Une conversation avec
Bertrand Cantat très peu de temps avant le crime. Quel intérêt ? C'est bien ce que doit penser l'intéressé. D-E Blanchard et
Jean Yssev le questionnent sans le connaître, ni lui, ni ses oeuvres. Drôle de parti. Et ce qui ressort pour les initiés à sa musique, c'est ce décalage entre l'interviewer et l'interviewé. Des questions qui tombent souvent comme un cheveu au milieu de la soupe, qui cherchent surtout à se placer, "et
Proust, et Barthes, et
Rimbaud ... vous en pensez quoi ?" Ils veulent se faire croire qu'une complicité est née. Cantat, lui, ne se ment pas. Il doit simplement regretter ce travail, qui a posteriori semble donner des réponses, des explications au drame survenu. "Aimer avec passion c'est vouloir tuer l'autre, non ?" Les limites ici sont celles de l'exercice (la conversation), même si certaines réponses éclairent sur l'homme. Les paroles sont trop souvent compilées d'étrange manière, et le fil philosophique que l'on veut tendre au-dessus de tout donne au discours une condescendance fort éloignée de la simplicité qui siérait mieux à Cantat.