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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un bien beau livre, bien mené , oscillant entre la déprime du personnage principal ( avocat) suite à une rupture et une affaire mal montée ou plutôt montée sur des vraisemblances....Voila le mot clé du livre qui nous fait réfléchir à un travers qui n'est pas spécifique à la justice....nous y sommes tous confrontés :"c'est la théorie qui détermine ce que nous pouvons observer"; autrement dit, nous cherchons dans les faits, dans les déclarations ce qui nous arrange pour renforcer nos convictions..... Merci à Carofiglio pour cette démonstration éclairante, même si l'affaire en question est vraiment évidente...mais bon , pas impossible que ce type de procès ait eu lieu en Italie, ou ailleurs!
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La Feuille Volante n°1030– Avril 2016
TESTIMONE INCONSAPEVOLEGianrico Carofiglio – Sellerio editore Palermo.

Il n'est pourtant pas un adepte des causes perdues, ce Guido Guerrieri, avocat à Bari, la quarantaine un peu triste. Pourtant ce qui lui arrive en cette années 1999 n'est pas banale. Sa femme vient de le quitter, ses amis lui sont de plus en plus indifférents et son métier l'ennuie. de quoi vraiment être déprimé ! Et pourtant il reçoit la visite d'une jolie femme noire dont le compagnon, un vendeur ambulant sénégalais, Abdou Thiam vient d'être accusé du meurtre d'un jeune garçon. La victime qui a subi des violences a été asphyxiée puis jetée dans un puits. le témoignage d'un patron de bar est tellement déterminant que l'accusé est condamné d'avance. Et pourtant, il accepte de le défendre, bien qu'il soit au 36 iem dessous et qu'il combatte comme il peut cette dépression avec du café, des cigarette et même de l'alcool  ! Il se fera un point d'honneur à défendre ce pauvre homme, même si au départ il se demande bien comment il va faire. Son talent pourtant lui soufflera une brillante plaidoirie au terme de laquelle il réussira à insinuer le doute dans l'esprit des juges et des jurés. Il ne se doute pourtant pas que cet épisode va bouleverser sa vie et lui redonner envie de plaider et de vivre tout simplement.

Il me plaît bien ce Guido, un peu désabusé mais combatif quand même dans son retour à la vie avec l'aide, il est vrai, de quelques femmes qui le fascinent, anciennes connaissances ou simples passantes. Il est seul contre tous et fait ce qu'il peut, entre racisme, fragilité du témoignage et insuffisances de l'enquête, pour arracher Abdul aux griffes de la justice qui semble avoir tout décidé d'avance. Il promène sur le monde qui l'entoure un regard pudique et même un peu blasé.

Même s'il peine un peu au départ, ce roman est bien construit, rédigé avec beaucoup d'humour, mais ce n'est pas vraiment un policier, un « giallo » comme disent nos amis italiens. Ce serait plutôt un « roman judiciaire » si ce concept d'écriture existe. Il y a bien une enquête, mais elle est menée par cet avocat et le livre regorge d'actes de procédures et d'articles du code pénal italien. Normal, l'auteur est lui-même magistrat.

Ce roman est connu en France sous le titre « Témoin involontaire », paru en 2007.

Je noterai avec plaisir la couverture de cet ouvrage qui reproduit un tableau d'Edward Hopper, un peintre américain que j'apprécie tout particulièrement.

Il s'agit là du premier roman de Gianrico Carofiglio, auteur dont je poursuivrai assurément l'exploration de l'oeuvre.


© Hervé GAUTIER – Avril 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Ce livre (plus judiciaire que policier) est une épatante découverte, constamment captivant aussi bien quand il s'agit de la vie de Guido, avocat en pleine crise existentielle au début du récit, que de l'intrigue elle-même avec de scènes de procès très réussies (rapports de force au sein du tribunal – plaidoirie – question de fond sur la fiabilité du témoignage)
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Guido Guerrieri 1 : Témoin involontaire (2002)

Guido Guerrieri est avocat. Il n'a pas tout à fait 40 ans, mais son expérience en fait déjà un vieux routier de la profession que l'on sent un peu blasé. Il défend toutes sortes de délinquants et s'est constitué ainsi un réseau pas très recommandable, parfois bien utile, duquel il se maintient à distance prudente. Miné par son récent divorce, il enfume tant bien que mal sa déprime à coup de clopes tout en cédant aussi à l'alcool (sans se démolir vraiment, quand même). Guido nous est très vite bien sympathique, à nous faire partager ainsi ses états d'âme.

