vie de manière complètement détachée, comme s'il ne ressentait rien. Aucune émotion ne semble le traverser.
Sa vie bascule lorsqu'il suit son ami au bord de la mer et que ce dernier se fait agresser par une bande de jeunes hommes, des Arabes. On ne sait pas pourquoi, il finit par tuer l'un d'eux.

La force de ce livre tient (selon moi) vraiment plus dans son écriture que dans l'histoire en elle-même.
On peut voir plein de choses dans l'histoire ; la place du fils et de la mère ; la douleur qui précède l'abandon de soi ; le racisme ordinaire ; ...
Il y a autant de lectures que de lecteurs finalement, j'en suis convaincue. Un très beau moment de lecture pour moi en tout cas.
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Albert Camus, un grand classique des auteurs étudiés à l'école ... Celui-ci a été une révélation pour moi, et depuis, dès lors que je retrouve les notions de "tension montant crescendo accentuée par la chaleur et par le soleil", je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec ce roman.
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un de ces romans qui marquent une vie quand on le découvre . Que d'interrogations quand on a 17 ans ! Ce type est -il un monstre , est-il moi quelque part ? Et cette écriture limpide ! Meursault est , à jamais, en moi , étranger fraternel, avec les interrogations qu'il suscite .
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Meursault, cet homme pour qui la vie se réduit aux gestes les plus dérisoires et aux sensations les plus immédiates, semble transparent en raison de sa simplicité et obscure du fait même de son humaine incomplétude. le héros algérois abruptement se raconte sans jamais s'expliquer, « L'étranger » en sous-entendant et en renonçant à dire tout, nous dit plus et autre chose de son expérience. Lecteur, nous sommes, tout au long de ces pages, inévitablement tiraillé entre deux moments contradictoires, entre l'illusoire compréhension et l'apparente ignorance.


Une Algérie chérie est l'âme du roman. Pas d'écho des évènements d'avant-guerre, pas d'avantage de question coloniale dans ce récit mais, entre chambre bureau, entre plage et déjeuner, l'existence quotidienne et modeste d'un pied-noir de Belcourt. D'abord, la mer, paisible, heureuse, toujours positive qui appelle à l'amour, à l'insouciance et au bonheur ; puis, la redoutable épreuve du soleil qui exacerbe l'intensité de toutes les sensations délétères de mélancolie, de culpabilité et d'indifférence. Dans ces pages, la mort rode et tue au passage : « Aujourd'hui, maman est morte ». le jeune homme a mis à l'hôpital une mère trop pauvre qu'il ne pouvait continuer à nourrir et à soigner ; après l'enterrement, il continue à s'enfermer inutilement au bureau, à s'occuper de besognes stupides mais ne se contraint jamais à cacher la joie qu'il éprouve à aimer une femme, à fréquenter un rivage heureux. Meursault lucide, désabusé, sans conscience, asocial vaque à ses plaisirs immédiats sans préférences et sans but. Il refuse d'observer les conventions sociales, de mentir, de jouer le jeu. Jean-Paul Sartre compare la conscience de « l'étranger » à une vitre qui serait « transparente aux choses et opaque aux significations ». La deuxième mort du roman et la mise au ban de la société ainsi ne sont pas les faits du hasard. C'est l'expérience de l'inévitable finitude, l'éclairage mortel de cette destinée intimement liée aux plaisirs de la vie qui déterminent implacablement le comportement meurtrier et «l'absurde inconscient» du héros.


Le petit monde algérois, des connaissances, de l'instant fait place, dans la deuxième partie du roman, à celui anonyme de la justice, du retour en arrière et de l'explication. Meursault, qui préfère aux facéties du mensonge, la recherche ingrate de l'exactitude – dire le moins possible, dire les choses dont on soit sûr – est condamné par le directeur de l'hôpital, les juges, le gardien de prison, toute la bien-pensance coloniale, pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il a fait. Il faut pour les deux parties en effet, dans cette Algérie d'avant-guerre, que la victime indigène nécessairement s'efface et que l'égotisme, le « désespoir-défi » de Meursault soit au premier plan. L'arabe sans visage, sans parole et sans nom, n'apparaît que furtivement. Ombre, il n'est pour le narrateur indifférent que pour avoir péri. Meursault s'affirme dans « L'étranger » comme un meurtrier sans victime. le crime est-il un dramatique concours de circonstance ou un acte de haine ? Est-ce que Meursault tue à cause du soleil ou sous l'emprise de la fatalité ? Peu importe, « Dans notre société tout homme qui ne pleure pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort », nous dit Albert Camus.


