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3,9

sur 747 notes
Dans un style tout autant sobre que poignant, Marie Cardinal livre son autobiographie suite à une grave dépression où ses pensées flirtent dangereusement de l'autre rive vers la mort. Elle entreprend une psychanalyse auprès d'un docteur qui m'a bien énervée, le cliché type du psychiatre qui ne dit mot et pose de courtes questions tout aussi clichées. L'intérêt pour Marie Cardinal dans cette psychanalyse est la force qu'elle y trouvera pour exorciser les souvenirs de son enfance. Les mots pour le dire, sont le réquisitoire des traumatismes infligés par sa mère, une mère froide, sévère, hostile qui faute d'avoir raté son avortement de Marie, s'acharnera à formater l'enfant à son image. Marie grandira blessée, amputée d'elle-même, la peur au ventre.
Dans l'exutoire du cabinet, les mots trouvent peu à peu le chemin de l'inconscience, des trauma refoulés. L'inconscience éclaire ainsi doucement la conscience et une conscience éclairée est un premier pas vers la guérison et la reconstruction.
Le potentiel intellectuel de la jeune femme est incontestable, elle perce les méandres et devient magicienne de l'espoir. Elle cerne vite et bien, comprendre sa folie, l'origine de ses maux la transforme.
Récit bouleversant qui n'est pas sans rappeler combien les misères d'une enfance peuvent amener bien des défaillances à l'âge adulte. Même si les mots du malheurs s'envolent, encore faut-il puiser dans sa prison vidée la force pour renaître de ses cendres.
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Après le décevant "Comme si de rien n'était", j'ai voulu donner une seconde chance à Marie Cardinal avec ce "roman" que l'on devine autobiographique sur une femme qui lutte contre la dépression par le biais d'une psychanalyse. C'est un roman difficile à lire, par le thème abordé mais aussi par son style, assez décousu et parfois pesant, avec des divagations dont on ne comprend le sens et l'intérêt que plusieurs pages plus loin. Malgré cette difficulté, c'est un très beau roman sur la dépression et la psychanalyse, pour peu qu'on s'intéresse à ces deux sujets.
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J'ai lu pour la première fois ce livre il y a une trentaine d'années. Marie Cardinal y fait le récit de la psychanalyse qu'elle a suivie pendant sept ans et des profonds changements qu'elle a produit sur sa vie, sur le plan physique comme sur le plan psychique et sur celui des relations avec son entourage. J'avais déjà apprécié ce livre à l'époque où le l'ai découvert et j'avais gardé le souvenir de certains moments forts (notamment le récit très cru des maux auxquels elle est confrontée et qui vont finalement l'amener à entamer cette analyse, et également un des moments clés où, comme elle le dit, "les portes s'entrouvrent", où les résistances commencent à lâcher). Mais le relire aujourd'hui, alors que la vie m'a conduit sur des chemins où mon équilibre s'est trouvé sérieusement menacé, s'est avéré non seulement enrichissant mais salutaire en soulevant presque à chaque page de profonds échos en moi (quand bien même ma vie n'a que peu de chose en commun avec celle de l'auteure). Marie Cardinal a trouvé le courage de nous raconter, sans fard et dans une très belle langue, tout le chemin qu'elle a parcouru depuis sa naissance biologique jusqu'à ce qu'elle appelle sa "renaissance". C'est un magnifique cadeau qu'elle nous a fait là.
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« L'oubli est la plus compliquée des serrures mais il n'est qu'une serrure, il n'est pas une gomme ou une épée, il n'efface pas, ne tue pas, il enferme. Je sais maintenant que l'esprit capte tout, classe tout, range tout et entretient tout. Tout, cela veut dire : même ce que je crois ne pas avoir vu, entendu ou senti, même ce que je crois ne pas avoir compris, même l'esprit des autres. Chaque événement aussi minuscule soit-il, aussi quotidien soit-il ‘comme par exemple de m'étirer le matin en bâillant), est catalogué, étiqueté, serré dans l'oubli mais indiqué dans la conscience par un signal souvent microscopique : une brindille d'odeur, une étincelle de couleur, un clignement de lumière, une parcelle de sensation, un éclat de mot. Et même encore moins que cela : un frôlement, un écho. Et même encore moins : un rien qui existerait. »

Récit autobiographique, ce témoignage d'une psychanalyse réussie est très impressionnant et très bien écrit. C'est une oeuvre psychologique qui décrit l'intimité d'une famille, et les personnages sont peu souvent montrés sous leurs beaux jours. L'auteure, souffrant d'une grave névrose, a mis 4 années à reconnaître la cause de ses symptômes et à décrypter le langage de son corps marqué par les traumatismes de l'enfance. Il lui a fallu 3 autres années pour réapprendre à vivre. Rien de bien drôle donc avec cette lecture, vous l'aurez compris. Ce récit bouscule, interpelle. le psychanalyste au fond de l'impasse est une ombre. Il observe une blessure à vif, une plaie béante, une douleur qui n'en finit pas de se décliner devant lui.
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Je suis soulagée d'avoir fini ce livre que j'ai trouvé très long. L'histoire est très sombre, l'auteur très tourmentée, et l'absence de dialogue rajoute un peu de lourdeur à ce témoignage qui reste toutefois intéressant pour quelqu'un qui souhaite en savoir plus sur la psychanalyse. Beaucoup ont adoré, je me suis pour ma part ennuyée.
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Très belle lecture, aussi bien dans l'usage des mots que les choix rédactionnels. On y trouve la description d'une femme en souffrance, combative et admirable. Les lecteurs y trouveront les prémices d'une psychanalyse, de l'étude de soi et de ses comportements. Et cela tombe très bien, ce livre n'est pas tombé dans nos mains par hasard..
La lecture est facile bien que le texte soit extrêmement riche. Il me parait cependant indispensable de s'accorder des pauses pour réfléchir et étudier le message qui nous est communiqué.
Un livre qui devrait être lu par tous, pour une éducation à l'inconscient et au vivant.
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Lu dans le cadre de mes études de psycho, il y a presque 10 ans, ce livre m'a vraiment marquée. Déstabilisant, émouvant, parfois violent, ce qui est sût c'est que le récit de l'auteur ne laisse pas indifférent. Ouvrir les esprits à l'existence des maladies psychologiques n'est pas chose facile, et ce livre permet d'y réfléchir. Quel courage de la part de l'auteur de livrer au monde son intimité avec autant de transparence et de sincérité ! et l'intimité de l'âme est certainement la plus difficile à dévoiler...
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incontournable
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une femme et la dépression nerveuse.
On se sent tellement proche d'elle, intime avec sa souffrance.
Superbe
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livre lu 3 fois en 20 ans et je pense que je le relirai. Bouleversant, mais plus que ça, il me remet en question à chaque fois et m' apporte du courage, de l'envie, celui de persister et de lutter quand on y croit plus.
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