C'est une jeune femme noire au maintien impeccable qui vient le solliciter. Un ami proche, instituteur dans son pays d'origine, vient d'être incarcéré pour l'assassinat d'un enfant. Evidemment, il est innocent, mais le dossier de l'accusation est plutôt béton.

La nouvelle école du roman noir italien, caractérisé notamment par des formats mesurés et un style direct sans fioritures, s'enrichit d'un nouveau nom. Et c'est une réjouissante découverte. La narration, la plupart du temps très factuelle (à l'américaine), est enrichie, sans aucune lourdeur et par le biais d'un récit à la première personne, des épanchements intimes de Guido. Guido Guerrieri peut être vu comme le frangin du flic de di Cara. Tous deux sont des personnages tourmentés, intègres, et porte-parole de leurs auteurs qui exercent le même métier qu'eux.

Le roman lui-même est impeccable, bien traduit par Sophie Mazéas (qui s'est aussi occupé du tome suivant). Il est constamment captivant, aussi bien lorsqu'il s'agit de la vie privée de Guido que de l'intrigue elle-même, charpentée par des scènes de procès très réussies. L'ensemble forme un tout intègre et sans faille, qui donne une grosse envie d'y revenir (ça tombe bien, il y aura de quoi).

Le seul pépin sur lequel j'ai accroché, c'est la banalité des goûts culturels de Guido, goûts que, malheureusement, il n'hésite pas à nous faire partager sans retenue. Guido semble se contenter en matière de musique, de cinéma et de littérature, des têtes de gondoles de supermarché. Certaines références sont carrément médiocres, d'autres plus indiscutables (Blade Runner...), d'autres encore peu risquées et décevantes : alors que Guido cite parmi ses films préférés le (néanmoins) très bon réquisitoire de Kubrick "Les sentiers de la gloire", multi-diffusé et un peu tire larmes, Carofiglio pouvait trouver dans sa propre patrie plus fort et plus subtil dans la même catégorie avec "Les hommes contre", le chef d'oeuvre de Francesco Rosi (toujours pas réédité en DVD, le cherchez pas)... Et quitte à aller chez les anglo-saxons, pourquoi pas "The hill" (La colline des hommes perdus), ce monument de Sidney Lumet dont on ressort complètement laminé... Voilà, je ne m'étendrai pas plus, même si ça me démange un peu, notamment pour égratigner la musique folk citée, bien pauvrette. Faudrait quand même pas détourner les lecteurs de ce remarquable auteur. Tout le monde ne peut pas avoir les références de Pelecanos...
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Une femme se présente au cabinet de l'avocat Guido Guerrieri, parce qu'Abdou Thiam, son compagnon sénégalais, a été arrêté pour l'enlèvement et l'assassinat d'un enfant de neuf ans. Abdou se dit innocent, mais tout l'accuse. Guido va malgré tout accepter de le défendre en cour d'assises…

L'affaire judiciaire au centre du roman met un peu de temps à démarrer, l'auteur consacrant sa première partie à nous présenter son personnage principal et ses problèmes existentiels. C'est d'ailleurs Guido lui-même qui se présente à la première personne. Il a 38 ans et exerce la profession d'avocat pénaliste à Bari, en Italie. Mais il y a déjà longtemps que son travail ne lui apporte plus guère de satisfaction. Et quand sa compagne le quitte en lui reprochant sa médiocrité, Guido amorce une véritable dépression. Il commence à peine à reprendre pied, quand l'affaire Abdou Thiam se présente à lui.

Guido est un personnage très attachant, qui ne manque pas d'humour, et pratique volontiers l'autodérision. Grand lecteur, amateur de musique et de cinéma, il sème constamment des références. Depuis sa dépression, il s'est remis à la boxe, ce qui n'est pas inutile face aux petits voyous que son travail l'amène à fréquenter. Redevenu célibataire, il fait également quelques rencontres féminines et reprend petit à petit goût à la vie. L'affaire Abdou Thiam va être l'occasion pour lui de se passionner de nouveau pour son métier. Quand le procès commence, tout laisse à penser qu'Abdou va être condamné à la prison à perpétuité, Guido n'ayant encore pas l'ombre d'une piste de défense. Et pourtant…

En toile de fond de l'affaire judiciaire, il y a le racisme ordinaire, l'inégalité face à la justice, la fragilité des témoignages… le style de Gianrico Carofiglio est simple, sans fioritures. Les dialogues sont souvent drôles, parce qu'il intercale entre les véritables répliques les pensées du narrateur, ce qu'il aurait pu ou aurait dû dire. La première moitié du roman est très sympathique, la deuxième est passionnante.

