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sur 2440 notes
Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=31865
J'ai mis la note de : 14.5/20

Mon avis : Rééditée et remise au goût du jour, notamment grâce au film éponyme avec Harrison Ford en 2013, La stratégie Ender fait maintenant partie des classiques de la science-fiction moderne. Auréolé de nombreux prix dans les années 80, Orson Scott Card a su écrire une oeuvre qui s'adresse aussi bien aux adolescents qu'aux adultes. Toutefois, attention aux âmes sensibles : même si la violence n'est pas l'objectif de ce livre, les tortures psychologiques sont légion et peuvent perturber.

Ender, que l'on pourrait traduire par « Terminateur » en français, est un jeune garçon de 6 ans au début du livre et qui se nomme Andrew Wiggin. On suit son parcours militaire, depuis son entrée à l'Ecole de la Guerre jusqu'à la fin de son éducation à l'Ecole de Commandement peu après ses 11 ans. Contrairement à de nombreuses autres histoires mettant en scène de si jeunes protagonistes, celle-ci est très mature tant le personnage est étrange, bien trop intelligent pour son âge et façonné dans un but précis. Effectivement, troisième enfant d'une famille ne pouvant en avoir que deux selon les lois du système, Ender vit un calvaire sous le joug de son frère Peter et dans la presque indifférence de ses parents qui savent que leur dernier enfant leur sera bientôt enlevé pour une cause supérieure à toute autre : devenir le commandant suprême qui libèrera l'humanité de la future invasion des doryphores, vieil ennemi déjà battu à deux reprises mais dont la force ne fait qu'augmenter avec le temps. Tous les espoirs reposent sur Ender qui ne s'en rendra compte qu'en temps voulu, une fois sa formation achevée.

L'évolution psychologique d'Ender est le point central de ce livre et est plutôt réussie. Intéressante, prenante, perturbante et parfois choquante, ses pensées et interrogations nous sont livrées avec beaucoup de détails. Torturé, perdu, motivé, déprimé, désemparé, satisfait, … Ender passe par des états et des prises de conscience d'importance, qui auraient pu démotiver un adulte entraîné et sûr de ses aptitudes. L'âge d'Ender est quasi transparent pour le lecteur qui se souvient surtout de la personnalité du héros alors que sa jeunesse lui vaut les insultes, le mépris et le rejet de ses nouveaux camarades de classe. Cette dualité est parfois dérangeante. Même si Andrew reste en effet un enfant, ses capacités sont loin d'être celles que l'on attend à cet âge. Son entourage ne semble pas le voir et s'amuse à le rabaisser un bon moment à ce propos, ce qui finit par lasser à un moment donné. Il apprend cependant à utiliser cela à son avantage, appréciant le fait d'être sous-estimé pour mieux impressionner.

Les personnalités de son frère et de sa soeur sont aussi intéressantes mais ne sont pas aussi développées. Une sous-intrigue concernant Peter et Valentine est entamée vers le milieu du livre. Elle n'est malheureusement pas vraiment mise en avant par la suite alors que l'on aurait aimé suivre ces deux intrigants et en savoir davantage sur leurs actions. Alors que la partie sur Ender est basée sur le pouvoir, la violence psychologique et l'action, celle sur Peter et Valentine est basée sur la manipulation de masse, la politique et l'appropriation de personnalités stratégiques pour des enjeux plus terre à terre, loin des mouvements spatiaux et inter dimensionnels. Les partis politiques ainsi que les relations internationales ne sont pas détaillées et certains termes, tels que Hégémon ou Pacte de Varsovie, ne sont pas expliqués. On se perd facilement et on a du mal à suivre, ce qui est vraiment dommage étant donné l'importance de la sous-intrigue, notamment sur la fin.

Les phases d'enseignement à l'Ecole de la Guerre sont à la fois originales et déjà vues. Les étudiants travaillent sur des simulateurs perfectionnés, suivent des cours classiques, passent leur temps libre sur des jeux vidéo intelligents, et sont poussés à bout par un personnel encadrant frisant parfois la cruauté. La persuasion et la manipulation sont au coeur d'un régime truqué qui transforme de jeunes recrues à fort potentiel en des pions soumis. Ender déroge quelque peu à cette règle, préférant se fier à ses intuitions et n'hésitant pas à se frotter à l'insubordination, au grand damne des dirigeants. Isolé de force, Andrew se transforme petit à petit en une machine de guerre. Les cours, les séances d'entraînement et les exercices militaires, bien que répétés, n'ennuient pas. Chaque bataille est ainsi faite pour varier légèrement de la précédente, ce qui permet à Andrew d'en apprendre toujours plus et au lecteur de ne pas avoir l'impression de lire deux fois la même chose. de plus, beaucoup d'exercices ne sont pas décrits, ce qui limite ainsi les scènes d'actions répétitives et ennuyeuses.

