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4,01

sur 3268 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dix huit ans avant l'affaire Dupont de Ligonnès et précisément en 1993, Jean-Claude Romand a tué sa famille dans des conditions aussi atroces !
J.C Romand à vécu dans le mensonge sur vie étudiante puis professionnelle pendant 18 ans : il a fait croire à sa femme, ses enfants, ses meilleurs amis et ses parents qu'il était médecin à l'OMS de Genève et, pour tenir financièrement : il les a escroqué !
Pour #tuer# le temps, il traînait sur des parkings, dans les forêts du Jura et menait la vie d'un homme tranquille, respecté de son entourage !
Emmanuel Carrére a voulu le contacter en prison, à suivi son procès qui s'est soldé par de la réclusion à perpétuité et à tenté d'analyser les motivations et l'état d'esprit qui ont pu conduire cet homme à tuer sa femme Florence, ses 2 enfants, ses parents et sa maîtresse !
C'était un homme seul enfermé dans son mensonge, fragile et désespéré qui avait choisi la fuite en avant pour éviter de révéler qu'il avait finalement tout raté !
Emmanuel Carrére nous propose un roman d'investigation très journalistique avec une écriture sobre et une analyse objective de ce familicide !
Quand Xavier Dupont de Ligonnés sera trouvé, interrogé, écroué : il y aura encore un écrivain, un journaliste ou autres pour mettre fin aux conjectures liées à sa disparition ! ! !
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L'histoire relate un drame familial causé par l'intelligente folie de Jean Claude Romand.

On a l'impression d'assister au procès, de vivre ce que la famille/les proches ont pu subir ...

Le livre est très concret de par sa manière d'écrire, mais reste un peu long sur la fin.
Pour moi, il permet de rendre hommage aux enfants et à Florence Romand.

Ce livre pousse à se poser des questions sur les condamnations de ces criminels qui ont lieu dans les familles, que ce soit cette histoire, le petit Émile, ou bien l'affaire Dupont de Ligones

La justice est elle réellement juste ?
Dans cette histoire (comme beaucoup d'autre) je ne pense pas ....

Ce livre donne des diverses émotions, de l'agacement, tristesse, surprises, colère, il fait vraiment très réel.

Bonne lecture ! :)
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J'ai bien aimé.
N'étant pas vraiment familière des lectures liées aux affaires criminelles non-fictives, je ne dispose pas vraiment d'éléments de comparaison pour étayer ma critique.

Néanmoins, ce que j'apprécie le plus à propos de cet ouvrage est la démarche même d'Emmanuel Carrère, assortie du talent qu'il déploie de sorte à restituer très factuellement (il me semble) ce qu'il a pu comprendre de la psyché des différents protagonistes au terme de ce que j'imagine être un travail de recherche fastidieux.
Il parvient à retranscrire sans condamner ni juger (car ce n'est pas le rôle qu'il s'est choisi), sans exprimer ni sentiment d'angoisse ni de dégout, la suite des évènements. C'est d'ailleurs ce qui à mon sens, rend cette histoire encore plus glaçante et fantasque à nos yeux, même l'auteur a renoncé à prendre parti, à essayer de combler les vides évidents du mobile criminel.
L'auteur fait preuve d'humilité et de délicatesse (sans bigoterie) lorsqu'il correspond avec le faussaire. On sent une certaine retenue lorsqu'il donne son ressenti sur les vécus affectifs de Jean-Claude, comme s'il était désireux de préserver une part de son intimité.

Personnellement j'ai beaucoup apprécié la fin du récit, qui s'évanouit lentement alors qu'Emmanuel referme la porte et qu'il admet son incapacité à trouver sa propre place dans cette histoire.
La crise identitaire du sujet entre en résonnance avec celle du chercheur. La première est mortifère, signe notoire de couardise ou simplement aveu d'un narcissisme insuffisant. La seconde démontre que l'incertitude identitaire peut aussi permettre, à défaut de se protéger, de protéger autrui.

Il s'agirait alors de choisir son camps.
Dans les deux cas s'applique la maxime hobbesienne "L'homme est un loup pour l'homme".

Peut-être est-ce le travail d'une vie que d'apprendre à vivre avec l'Adversité... de sorte à trouver un tiers-lieu où déposer notre ressentiment, un endroit qui ne serait ni "Je" ni "Tu".


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Addictif. L'histoire de ce quintuple meurtre est rapportée en partant de la vie de l'assassin. le contexte dans lequel il a grandi, les mensonges dans lesquels il s'est embourbé pour finalement ne trouver que cette fin pour échappatoire.
L'écriture est fluide et me donne envie de découvrir éventuellement d'autres oeuvres de cet auteur ou de poursuivre sur ce thème
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Dans les années 90, la France découvre avec effroi l'histoire de Jean-Claude Romand, ce faux médecin ayant tué l'intégralité de sa famille : sa femme, ses enfants et ses propres parents. L'histoire complètement dingue de cet homme ayant réussi à manipuler et à mentir à tout son entourage pendant près de 20 ans. Ses études, sa vie professionnelle, ses déplacements, son train de vie, tout n'est que mensonges, escroqueries et faux-semblants.

