Emmanuel Carrère retrace une des histoires criminelles les plus retentissantes s'étant déroulée entre les départements de l'Ain et du Jura.
En 1993, Jean-Claude Romand exécute, dans sa maison de Prévessin-Moëns, près de la frontière Suisse, sa femme, Florence et ses deux jeunes enfants, Caroline et Antoine, âgés de 7 et 5 ans.
Puis il se rend dans le Jura, à Clairvaux-les-Lacs, dans la maison de son enfance, pour exécuter ses parents, Aimé et
Anne-Marie, ainsi que leur chien.
Après un passage express sur Paris pendant lequel il tente de tuer son amante, il retourne à Prévessin, prend des cachets et met le feu à sa maison.
L'intervention rapide des secours va permettre de lui sauver la vie.
Comment en est-il arrivé là ?
Jean-Claude Romand se disait médecin chercheur à l'OMS, après avoir brillamment réussi ses études de médecine.
Il se disait ami avec de grands noms de la politique.
Il se disait beaucoup de choses mais n'en était rien.
Il s'est empêtré dans une surenchère de mensonges, pendant presque 20 ans, sans que quiconque ne se doute de rien.
S'est-il senti acculé, démasqué, pour qu'il commette ces actes d'une horreur sans nom ?
Emmanuel Carrère a correspondu avec Jean-Claude Romand et a assisté à son procès se déroulant à la Cour d'assise de Bourg-en-Bresse.
Il a tenté de retracer le plus justement possible le passé de cet homme, du premier mensonge qui en a entraîné d'autres et à essayer de comprendre comment un homme tel que lui a pu en arriver à cette extrémité là. Et c'est très réussi !
Le livre est très bien écrit et difficile à lâcher.
L'auteur raconte tout ce qu'il a appris de cette affaire et évoque les questions encore en suspens. Il fait preuve d'honnêteté envers son lecteur, sur ce qu'il ne sait pas ou ce qui le met mal à l'aise, sur ses doutes.
Ce roman reste à plusieurs égards "difficile à lire" de par la cruauté des crimes, surtout que Romand n'a pas complètement expliqué son geste 💔