Ce caractère à la fois rebelle et torturé par l'enseignement agressif de l'école, fait du héros un personnage attachant. Modeste, se remettant toujours en question, n'aimant pas la violence mais n'hésitant pas à se défendre, Ender apparaît comme un commandant unique en son genre. Curieux, il cherche toujours à en savoir plus sur ses ennemis, les doryphores, et cherche à comprendre leurs motivations. Cet intérêt, que les autres personnages du livre n'ont pas, permet de séparer Ender des autres et d'en faire un être plus humain, capable de compréhension et de sentiments. Cette personnalité complexe est plaisante et donne une vigueur et un fond vibrant au roman, malgré un ton plat et une traduction trop stricte. Par exemple, les descriptions des scènes actions sont monocordes et sans saveur. On s'y ennuierait presque. Les stratégies ne sont pas réellement détaillées, ce qui est décevant étant donné l'apprentissage d'Ender. Les dialogues sont plus intéressants mais manquent parfois d'attrait. Il faut dire que les autres personnalités du livre sont loin d'être jouissives. Les professeurs sont durs et droits, les dirigeants sont froids et calculateurs et les autres élèves sont fermés et méfiants. Alai, Bean, Dink ou Petra sortent quelque peu du lot même s'ils nous donnent l'impression d'être de de quasi inconnus tant on n'en sait si peu sur eux.

Chaque début de chapitre est un dialogue entre deux adultes : des dirigeants, des politiciens, des scientifiques ou des enseignants. Ils ne nous apprennent finalement pas grand-chose et finissent même par être agaçants. Au début ils sont mystérieux et posent un peu les choses puis ils deviennent inintéressants au possible.

La fin étonne vraiment et nous fait nous poser plein de questions. Tous les mystères ne sont tout de même pas résolus, notamment un dont l'explication apparaît comme peu suffisante. Les dernières pages apparaissent bien plus prenantes qu'une grande partie du livre et donnent envie de continuer le cycle, qui compte 4 autres livres.

Un roman à la fois humaniste, provocant, qui nous montre comment il est possible et facile de pervertir une âme jeune et innocente et qui critique un système inhumain. Un livre intéressant surtout au niveau psychologique, même si l'intrigue finit par nous surprendre sur les dernières pages. Un classique qui n'a rien perdu de son intérêt et qui met en place un personnage fort et captivant.
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Parmi les grands maîtres de la SFF étasunienne, il en est deux, Orson Scott Card et Brandon Sanderson, de confession mormone dans un milieu majoritairement athée ; on les accuse parfois de prosélytisme en dépit de la qualité de leur travail, mais force est de constater qu'ils ont compris, contrairement aux auteurs français, que l'Imaginaire par-delà le simple fait d'exposer sa foi peut également développer des raisonnements autour de la philosophie dont elle est empreinte et n'est pas forcément le seul thème à aborder. Sanderson étant encore pour moi un illustre inconnu (ce qui ne saurait durer), on pourra néanmoins déjà s'étonner sur le fait que Card dans son oeuvre n'hésite pas ainsi à faire intervenir des scènes extrêmement crues : quand il dénonce quelque chose, il n'y va pas par quatre chemins.
C'est par ce questionnement éthique permanent mis face à la dureté de la réalité qu'est né ce qui est considéré comme son plus grand chef-d'oeuvre, le tome 1 de la saga Ender, autour de laquelle tout un méta-cycle s'est développé. Un classique du new space opera et de la SF militaire, et qui renouvelle le thème de l'invasion extraterrestre…