C'est un homme profondément malheureux et seul, qui va chercher l'attention des autres dans le mensonge. Faire briller leur regard s'inventant une vie qui n'est pas la sienne.

La psychologie de cet homme est terriblement complexe et sombre. Nous plongeons dans les affres de la manipulation et du mensonge. le cercle vicieux du mensonge, un mensonge en appelant un autre.
L'homme finit par se perdre dans cette vie, se sachant près à être mis à jour, il ne parviendra même pas à mettre fin à ses jours, préférant tuer l'ensemble de sa famille.

Ce qui m'interpelle également à travers ce récit, c'est l'entourage. Comment l'entourage n'a rien su déceler pendant toutes ces années ? Comment ne pas avoir eu de soupçons, de doutes, de questionnements ? N'avoir jamais cherché le joindre sur son lieu de travail, ni même tenté de lui rendre visite ?

L'auteur retrace donc l'histoire de cet homme, son parcours scolaire, sa vie de faux médecin à l'OMS, ses fausses maladies, son train de vie et son quotidien, son crime, puis le procès. Il fera ensuite état de cet homme condamné à perpétuité, se tournant vers la religion, désormais sur le chemin de la rédemption.

Le questionnement de l'auteur sur sa propre démarche, celle de rentrer en contact direct et nouer un lien avec Jean-Claude Romand dans le but de recueillir son témoignage et ainsi relater cette affaire judiciaire, est très intéressant. Est-ce son rôle ? Pourquoi le fait-il ? Cette démarche va-t-elle faire de lui un monstre ?

Le récit d'un fait divers glaçant.
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Ce fut une lecture très difficile psychologiquement. Tiraillée entre la curiosité (peut-être malsaine) de comprendre la psychologie du personnage et le dégoût de ses actes, j'ai finis par trouver mon camps : le dégoût (tout est relatif car j'ai tout de même terminé le livre). Je reconnais d'ores et déjà que les faits de l'histoire m'ont empêché et m'empêchent encore d'être objective dans mon avis sur ce livre.

Emmanuel Carrère est parti à la rencontre de Jean-Claude Romand, un homme ayant vécu dans le mensonge sur sa vie professionnelle (et d'abord étudiante) pendant 18 ans. Pendant 18 ans, cet homme a fait croire à sa femme, ses enfants, ses meilleurs amis, ses parents, qu'il était un médecin renommé chercheur à l'OMS. Comment arrivait-il à tenir financièrement ? En arnaquant ses proches. Tout son mensonge était ficelé à la perfection. Mais, le jour où les doutes ont commencé à s'insinuer, l'horreur s'abat sur la famille Romand. Il tue sa femme, ses deux enfants, ses parents et leur chien.

Voilà le cadre dans lequel s'inscrit la démarche de Carrère. de quoi rebuter. Mais il s'avère que la relation qu'il a réussi à créer avec ce répugnant personnage s'est révélée intéressante, ainsi que sa description des états psychologiques de l'accusé durant les 18 ans de son mensonge, durant son crime et durant son procès. On y découvre quelqu'un de "fragile" et surtout une âme en perdition, un homme qui, à force de s'être empêtré dans ses mensonges ne sais plus qui il est et joue sa vie comme un rôle au cinéma.

À titre personnel, j'ai eu des moments de mal être physique face à l'horreur, l'insoutenable. Mais je reconnais que la démarche et l'écriture d'Emmanuel Carrère ne m'ont pas laissé insensible.
Je recommande ce livre à tous les amateurs de littérature sur les affaires judiciaires, cependant je préciserai que les âmes sensibles devront s'abstenir. Je ne pensais pas l'être moi-même mais cette histoire m'a apparemment poussée dans mes retranchements.
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L'adversaire.
Emmanuel CARRERE