Témoin involontaire est le premier roman de Gianrico Carofiglio, par ailleurs magistrat. Il a depuis repris son personnage de Guido Guerrieri dans Les yeux fermés et Les raisons du doute.
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Le style de Carofiglio nous change un peu des polars habituels : l'auteur est magistrat et son héros avocat.
Guido est même un bon avocat : du genre à faire acquitter et libérer un dealer notoire, un vendeur de hot-dog dont le camion insalubre a été saisi par la brigade sanitaire ou même un toubib un peu faignant qui aura laissé mourir une jeune fille de péritonite en prétextant qu'il s'agissait seulement de douleurs menstruelles.
Bon parfois, Guido doit composer avec sa conscience et par exemple, éviter de croiser le regard des parents de la jeune fille en sortant de la salle d'audience.
De plus, en ce moment ça va pas fort pour Guido et voilà que sa copine le quitte. le voici en pleine déprime.
Jusqu'à ce qu'une drôle d'affaire arrive à son cabinet : un sénégalais qui vend des contrefaçons sur la plage aux alentours de Monopoli est accusé du meurtre odieux d'un petit garçon qui traînait sur le bord de mer. Sans trop réfléchir (la déprime sans aucun doute ?), Guido va prendre l'affaire en mains et assurer la défense de Abdou.
Ces africains mal venus en Italie, vendeurs de Vuitton et de Rollex, on les avait déjà croisés chez Donna Leon à Venise : c'étaient les vu comprà de son bouquin de sang et d'ébène.
On sait que généralement la justice est plutôt mal-voyante. Mais pour ce petit peuple mail aimé et sans ressources, la justice se fait franchement aveugle devant les évidences et sourde devant les arguments. Devant cette justice-là, un “nègre” ne pèse pas lourd, fut-il comme Abdou enseignant trilingue en son pays.
Avec ce polar judiciaire, on n'est pas tout à fait dans une enquête policière et l'on découvrira les nouveaux éléments, un peu comme les jurés, au cours des débats et des plaidoiries : l'avocat Guido et son auteur savent ménager ses effets.
Un bouquin bien fichu et très agréable à lire avec une ambiance fouillée qui fait un peu penser à celle du chilien Ràmon Dìaz-Eterovic (avec son privé Heredia et son chat Simenon).
Outre la procédure judiciaire, on se plait à suivre les démêlés de Guido avec sa déprime et ses petites amies et on se dit qu'on tient là encore une bonne série (d'autres épisodes nous attendent déjà).
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Guido Guerrieri est avocat à Bari.

Séparé de sa femme, il tourne en rond, son travail l'ennuie, ne le passionen plus, et, pour faire court, il ne sait plus trop quoi faire de sa vie.

Jusqu'au jour où, on lui amène une affaire qui va bouleverser sa vie ....

Ce n'est pas vraiment un roman noir, plutôt une réflexion sur la vie, sur les raports aux autres ...

En tous cas, c'est une belle découverte, que je vous recommande
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Guido avocat de 40 ans, est désabusé, il est au fond du trou. Plus grand chose ne l'intéresse depuis son divorce. Et arrive cette affaire, qui semble être perdu d'avance mais qui va tout changer.

L'auteur dans le premier tiers du roman nous présente Guido, ses états d'âme, sa vie, sa vision du monde peu reluisante. C'est un personnage auquel on s'attache rapidement.

Ensuite on rentre dans le vif du sujet, le procès, sa préparation. et les doutes qu'il peut avoir. Il s'ouvre au monde plus facilement pour aider l'accusé. Avec une plaidoirie très intense et très réaliste.

Un bon polar noir, avec une construction comme je les aime, qui alterne avec la vie du personnage (ses états d'âme, ses défauts, ses rencontres) et le procès.
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Le milieu de la justice est décrit avec une extrême justesse, et pour cause : l'auteur, Gianrico Carofiglio est procureur de la république à Bari, dans le sud de l'Italie, où il est notamment spécialisé dans la lutte anti Mafia et le démantèlement de réseaux de prostitution.
Les scènes de tribunal, et il y en a beaucoup, sont plus vraies que nature, et l'auteur a du prendre bien du plaisir à écrire certains passages, dont le long plaidoyer final de son personnage principal, l'avocat Guido Guerrieri, qui est en tous points remarquable.