Contexte

Si auparavant comme moi vous avez lu le trop méconnu Ender : Préludes, recueil de novelettes de l'Enderverse, vous devez savoir que la Terre est en pleine conquête spatiale malgré différentes contraintes liées à l'espace-temps et peine à conserver l'ordre entre les différentes nations. Les enfants sont limités à deux dans chaque famille, les pays comme la Pologne refusant de s'y plier étant mis sur liste rouge ; celle-ci s'est d'ailleurs rangé du côté des éternels ennemis des US, la Russie, avec le monde musulman autour du Second Pacte de Varsovie. Comme si on s'amusait pas déjà assez, une bande de cinglés de l'espace, des insectoïdes surnommés les doryphores, a failli deux fois nous mettre la pâtée pour nous envahir. La deuxième fois, l'Humanité a failli se faire rayer de la carte, sauvée de justesse par un mystérieux officier du nom de Mazer Rackham (dont on a tiré un excellent vin rouge – ben ouais, j'étais obligé de la faire, sinon on va être en-dessous du quota d'humour pour cet article !). Depuis ces évènements, les US traumatisés ont mis la main basse sur tout, le hard-power sur le monde entier, le développement technologique des armes qui a littéralement explosé, afin de parer la troisième invasion, car comme le dit un des Crazy Harry d'Hollywood : « On a toujours su qu'ils reviendraient. »
Dans tout ce bardaf vit un enfant de six ans, Andrew Wiggin dit Ender, troisième enfant malgré les restrictions limitant à deux par couple. Son frère Peter et sa soeur Valentine ont en effet échoué aux examens qui devaient vérifier qu'ils avaient suffisamment de gènes de leur cerveau de père pour devenir les petits génies de la prestigieuse École de Guerre. Sauf que Ender, lui, a toutes les capacités qu'il faut, et Pierre n'apprécie, mais alors vraiment pas cette nouvelle !

Thématiques

Le roman va donc suivre l'ascension de Ender, formé dès son plus jeune âge à devenir une machine à tuer dans l'espace, où ses supérieurs vont tout faire pour exciter son agressivité et son légendaire sens de la stratégie. L'absence de côté humain qu'on pouvait craindre pour de la SF militaire est donc ici absolument nulle : c'est au contraire le coeur du récit, sans pour autant le rendre explicitement antimilitariste.
On est plongés en effet en permanence dans la tête de Ender, autiste génial qui apprend à une vitesse phénoménale et se fait par conséquent harceler par tous les autres gamins (parce que très franchement, quelle idée d'aller devenir plus intelligent !). Je sais que les autistes minéraux ont été un temps un cliché de la SF, mais c'est justement le total opposé que l'on découvre ici, ce qui somme toute est bien plus réaliste : parce que si vous croyez que la tête d'un autiste c'est juste un ordi, alors vous êtes absolument à côté de la plaque. Ayant moi-même eu des symptômes du syndrome d'Asperger durant toute mon enfance, je dois vous dire qu'Orson Scott Card a parfaitement compris cette forme de psychologie. Il analyse en permanence mais n'en reste pas moins humain avec des émotions sans cesse changeantes face à la brutalité et la complexité du monde, et l'on doit moins cette analyse à son intelligence que le fait qu'elle est décuplée par la peur constante du harcèlement. Ender est un être faible, contraint en permanence de blesser et tuer par ceux qui le manipulent, et dont il essaye tant bien que mal de s'extraire ; pourtant, les professeurs, les autres enfants, tout le monde, y compris lui-même, le détruit peu à peu.

« Ce sont des tueurs qu'il leur faut pour lutter contre les doryphores. Des gens capables d'écraser la tête d'un ennemi dans la poussière et de répandre leur sang partout dans l'espace.
Eh bien, je suis votre homme. le putain de salaud que vous espériez quand vous avez autorisé ma conception. Un outil entre vos mains. Qu'est-ce que ça change si je déteste la partie de moi dont vous avez le plus besoin ? Qu'est-ce que ça change si, quand les petits serpents m'ont tué dans le jeu, j'étais d'accord avec eux ? Si ça me faisait plaisir ? »