Tout le monde connait l'histoire de Jean-Claude Romand.
Cet homme qui a tué femme, enfants et parents avant d'essayer de se supprimer et de se rater.
Pendant 18 ans il a fait croire à ses proches qu'il était médecin et qu'il travaillait pour l'OMS à Genève.
Pendant 18 ans il a menti, trompé, abusé ceux qui l'aimait et surtout : il leur a extorqué toutes leurs économies (et parfois celles d'une vie entière).
Mais l'étau qui s'est resserré autour de lui l'a amené au pire par peur d'être démasqué.
Une mort atroce pour sa plus proche famille et après enquête peut-être une responsabilité dans la mort d'autres proches…
Un roman qui interroge forcément car comment pendant toutes ces années malgré les doutes et les explications farfelues personne n'a rien fait, rien dit ?
Que faisait il de ses journées ? Et bien il s'installait dans un bistrot pour lire la presse en buvant un café ou bien il allait se promener dans les forêts du Jura !
A notre époque ce serait je pense impossible.
Les messageries instantanées et les réseaux sociaux le démasquerait très rapidement.
L'auteur est allé à sa rencontre, à assisté à son procès puis a correspondu de longs mois avec Romand pour tenter de comprendre ce qui animait cet homme.
Cupidité ? Mythomanie ?
La vérité est bien difficile à connaître tant cet homme était devenu un mensonge sur pattes.
Une histoire de vie hallucinante !
Seule la peur de la vérité a mis fin à toute cette terrible machination.
Une fois de plus Emmanuel Carrère s'attache à comprendre, décortiquer, expliquer comment un tel drame a pu arriver.
Cet auteur que j'apprécie énormément est doué d'une qualité exceptionnelle : il relate sans juger en apportant le plus d'éléments possibles pour appréhender toute l'histoire avec une humanité sereine.
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Ce livre relate une histoire vraie celle de la rencontre entre l'auteur et le médecin assassin de toute sa famille. L'auteur n'en fait pas un roman mais relate les faits et les échanges en mettant le lecteur dans la confidence. L'ecriture est très belle. Malheureusement j'ai eu énormément de mal à comprendre la mythomanie de l'assassin, cela m'a empêchée d'être en totale immersion dans l'histoire.
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Jean Claude Romand. On connait tous cet homme qui a passé sa vie dans le mensonge, faisant croire à ses proches qu'il était médecin chercheur à l'OMS et qui a fini par tuer sa femme, ses enfants et ses parents.


J'avais entendu parler de ce "fait divers" quand j'étais gamine, forcément. du coup, j'ai tout de suite été intéressée par ce livre, d'autant plus que j'avais déjà lu d'autres ouvrages d'Emmanuel Carrère et j'avais adoré.


Dans ce livre, pas de sordide, pas d'explications. L'objectif n'est pas de retracer l'histoire mais de comprendre.

Comprendre ce qui peut amener un homme à mentir pendant presque 20 ans et à commettre l'irréparable

Comprendre comment Emmanuel Carrère en est venu à s'intéresser à Jean Claude Romand, à entrer en lien avec lui et comment  il a géré cette "relation".


C'est traité sous un biais psychologique, avec pudeur et beaucoup de questionnements de la part de l'auteur.

Le positionnement d'Emmanuel Carrère est très intéressant. Il cherche à connaître l'homme derrière le meurtrier (sans pour autant défendre l'indéfendable, évidemment), tout en se remettant lui aussi en cause en permanence.


Une plongée dans un fait réel dur, admirablement bien traitée!

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Emmanuel Carrère retrace une des histoires criminelles les plus retentissantes s'étant déroulée entre les départements de l'Ain et du Jura.

En 1993, Jean-Claude Romand exécute, dans sa maison de Prévessin-Moëns, près de la frontière Suisse, sa femme, Florence et ses deux jeunes enfants, Caroline et Antoine, âgés de 7 et 5 ans.

Puis il se rend dans le Jura, à Clairvaux-les-Lacs, dans la maison de son enfance, pour exécuter ses parents, Aimé et Anne-Marie, ainsi que leur chien.

Après un passage express sur Paris pendant lequel il tente de tuer son amante, il retourne à Prévessin, prend des cachets et met le feu à sa maison.

L'intervention rapide des secours va permettre de lui sauver la vie.

Comment en est-il arrivé là ?

Jean-Claude Romand se disait médecin chercheur à l'OMS, après avoir brillamment réussi ses études de médecine.
Il se disait ami avec de grands noms de la politique.
Il se disait beaucoup de choses mais n'en était rien.

Il s'est empêtré dans une surenchère de mensonges, pendant presque 20 ans, sans que quiconque ne se doute de rien.

S'est-il senti acculé, démasqué, pour qu'il commette ces actes d'une horreur sans nom ?

Emmanuel Carrère a correspondu avec Jean-Claude Romand et a assisté à son procès se déroulant à la Cour d'assise de Bourg-en-Bresse.

Il a tenté de retracer le plus justement possible le passé de cet homme, du premier mensonge qui en a entraîné d'autres et à essayer de comprendre comment un homme tel que lui a pu en arriver à cette extrémité là. Et c'est très réussi !

Le livre est très bien écrit et difficile à lâcher.

L'auteur raconte tout ce qu'il a appris de cette affaire et évoque les questions encore en suspens. Il fait preuve d'honnêteté envers son lecteur, sur ce qu'il ne sait pas ou ce qui le met mal à l'aise, sur ses doutes.

Ce roman reste à plusieurs égards "difficile à lire" de par la cruauté des crimes, surtout que Romand n'a pas complètement expliqué son geste 💔
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