Un de mes buts fixés cette année est de lire plus de policiers/thrillers, genre qui me déçoit rarement mais vers lequel je ne me dirige pas naturellement. Bien loin d'égaler le nombre de livres lus en Imaginaire, j'ai quand même fait quelques belles découvertes du côté du roman noir. Et
le Chuchoteur fait partie de celles-ci.
Il m'a fallu patienter quelques dizaines de pages pour entrer dans l'histoire mais je suis ensuite allée de surprises et en surprises.
Donato Carrisi mène bien sa barque et les revirements de situation sont légion. Idéal sur la chaise longue (si l'été est arrivé chez vous) !
S'il faut une petite cinquantaine de pages (environ un dixième du roman) pour mettre la machine en marche, le rythme est ensuite soutenu et les temps plus calmes assez rares. Difficile donc, de lâcher le livre tant les rebondissements et révélations sont nombreux. Chaque chapitre apporte son lot de nouveaux éléments pour l'enquête et l'intrigue générale se retrouve bientôt tissée d'affaires secondaires plus atroces les unes que les autres. L'auteur offre un peu de gymnastique au cerveau de ses lecteurs - il faut parfois réfléchir une minute pour remettre les choses en place - mais ce n'est pas désagréable ou handicapant pour la compréhension générale.
A part un élément (l'identité d'un coupable) qui me semblait évident (autour de l'affaire de la petite fille retrouvée dans une flaque de larmes), tout le reste m'a laissée assez ébahie. Les révélations autour de Mila et de Goran sont finalement celles auxquelles je m'attendais le moins… mais chut. En revanche, la découverte du grand méchant de l'histoire et celle de la signification du terme « chuchoteur », sans m'avoir déçue, m'ont semblé moins spectaculaires que tout le reste et finalement, assez « secondaires ». Cela dit, la machination inventée et mise en place par l'auteur est plutôt brillante et bien menée.
Alors oui, j'ai lu certains avis qui insistaient sur le fait que certaines scènes sont volontairement exagérées, que le choix de petites filles est délibérément glauque, que certains retournements de situation sont trop… trop ; mais ça ne me choque pas et participe évidemment au « spectaculaire » de ce thriller. C'est un choix que je ne trouve pas mauvais, personnellement, et qui a le mérite de marquer le lecteur. Avouez, les choses auraient été différentes et moins « grandioses », auriez-vous lu les 500 pages avec la même avidité ?
L'autre aspect intéressant du Chuchoteur, ce sont ses « héros ». L'équipe d'enquêteurs chargés de l'affaire rassemble des personnalités assez différentes et plutôt complexes. Goran Gavila (le criminologue profiler qui élève son fils seul depuis le départ de sa femme), Mila (appelée pour son don dans la recherche d'enfants disparus, plutôt solitaire et réservée), Sarah Rosa (la seule autre femme de l'équipe, qui semble détester sa camarade sans raison, dès son arrivée), Boris (le grand flic un peu trop dragueur)… et puis le chef inutile mais qui tient les rênes, le médecin légiste… Nombreux sont ceux qui évoluent dans cette histoire et qui viennent s'ajouter à l'enquête au fil des macabres découvertes. Evidemment, les deux premières figures citées sont les principales, celles sur qui repose l'ensemble de l'affaire ; mais les autres sont loin d'être sans importance et jouent des rôles décisifs… et même parfois carrément surprenants ! Mais une nouvelle fois, chut, ce sont de belles surprises que je ne veux pas vous gâcher !
On suit également la découverte de nombreux criminels (chaque cadavre de petite fille semble incriminer une personne différente et met au jour d'autres affaires encore plus horribles…) et j'ai trouvé ceux-ci assez crédibles. le pire pour moi, celui qui m'a fait le plus froid dans le dos ? le parasite, sans hésitation…
Côté forme du récit, comme je le disais plus haut, la narration n'est pas forcément évidente puisque de petites affaires sont enchâssées dans la plus grande. Et pour se faire,
Donato Carrisi multiplie les points de vue externes, sautant, selon les chapitres, d'un enquêteur à l'autre et allant même jusqu'à offrir des chapitres dédiés à une petite fille kidnappée et prisonnière (dans ceux-ci, il emploie le « je »)… Il faut donc parfois lire quelques lignes d'un chapitre avant de comprendre où l'on se trouve, de quel côté l'on se place ; mais dans l'ensemble, cela ne présente pas énormément de difficultés et enrichit, au contraire, le texte.
Les chapitres sont plutôt courts et appellent le suivant. Cette forme, liée aux nombreux rebondissements du fond, entraîne une lecture à la vitesse grand -V. Difficile de poser
le Chuchoteur avant d'avoir le fin mot de cette histoire !
Après un démarrage en douceur, l'enquête se divise et suit des fils secondaires qui supplantent bientôt l'intrigue générale. Les coupables sont multiples, il faut se méfier de tout le monde et la machination est diabolique. Des chapitres courts et de nombreux rebondissements font de cette lecture le choix parfait pour se détendre sur une chaise longue !
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