Une autre psychologie complexe qui se dégage du livre, c'est celle de Pierre, à côté de qui Edmond Pevensie ressemble à Sainte-Anne. Les dialogues entre frères et soeur, en terme de violence et de noirceur… ça se pose là ! On ne sait jamais quand il joue et lorsqu'il parle sérieusement, et à vrai dire lui-même ne doit pas le savoir non plus. le fait qu'on ne soit jamais dans sa tête renforce cette impression d'ennemi imprévisible, tantôt prêt à tuer, tantôt tentant désespérément de conserver son côté humain. Imaginez que vous viviez dans la même chambre qu'une personne qui a juré de vous tuer… Au bout d'un moment, il se passerait quoi ?
Vous l'aurez compris, entre les harceleurs et le frère dysfonctionnel, les doryphores sont moins les méchants que les déclencheurs de l'intrigue, le récit moins un combat spatial qu'un combat intime. Mais à tous ces antagonistes il faut encore ajouter le gouvernement humain lui-même, qui va de plus en plus être remis en question : est-ce que c'est vraiment nous au final, les gentils ? Entre les restrictions des États-Unis, le fait qu'on transforme des enfants en fanatiques, de pucer le cerveau des plus prometteurs, l'absence totale d'humanité qu'on accorde à l'ennemi, il y a franchement de quoi se poser des questions (et la VO est parue du temps des années Reagan, quelle coïncidence…). Card ne tombe pas pour autant dans la caricature facile, étant donné qu'il subsiste notamment encore le multiculturalisme dans cette société, sans doute grâce à Mazer Rackham, ainsi qu'une certaine marge de liberté d'expression, et que les Docteurs Frankenstein ne sont pas sans appréhension face à ce qu'on leur a demandé de créer…
Qu'est-ce qu'on pourrait encore ajouter, traité de manière brillante ? La dénonciation de la fanatisation des enfants avec une importante recherche psychologique même pour les personnages secondaires ? le traitement des combats spatiaux en apesanteur ? Une anticipation brillante des mondes informatique et vidéoludique et de la montée des populismes ? L'espoir d'une rédemption à la toute fin ouvrant les horizons à des tomes plus lumineux ?

Quelques (très) légers défauts

Évidemment, rien n'est parfait, et le roman pourrait être vu comme contenant quelques clichés sur les Européens : les espagnols ont le sang vif, les français s'appellent Bernard, mais rien de plus significatif. Par contre, au niveau de l'ansible (un truc dont l'auteur ne s'est jamais caché qu'il l'a piqué à Ursula le Guin, qu'il adorait), c'est bien pratique d'avoir un appareil de communication instantanée, mais on nous fait le coup du « c'est trop compliqué pour comprendre ». D'autant plus dommage que tout le reste de l'aspect technique du roman se tient et n'empiète pas sur le reste. Enfin, l'ascension de Peter  en parallèle du roman n'ayant pas de lien direct avec celle d'Ender, certains pourront trouver peu probable le fait que deux individus d'une même famille occupent une telle place dans l'Histoire quand il n'y en a pas eu un pour épauler l'autre.

Pour aller plus loin

Parce que j'adore suranalyser

On pourrait croire que le roman pourrait se limiter à trois degrés de lecture déjà assez importants, à savoir une évolution sociologique de l'humanité après un phénomène tel qu'une invasion extraterrestre, une immersion dans l'intime de la psychologie infantile, et enfin un questionnement sur tous les plans (éthique, technologique, stratégique) autour de l'armée du futur ; mais on pourrait encore y voir des trouzaines de parallèles, avec la guerre froide, les guerres mondiales, et même (peut-être surtout) les guerres médiques. Oui, oui, j'y ai réfléchi pendant qu'on les revoyait en cours, et somme toute ça n'est pas si éloigné que ça dans l'idée. Ça pourrait faire un bête copier-coller dans l'espace, ou la goutte d'eau d'originalité en trop pour un vase déjà bien rempli ; Orson Scott Card s'en inspire beaucoup, certes, mais pour donner un cachet de réalisme sachant que des faits semblables se sont déjà produits tout en ne le faisant pas empiéter sur le récit. de sorte que le lecteur lettre s'amusera à y retrouver toutes les similitudes : deux guerres où l'ennemi est une menace gigantesque et pourtant humiliée, après quoi tous les États en place doivent se liguer avec le plus fort qui agite ces étrangers comme épouvantails pour étendre sa politique, espace = mer => bataille de Saturne = bataille de Salamine (même issue déterminante), et, spoil mineur, mais quand les humains partent avec l'idée d'éradiquer définitivement les doryphores, on pourrait pousser le parallèle jusqu'à y voir la revanche d'Alexandre le Grand… Sauf que la guerre du Péloponnèse n'a pas encore eu lieu.

