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Lu en 2021. J'avais eu plaisir à renouer avec l'auteur (ma 3e lecture).
Un recueil de nouvelles, dont attend avec impatience la chute à la fin de chaque histoire, fébrilement. Une écriture toujours aussi figurative et psychologique. Un vrai régal de lecture !!
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Ces nouvelles de Carver sont la marque d'un très grand. Une vingtaine de textes, souvent une quinzaine de pages, tous incisifs quant à la société américaine des années 70. Dépouillé, taxé de minimalisme, ce recueil est malgré tout d'une précision et d'une acuité rares. Au cinéma Robert Altman avait jadis su saisir la quintessence de Raymond Carvern, Short cuts, titre on ne peut plus approprié. Un autre qui a su capter Carver c'est mon ami le Bison. Il l'a si bien fait que je ferai moi-même un short cut, ne rajoutant pas grand-chose en dehors d'un lien The Carver's American Way of Life

Carver est un homme de peu, qui ne verse surtout pas dans la surenchère ou le clinquant. Pas plus que dans la lourdeur. Pourtant le quotidien de ces héros (je crois que l'on n'avait pas encore inventé l'antihéros) est de ceux qui valent le déplacement du lecteur, tant ils nous ressemblent. Certes ils sont américains. Et alors? Des couples en leur effrayante banalité, morale ou financière. Une partie de pêche pour un ado en pré-libido. Plusieurs nouvelles sont un titre interrogatif et ce n'est point un hasard. Vous êtes docteur? Pourquoi l'Alaska? Qu'est-ce que vous faites à San Francisco? Pourquoi, mon chéri? Et ça, qu'est-ce que tu en dis? Qu'est-ce que vous voulez? Des gens bien peu sûrs d'eux, qui doutent, jamais loin de la déconfiture. Des vies où bien évidemment il n'est pas vraiment question de partir en Alaska ou d'avoir un vrai chéri dans la vie.

On parle souvent à propos des textes de Carver d'oubliés du rêve américain. C'est réel et c'est même devenu très courant dans la littérture étatsunienne. le Banalland carverien en est effrayant entre querelles de voisinage minables, maquillages ratés, chiens devenus indésirables et couples en déroute. C'est donc ça la vie? C'est donc ça notre vie? C'est dire à quelqu'un de très proche Tais-toi, je t'en prie. Ou c'est l'entendre.

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C'est la fin de l'année, ou le début de la nouvelle, je ne sais plus… Et si je sortais une bonne bouteille de whisky. Et si je sortais un bon bouquin américain. Et si je sortais justement un recueil de nouvelles de Raymond Carver. Carver, Ça fait longtemps que je n'ai pas lu Raymond. Je sens que c'est ce qu'il me faut pour accompagner mon Smoke Stack, je souffle sur la poussière qui s'envole des pages de mon bouquin, retombe au pied de mon verre au goût fumé. Voilà je suis en Amérique, une Amérique d'un autre temps certes, mais les « charmes » de la vie américaine à la sauce Carver opère toujours avec moi.

« Tais-toi, je t'en prie », supplie-je. le silence s'impose pour écouter les battements de coeurs qui cognent dans ces maisons pavillonnaires. Lorsque les volets se ferment. Ou lorsque la porte s'ouvre pour récupérer une bouteille de lait. Dis, c'est quoi cette bouteille de lait. Ecoute petit, oublie le lait, viens lire avec moi ces histoires, de couples, d'enfants ou de chiens. Il y en a pour tous les goûts, et même si tu n'aimes pas le fumé de mon whisky. Comme il y en a pour toutes les vies, du moment qu'elles soient ordinaires. Et si je mettais un 33 tours de Tom Waits ?

Avec Raymond, il ne se passe rien d'extraordinaire, simplement des tranches de vies, simples, basiques, communes. Il y est question, d'amour, un peu, de couples, souvent et de solitude, beaucoup. Rentrer avec un roman de Carver n'est jamais gage d'une grande éclat', d'un moment festif, et pourtant le plaisir y est toujours, je parle en mon nom propre. Les hommes boivent et se retrouvent seuls. Les femmes boivent aussi et se sentent seules. On discute couple et amertume autour d'un verre, d'une bière. On imagine rupture autour d'une bière, dans un bar, sans strip-teaseuse (pas d'éclat', on est toujours dans du Carver). On se sent triste dans ce bar, dans sa cuisine, la porte du frigo qui se referme sur les canettes de bières… Et souvent il y pleut sur les vitres comme sur les visages.

Il ne se passe rien... et pourtant je l'adore... cet écrivain qui peut écrire trois pages simplement sur un pauvre type qui pisse dans un urinoir...
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Une vingtaine de nouvelles dont plusieurs mettent en scène un couple usé. Mais, contrairement à ce que peut laisser croire la photo en couverture de mon édition, les époux sont encore jeunes. Ils ont rarement plus de 35 ans.