Ce roman noir est très bien écrit, et j'ai trouvé le personnage principal - un avocat dépressif se posant toutes sortes de questions existentielles - particulièrement réussi et intéressant.

Carofiglio a su faire d'une histoire simple, voire banale, un roman qui tient vraiment la route. Cette simplicité de l'intrigue est à la fois la force et la faiblesse de ce livre, qui aurait peut-être gagné en qualité avec une intrigue un brin plus complexe. Cependant, grâce à cette histoire ordinaire, il nous donne à voir les arcanes de la justice italienne, milieu qu'il connaît comme sa poche.

Témoin involontaire est un excellent roman noir et Carofiglio est assurément un auteur italien prometteur.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..
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Je continue la découverte de cet auteur

Pas exactement un thriller, pas vraiment d'enquête policière ( on ne saura pas qui est l'auteur du meurtre ); on assiste aux joutes de prétoire.

A 38 ans, Guido Guerrieri, avocat à Bari, est perdu : sa femme l'a quitté, ses amis paraissent superficiels, son métier l'ennuie. Il reçoit un jour la visite d'une femme dont le compagnon, vendeur ambulant Abdou Thiam, a été arrêté pour le meurtre d'un petit garçon. Tout incrimine Abdou, surtout le témoignage d'un patron de bar. Comment défendre un homme condamné d'avance ? Lorsque la visiteuse quitte son cabinet, Guido ne sait pas pourquoi il a accepté cette cause perdue..

Ce roman est bien construit, rédigé avec humour, ( Miam ! la description de L'homme au Marcel p75), Guido est charmant, certes dévasté ..
C'est le premier roman où il est mis en scène, donc centré sur lui, sa dépression, son mal de vivre, sa remontée des abysses .. l'affaire judiciaire met un peu de temps à démarrer, la seconde partie est passionnante.

« ℰ𝓁𝓁𝑒 𝒹𝒾𝓈𝓅𝒶𝓇𝓊𝓉 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓁𝒶 𝒸𝓊𝒾𝓈𝒾𝓃𝑒. 𝒥𝑒 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒𝓃ç𝒶𝒾 à 𝑒𝓍𝒶𝓂𝒾𝓃𝑒𝓇 𝓁𝑒𝓈 𝓁𝒾𝓋𝓇𝑒𝓈 𝓈𝓊𝓇 𝓁𝑒𝓈 é𝓉𝒶𝑔è𝓇𝑒𝓈, 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒 𝒿'𝒶𝒾 𝓁'𝒽𝒶𝒷𝒾𝓉𝓊𝒹𝑒 𝒹𝑒 𝓁𝑒 𝒻𝒶𝒾𝓇𝑒 𝓆𝓊𝒶𝓃𝒹 𝒿𝑒 𝓋𝒶𝒾𝓈 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓊𝓃𝑒 𝓂𝒶𝒾𝓈𝑜𝓃 𝒾𝓃𝒸𝑜𝓃𝓃𝓊𝑒. »
J'ai retrouvé avec plaisir des descriptions de scènes de tous les jours, d'instants suspendus. J'ai apprécié Margherita.. je fus comblée par le procès. La plaidoirie est absolument stupéfiante !

« 𝒞'𝑒𝓈𝓉 𝓁𝒶 𝓉𝒽é𝑜𝓇𝒾𝑒 𝓆𝓊𝒾 𝒹é𝓉𝑒𝓇𝓂𝒾𝓃𝑒 𝒸𝑒 𝓆𝓊𝑒 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓋𝑜𝓃𝓈 𝑜𝒷𝓈𝑒𝓇𝓋𝑒𝓇 »

La couverture du livre en italien aux éd Sellerio editore Palemo est un tableau d' Hopper que j'adore…Margherita aussi 😍

J'ai emprunté ce livre à la médiathèque, ai eu la surprise qu'il soit écrit en gros caractères. J'ai découvert que A vue d'oeil, maison d'édition créée en 1997 publie des livres en grands caractères, propose plus de 300 titres, 80 nouveautés par an.
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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