Un mot sur le film

Enfin, je sais que l'adaptation cinéma a quelque peu fait débat ; moi-même j'avais pas trop apprécié la première fois étant trop jeune. Mais force est de constater qu'il reprend le récit fidèlement au livre et ne le modifie que pour lui conférer davantage d'efficacité. Comment en effet retranscrire dans la première scène de bagarre les délibérations mentales d'Ender ? le réalisateur choisit ainsi de mettre plutôt en avant sa vivacité d'action et son agressivité. La médecin est également remplacé par une machine lors de l'opération qu'Ender doit subir au début du récit, ajoutant à la froideur de la scène et ne la rendant que plus brutale. Enfin les arcs n'étant pas directement liés à Ender sont élagués afin de se recentrer sur ce personnage.
Ce souci d'efficacité constitue toutefois par moments un défaut considérable : exemple qui crève les yeux, la scène d'ouverture qui est tellement le degré zéro de l'exposition qu'on dirait limite Le dernier maître de l'air (il va falloir que je lâche la grappe à ce film, mais c'est limite Dragon Ball Evolution moins le côté nanar). Mais à côté de ça ! Asa Butterfield est super-convaincant au niveau dramatique, mais c'est pas une surprise si vous avez vu Nanny McPhee 2, les effets spéciaux d'une beauté et d'une profusion, et la scène finale avec le doryphore muet (lesquels n'avaient jamais été montrés de tout le film) et malgré tout le fait qu'on comprenne tout ce qu'il veut dire, est une des plus marquantes du cinéma de space op ! Comment rendre aussi humain un gros insecte en images de synthèse, fallait le faire…
On y trouve également une explication sur pourquoi ces extraterrestres voulaient envahir la Terre et une superbe direction artistique. Enfin, sachez que la première version du roman est disponible dans Ender : Préludes, mais beaucoup plus pauvre thémtiquement. Si vous voulez la connaître, lisez-la avant le roman, ou ne la lisez pas ; mais sachez cependant que ça vous révélera le twist final.

Conclusion

La stratégie Ender est un bouquin brillant, dérangeant par son réalisme et sa noirceur, écrit avec ses tripes tout en multipliant avec brio les idées remarquables. Mais au-delà de ça, c'est une expérience intime qui nous confronte à notre propre violence interne. Je n'ai jamais ressenti de catharsis, seulement des traumatismes, d'où ma grande perplexité face au genre horrifique ; pourtant, ça fait du bien de voir un livre qui parle de toute la violence refoulée en toi, toute l'agressivité et le sentiment d'incompréhension, de voir un personnage comme toi se débattre souvent en vain autant qu'il peut pour s'améliorer, le voir échouer trop souvent sans jamais le juger, pour au final découvrir l'espoir qui reste, quoi qu'il arrive, au bout du tunnel. Achetez ce bouquin, lisez-le, parce que sinon, elle va passer à côté de quelque chose, votre culture…
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Relu il y a peu, j'adore toujours autant.
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Peut-être est-ce du à la canicule, ou à la mise au repos soudaine de mon cerveau (ah! les vacances!), toujours est-il que ce roman que j'imaginais comme la découverte d'un monde extraordinaire, d'un futur extravagant, peuplé de bestioles extra-terrestres, de folles batailles intergalactiques...m'est tombé régulièrement des mains pour finir sur le sable, pas très fin lui non plus, d'une plage méditerranéenne. En lecteur acharné, j'ai vaillamment lutté pendant 300 pages entre crises de somnolence et transpiration à grosses gouttes, pour atteindre enfin le moment de libération: tout cet entrainement guerrier, cette psychologie binaire et cette brutalité inhérentes à l'univers militaire made in USA n'auront pas été en vain. Dommage de devoir attendre le dernier quart du livre pour réaliser que finalement c'est beaucoup plus profond et subtil qu'il n'y parait.
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J'ai bien aimé cette lecture et je n'ai su deviner le twist final que quelques pages avant sa révélation tellement il est subtilement amené. Peut-être en lirai-je la suite un jour ?
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Un livre a lire jusqu'au bout pour profiter pleinement de ce récit très distrayant et plutôt bien amené.
C'est de la SF "light", dans le sens où l'univers n'est pas hyper développé mais reste intéressant, et le dénouement vraiment surprenant.
En revanche éviter la suite, sans grand intérêt
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Je suis un piètre tacticien de SF Militaire j'en ai bien peur, une petite pleureuse à la masculinité dérangée, je vais bien réussir à te décrocher une larme d'imagination à travers mes pensées affutées en limites "imaginantes, dans un roman d'amour à L'H2O trop rosée, mais permettez-moi un petit verre de rouge avant la tisane, je suis d'un ordinaire au complexe souriant, je me vautre « labile » en plein dedans…

Misère de moi car je n'ai pas su apprécier ce roman à sa juste référence, élu parmi les classiques du genre, je me suis fait geler les neurones avant que la pomme tombe au sol, mièvreries d'un droitier hors « paire » qui se baloche au fond d'un bout de tissu de couleur, parce que je ne fréquente pas le racisme de près et « queue » je m'en éloigne de loin, ce qui me maintient la virilité dans la gravitation Newtonienne, mais pas loin d'un trou noir quand lumière fut éteinte. Einstein si tu penses encore un peu dans la mort, n'hésites pas à me foutre des photons dans le quantique que j'y particule un peu de bon sens.

