Un joli moment de lecture pour ce roman d'
Alex Capus.
L'auteur nous raconte de façon romancée l'histoire d'amour entre son grand-père
Léon et Louise.
Léon et Louise se rencontrent alors qu'ils ont à peine 20 ans, à la fin de la première guerre mondiale. Séparés par les vicissitudes de la guerre, chacun poursuit sa vie croyant l'autre mort. Des retrouvailles par hasard, les vies de chacun et la seconde guerre mondiale vont tour à tour les séparer pour peut-être mieux se retrouver, je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler de l'histoire.
C'est l'histoire d'un amour qui survit malgré tous les obstacles, chacun restant fidèle à l'amour qu'il porte à l'autre.
J'ai beaucoup aimé ces petites histoires dans la Grande. D'ailleurs j'ai eu la surprise de découvrir le destin du trésor français, évacué lors de la débâcle, de la Banque de France, chargé à Lorient, ma ville, sur un croiseur à destination de l'Afrique avec le trésor belge et polonais, un pan de l'histoire qui m'était tout à fait inconnu ; La vie quotidienne des parisiens pendant l'occupation, une vie simple sans héroïsme, sans faits de résistance, sans collaboration, où le seul but est de se nourrir et de rester en vie.
J'ai apprécié le style et l'écriture fluide d'
Alex Capus, son humour, la tendresse qui transpire à chaque pag pour son grand-père.
Je ne partage pas tout à fait l'avis de certains sur la femme admirable qu'était Yvonne, ni sur l'amour partagé entre les deux. Au début oui il y a beaucoup d'amour entre eux, elle accepte la relation et même le pousse à retrouver Louise, puis petit à petit elle change, les priorités de la vie quotidienne supplantent toute autre préoccupation. Je n'ai plus ressenti aucun amour entre eux à la fin de la guerre. Chacun vit un peu sa vie, ils ne partagent plus rien. J'ai plutôt ressenti un "je-m'en-foutisme" de la part d'Yvonne à propos de Léon. Mais il faut se replacer dans l'époque, dans les années 50-60 on ne divorçait pas même si on ne s'entendait plus, le poids des conventions... Ca ne se "faisait pas" tout simplement.
Et puis je me dis que peut-être l'histoire d'amour entre les deux personnages aurait peut-être évoluée tout à fait différemment, à l'image du couple Léon/Yvonne, s'ils n'avaient pas été séparés ; la distance, les épreuves de la guerre ont certainement contribué à l'exacerbation du sentiment amoureux.
On ne peut que regretter pour eux de ne pas avoir pu vivre leur vie ensemble, mais justement c'est peut-être cela qui a rendu leur histoire si belle !
Roman que je conseille fortement !