Elle avait appris à se créer une « bulle de survie », une portion d'espace ou ne pouvait entrer que ce qu'elle décidait, y compris les bruits et les sons, ainsi que les commentaires de ceux avec qui elle gardait ses distances
Les tueurs en série ne s'excusent pas. Et quand ils s'excusent, c'est pour fournir une image différente d’eux-mêmes, parce que cela fait parti de leur nature mensongère. Leur but est de troubler la vérité, d'alimenter le rideau de fumée dont ils se sont entourés
Ils s'étaient ensuite dépêchés de rentrer chez eux, pour retrouver leurs bonnes vieilles habitudes et le confort d'un lieu qui, pourtant, ne serait plus jamais le même. Les domestiques ne devaient rentrer que le lendemain, aussi avait-il été le premier à franchir le seuil.
L'odeur infectait l’air.
Les enfants ne voient pas la mort. Parce que leur vie dure une journée, du réveil au coucher.
Les enfants prennent le bonheur partout où il se trouve.
Ils avaient désigné l’homme pour jouer le rôle du monstre, sans contradiction possible, ne se fiant qu’à la force de leur unanimité. Ils allaient le tailler en pièces, comme on supposait qu’il l’avait fait avec ses petites victimes, sans pour autant cueillir l’ironie de ce parallèle. Ils allaient tirer des litres de sang de toute cette histoire, pour pimenter leurs premières pages, les rendre plus appétissantes. Sans respect, sans équité. Et si quelqu’un se permettait de le faire remarquer, ils se retrancheraient derrière un « droit à l’information », pratique et toujours d’actualité
Pour beaucoup de gens, humaniser Hitler revient à l’expliquer , en quelque sorte. Mais la société prétend que le mal extrême ne peut pas être expliqué, ni compris. Essayer de le faire, cela reviendrait à chercher une justification.
Il y a une raison pour laquelle les poneys plaisent tant aux enfants. Parce qu'ils ne grandissent jamais, ils sont figés dans l'enfance. Une condition enviable.
Dans sa déposition devant le tribunal qui jugeait Benjamin Gorka, le professeur Gavila avait affirmé : "L'instinct de tuer est en chacun de nous. Mais, grâce au ciel, nous sommes aussi dotés d'un dispositif qui nous permet de le garder sous contrôle, de l'inhiber. Cependant, il existe toujours un point de rupture."
- Si c'était toi qui prenais cet argent, alors je pourrais penser que quelque chose de bon pourrait sortir de toute cette histoire ...
- Le mal ne génère que du mal. Ça a toujours été sa caractéristique principale.
- Quelqu'un m'a dit que le mal peut toujours être prouvé. Le bien, jamais. Parce que le mal laisse des traces sur son passage. Tandis que le bien, on ne peut qu'en témoigner.
Nicla sourit enfin.
- C'est une bêtise, dit-elle. Tu vois, Mila, le fait est que le bien est trop fugace pour être enregistré. Et il ne laisse pas de déchets après on passage. Le bien est propre, le mal salit ...