Pauvres gosses, on a pas idée de jouer de la manipulation, on leur colle une bonne grosse dose d'impossible dans la guimauve et les voilà qui nous font de la barbe à papa, un peu de chewing-gum non de dieu… je n'ai pas été emporté dans l'univers mais plutôt ennuyé par les pages qui se succèdent et se ressemblent, l'écriture ne touche pas au génie certes mais l'histoire est bien chiadée, je lui accorde en mi mineur, bien philosophée : aux nombreux concepts qui nous collent au cul comme une vieille histoire mal branlée depuis la pensée, on s'y retrouve dans notre profonde connerie, on s'y sourit dans notre humilité prétentieuse, audacieuse de par notre esprit « sein », ma langue fourche pardonnez-moi, mais pernicieuse dans les faits…

Donc oui je suis déçu de mes gouts sur ce coup-là, j'aurais souhaité plus d'audace, plus de maturité, l'auteur me vend de l'enfant surdoué, mais puéril, un paradoxe qui se vend mal dans ma tête de gosse d'antan, piètre sous-doué, je maitrisais quand même l'art de la multiplication, mais je ne brillais pas parmi l'élite ennuyeuse qui levait le doigt pour glisser un peu trop de jugeote dans un monde tout rond, oui la terre est ronde, l'espace est plat, quoi que attendez que je me « pense » plus en avant, et me voilà qui glisse dans l'absurde….

Oui c'est un bon roman, oui c'est une histoire brillante, oui c'est une référence, malheureusement je n'y étais pas sensible pour 400 pages, il m'a manqué quelque chose de doux, comme la caresse romantique d'une féminité nuée de pudeurs érotiques, peut-être qu'un rien du tout aurait suffi, mais je n'ai pas été transporté avec ENDER, et la fin n'aura pas suffi à mon bonheur de lecteur.

A plus les copains
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Quelle claque ce livre ! Cela faisait longtemps que j'hésitais à me lancer. Il s'agit d'un monument de SF reconnu mais le synopsis, avec des enfants pour héros, ne me tentait pas plus que ça. Je me trompais.
Le héros est un enfant, traité comme un adulte, ou plutôt maltraité par des adultes pour en faire leur instrument. Impossible de ne pas souffrir pour ce petit garçon et de ne pas le soutenir à travers ses différentes épreuves.
On suit sa formation militaire, plus particulièrement de meneur de troupes et stratège pendant plusieurs années. Toute l'intrigue tourne autour de ça. On pourrait penser que cela limite l'intérêts du livre mais il n'en est rien. L'auteur nous garde en haleine tout le long du récit jusqu'au dénouement final.
Un petit bijou de SF.
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Bien que j'ai lu cet ouvrage il y a maintenant une quinzaine d'années, il m'en reste le souvenir d'un récit dérangeant mais d'une puissance inouïe. le genre de livre qu'on a du mal à lâcher même quand on sait qu'on doit dormir ou aller faire autre chose.
Il y a du "Full Metal Jacket" et du "Seigneur des mouches" dans ce livre terrible. Mais outre l'intrigue elle même, ce qui m'a marqué est la vision ambivalente, et de ce fait réaliste, de l'enfance où cohabitent innocence, bonté et violence. Et la façon dont les adultes (ou du moins la machine sociale dans laquelle évolue tout ce petit monde) utilisent ces caractéristiques pour arriver à leur fin. Où se termine l'éducation et où commence la manipulation ? Qu'est-il admissible comme moyen d'endoctrinement quand les enjeux sont immenses et terrifiants ?
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Le côté militaire de ce livre est particulièrement important ; on est dans le combat du début à la fin, de la sélection du Garçon (Ender), et sans surprise sa formation et sa transformation en chef de guerre.
Les surprises sont ailleurs, dans le traitement du politique, entre manipulation mentale et organisation des armées, dans la découverte petit à petit de l'ennemi, de l'idée dont se sert le politique pour lui faire la guerre, et surtout la stratégie qui va être employée pour le détruire. C'est très fin, et ça fait froid dans le dos ! L'écriture est centrée sur action, et on a du mal à reprendre notre souffle, d'autant que l'initiation, grande partie de ce livre, nous enferme dans un huis clos dont on ne va pas sortir pendant longtemps. On en sort étourdi !
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