Carver croque sur le vif des épisodes charnières, des moments en suspens, pendant lesquels la vie de ses protagonistes peut basculer d'un côté comme de l'autre. Mais, possèdent-ils vraiment les moyens d'influer sur le cours de leur existence ? D'une grande justesse, même si ça donne le bourdon.
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Un écrivain qui écrit des nouvelles. Des nouvelles du quotidien, de l'ordinaire. Des personnages qui pourraient être nos voisins, notre famille. Rien d'exubérant, rien d'extraordinaire. Pourtant on accroche, on est happé. Raymond Carver c'est tout cela. Au début le fait qu'il n'y ait pas de chute dans ces nouvelles me dérangeait mais au fil des lectures on apprécie.
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Voilà une lecture qui se mérite … Non à cause d'un vocabulaire recherché, que du contraire, ni d'un style trop travaillé ou d'une syntaxe alambiquée. On est ici dans l'extrême simplicité. L'épreuve réside dans la confrontation avec la banalité, l'insignifiance, la futilité de la vie humaine. Pages après pages, nous sommes ramenés à notre propre histoire, si petitement banale.

Ces nouvelles ont été écrites au siècle dernier, bien avant l'exacerbation du narcissisme et de l'égocentrisme encouragée par les réseaux sociaux, bien avant cette orgie de photos dégoulinantes de bonheur, de rencontres fabuleuses, mais éphémères, et d'aventures trépidantes de globe-trotters pantouflards. Pas sûre qu'il y ait d'ailleurs encore de la place pour ce genre de littérature dans le monde actuel.

Raymond Carver décrit de façon très lucide et sans effet romanesque (ce qui peut être très déstabilisant) la vie ordinaire de ses compatriotes, dans une sorte de photomaton géant et littéraire. Dans ses nouvelles, il jette une lumière crue sur nos petites vies, notre solitude, nos petits travers, et parfois notre part sombre. Les personnages sont jaloux, fainéants, médiocres, froussards, ennuyeux, lâches … C'est une galerie d'anti-héros.

Mais quand Raymond se met à nous parler d'amour, par exemple dans la très belle nouvelle qui donne le titre à ce livre, alors là c'est tout simplement magnifique. On peut regretter qu'il n'ait pas plus écrit sur ce thème, mais peut-être que ♫ l'amour est rare, et le bonheur aussi ♫ (comme chantait l'autre) … Je ne sais.

Le tout est révélé sans complaisance mais sans aucun jugement, un peu à la façon des reportages de l'émission belge Strip-Tease, pour ceux qui connaissent. C'est écrit sans fard, dans un souci extrême d'honnêteté, de justesse, mais c'est aussi empli d'empathie et d'humanité.

Si vous ne connaissez pas Raymond Carver, je pense que la lecture de « les feux », où l'auteur éclaire sa démarche, est indispensable et permet d'aborder son oeuvre mieux armé.
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Recueil de vingt-et-une nouvelles dont les titres sont des reprises de motifs ou de phrases qui apparaissent dans chacune d'elle, çà vous a un petit côté ludique. Hormis cela, ce n'est guère un tableau réjouissant qui nous est fait ici de la médiocrité ordinaire de vies sous le boisseau des contingences journalières. Difficile de plonger dans ces petits textes qui par leurs sujets et leurs personnages n'ont pas vocation à ressortir d'une banalité commune, même pour ceux, enclins à la lecture du format spécifique des nouvelles, assez peu couru des lecteurs d'aujourd'hui, il faut l'avouer. Sans allez jusqu'à prétendre qu'il faille lire d'urgence cet opus et qu'il ne vous laissera pas indemne comme l'affirme pompeusement la quatrième de couverture, on peut mettre en avant la réussite de certains de ces textes, et concéder que la certaine homogénéité thématique du volume apporte une image très évocatrice du quotidien pas toujours enthousiasmant, que l'on a, de quelque manière, en partage.
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Avec ce recueil de vingt-deux nouvelles, Raymond Carver nous plonge au coeur du quotidien. Un ordinaire, ni éclatant ni lumineux, mais bien construit autour d'une vérité crue.

Ouvriers, magasiniers, caissiers, facteurs, commerciaux ou chômeurs, tous portent les mêmes interrogations sur le monde ou sur leur vie de couple. Dans des pavillons américains, des familles sont confrontées aux aléas du quotidien entre le règlement des factures, l'éducation des enfants ou la médisance des voisins…

Face aux ravages de l'alcool ou de la pauvreté, Raymond Carver dresse le tableau de ces familles américaines. Ces nouvelles, d'une profonde sincérité, mettent de côté tous les faux semblants.

A travers ces scènes d'un quotidien ordinaire, Raymond Carver dessine des portraits violents, cruels ou tragiques. Sous le prisme de la banalité, ces écrits vont nous en dire bien plus sur la solitude grandissante des êtres.

Portées par une belle écriture, ces nouvelles content des instants ordinaires parfois emprunts d'une désespérance sans limite.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Il y en a un qui achete des cigarettes. Un autre qui décide d'arrêter de fumer.
Des amours qui commencent et d'autres qui peinent à finir.
De l'alcool, des rires, des angoisses.
Du temps qui passe.
Il y a tout dans les nouvelles de Carver. La vie toute entière, brutale et illuminée.
Une écriture vivante, une des plus vivantes que je connaisse. Des dialogues réalistes. Pas une phrase qui ne sonne pas juste, pas une phrase qui ne soit parfaitement ciselée, précise. C'est beau comme un poème. Comme un poème de Carver, tiens, pourquoi pas.
On l'aura compris, j'ai une tendresse folle pour cet auteur.
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De tous petits éclats de toutes petites vies , écrasées sur le pare-brise de la vie … des malheurs profonds ,profonds mais on s'accroche pour garder la tête hors de l'eau … Grand écrivain.
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