Nous ne sommes pas des objets mais des processus. Je suis finalement ma propre recherche de moi-même. J'existe parce que je me recherche je ne me cherche pas pour me trouver : le fait que je me cherche moi-même et le signe que je me suis déjà trouvé.
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D'une certaine manière, notre vie prend un sens quand, dans la suite interminable de moments ordinaires, ternes, tristes, honteux, indignes, misérables et ennuyeux dont chacune de nos vies est faite, s'allume cependant, à plusieurs reprises ou une seule fois, la touchante étincelle du bonheur.
Je me souviens d'une blague stupide de mon enfance qui définissait la femme comme "ce à quoi on s'accroche quand on fait l'amour". Sans intimité réelle, la femme autant que l'homme est cela, au sens littéral : une sorte de barre d'exercice de gymnastique. Cela peut parfois être distrayant (surtout pour les hommes), comme se bercer sur une balançoire, mais c'est une manière primitive, gamine, frustrante, de faire l'amour. En fait, nous n'arrivons réellement à la maturité sexuelle qu'en vivant un étrange solipsisme à deux qui nous fait dire : il n'existe dans tout l'univers que deux êtres qui font vraiment l'amour : mon aimée et moi