Albert Camus, dans ces magnifiques pages, rend compte de la succession des présents, des réalités vécues par son héros, il met à jour l'impossibilité humaine, extérieure aux individus de les rendre intelligibles. du divorce entre le vécu de Meursault et le rendu de ses juges nait un sentiment incontestable d'absurde, c'est-à-dire une impression tout à fait saisissante d'impuissance à éclairer le monde.
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Lire l'Etranger ne présente aucune difficulté particulière dès lors qu'on se ne préoccupe pas des non-dits. Une narration dépouillée, au service de la sobriété général du style. Mais si l'on se pique de comprendre Meursault, protagoniste principal du récit, la lecture prend alors une autre dimension et le lecteur est confronté à l'humanité dans tout ce qu'elle a de plus désarmant : la conscience de son absurdité.
Qui est cet étranger attendu (car annoncé dans le titre) et qui paraît sous les traits d'un homme dont on sent rapidement le désabusement ? Un égaré, figé dans sa condition et qui erre sans but. Ni les joies ni les drames du quotidien ne le touchent plus. Sa sensibilité s'est émoussée et ses divertissements n'ont plus les saveurs de ce temps où l'insouciance régissait ses pensées. Meursault ne s'inscrit plus dans la norme et ses attitudes détonnent avec celles de ses contemporains. Quel sens donner à son comportement ?
La question du sens est au coeur du texte de Camus. Assujetti à une réflexion métaphysique qui le dépasse, Meursault commet l'irréparable et fait basculer le récit : l'anonyme plagiste devient assassin. de son procès, il n'y a pas grand-chose à dire, ni même de sa mort. Pourtant, tout est là, distillé dans les petits riens que sème Camus durant les derniers jours de son personnage. Tout s'éclaire dès lors qu'il est confronté à la réalité de son exécution prochaine.
A lire et à relire !
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J'ai mis du temps, et voilà c'est fait je l'ai lu, mais je ne pense pas avoir les compétences nécessaires pour faire une critique efficace.
Je vous dirais simplement que j'ai adoré.
Il y a cependant deux choses concernant ce roman : l'insensibilité de Meursault, et la belle écriture de Camus.
Livre étrange, profond, subtil et beau.
Je vous le recommande.
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Puissant.
Pourquoi ai-je mis si longtemps avant de lire ce livre qui trônait dans la bibliothèque de ma chambre d'adolescent ? Souvent je l'ai vu ce roman jauni, je savais que son auteur était connu, je me demandais qui l'avait lu chez moi, ma soeur sans aucun doute, pendant ses études certainement…
Quelle écriture. Je suis rentré corps et âme dans ce personnage, j'ai ressenti les choses avec lui, j'ai ressenti son apparent manque de ressenti, sa simplicité…
Je n'en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue à ceux qui comme moi découvriront cette histoire.
Il est de ces romans courts qui m'auront bouleversé, et je le mets au même rang que « des souris et des hommes ».
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L'erreur à ne pas faire avec ce livre est de l'envisager comme un roman.
Dans un roman le héros sert l'histoire pour notre divertissement. Chez Camus c'est l'histoire qui sert le héros pour alimenter notre réflexion.
Par ailleurs, le héros étant ici un homme qui traverse l'existence dans une quasi parfaite indifférence l'histoire en elle-même n'est forcément pas palpitante.

Non, l'étranger est à mon sens un conte philosophique.
Sur la mort tout d'abord, celle qui nous entoure, celle que l'on provoque et surtout celle qui nous guette. Puis sur la vie évidemment et l'absurdité de la condition humaine. Mais également sur la différence et ce qu'elle provoque chez l'Homme. Ceux qui jugent ce roman raciste n'ont visiblement rien compris au livre et encore moins à son auteur.

Comme beaucoup d'entre vous je m'attendais à un roman et je n'ai pas vraiment aimé ma première lecture. Par chance je l'ai lu dans une édition (Folioplus classiques) qui inclut à la fin une analyse du texte fort intéressante.
Par la suite je l'ai relu en diagonale pour y trouver des citations marquantes et je pense qu'une relecture s'imposera dans quelques temps car c'est un livre qui se "digère". Il faut se laisser le temps de s'imprégner de l'histoire afin que la réflexion sous-jacente émerge.
C'est un livre à tiroirs dont chaque phrase ou presque a dû être pensée avec précision, raison pour laquelle il est si court. Cette concision permet de le relire plusieurs fois pour en tirer toute la substantifique moelle.
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Imposé au lycée, j'avais un peu peur de lire Camus. Erreur réparée, et grand bien m'en fasse. J'ai lu d'une traite ce court roman, dont l'intrigue et le style narratif simple cachent un joyau. Joyau aux multiples facettes, interrogations multiples sur l'homme et son devenir.
La simplicité apparente du récit est un baume qui permet des réflexions diverses et variées.
A lire et à relire, sous d'autres lieux, d'autres ciels pour en découvrir d'autres sens cachés.
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