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Yvonne Davet (Autre)
EAN : 9782264007520
10-18 (01/03/1986)
4/5   1 notes
Résumé :
Du monologue percutant de Sara Monday surgit un portrait turbulent. Celui d'une femme tour à tour fière, modeste, lascive et pourtant pure. A suivre cette Moll Flanders moderne dans son escalade des degrés de la vie, le lecteur risque son souffle : il y gagne la lecture d'un chef-d'oeuvre.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Voilà encore un auteur que je ne suis pas peu fier d'avoir déniché derrière les fagots bien secs qui sont au fond de la grange où plus personne n'a mis les pieds depuis pépé. Imaginez, cet auteur n'a pas de fiche wikipedia et quand on tape Joyce Cary Sara sur Google, il n'y a pour ainsi dire pas de réponses et pourtant, la quatrième couverture écrite par un certain Jean-Claude Zylberstein (éditeur et donc pas forcément objectif) décrit Sara comme un chef-d'oeuvre.

Pour l'anecdote, j'ai dégoté ce bouquin dans la cité mondiale du livre, Bécherel que j'ai déjà évoquée ici et où je cherchais des bouquins d'auteurs irlandais. Je n'avais par contre pas demandé à ce que l'action se passe forcément en Irlande et heureusement, parce que le choix aurait été limité.

L'action de Sara se situe au pays de Galle au début du XXe, c'est à dire vers la fin de l'époque victorienne. Sara, une campagnarde un peu rustre évoque la période où cuisinière dans une maison bourgeoise (employant une armada de domestiques) située près du village de Bradnall-Ville (qui n'existe pas en vrai), se fait draguer par Matt, l'un des enfants de la maison, un type timide et pas beau mais juste et attentionné. Pas vraiment amoureuse, elle se marie et devient la patronne des lieux lorsque la mère décède. Ce sont les jours heureux. La maison de Woodview devient un lieu prisé où se succèdent les fêtes et les collations. Sara procrée et rencontre M.Hickson, un homme riche habitant Londres mais ayant une demeure dans le coin. Matt qui était excessivement timide prend de l'assurance et devient une pointure locale. A ce titre, il décide d'orner le pan de la nouvelle mairie d'une fresque murale et M.Hickson propose à un peintre inconnu M.Jimson de s'acquitter de la tâche. Il débarque donc avec sa femme Nina, on leur trouve une petite maison et il se met trop lentement à l'ouvrage.

Sara, plein de préjugés moraux et religieux, comme on imagine l'Angleterre de cette époque-là ne peut s'empêcher de vouloir plus de libertés. Elle part en escapades en voiture avec Hickson ce qui provoque la jalousie de Matt. Les années passent (on saute vite plusieurs années dans le roman), Matt, malade, meurt et Sara accepte de vivre avec Jimson, le peintre maudit qui a également perdu sa femme. La fresque murale devient de l'histoire ancienne, le style trop contemporain du peintre déroutant tout le monde et le couple quitte la ville pour d'autres horizons. Mais Jimson qui continue à peindre cahin-caha (et même Sara nue) la largue pour une jeune et jolie fille et Sara redevenue simple cuisinière trouve un emploi dans un manoir habité par un type pervers ayant une mauvaise réputation. Sara qui ne peut s'empêcher de continuer à voir Jimson l'aide financièrement en volant des objets chez son nouveau maître. Préalablement, elle avait également fait des chèques en bois pour payer les dettes de Jimson, ce qui lui vaut finalement d'être traduite en justice et emprisonnée pour quelques mois. Elle l'annonce d'ailleurs dès le début du roman sans expliquer la raison et on croit à un méfait bien pire que ces quelques broutilles.

Le personnage de Sara s'avère ambigue. Malgré des préjugés moraux et un attachement sans faille aux valeurs chrétiennes, une force (ou serait-ce une faiblesse, c'est chacun qui voit) la font faire des choix qui la dépassent et qui sont à l'opposé de son caractère. En même temps que femme soumise, elle apparaît aussi comme une femme libre (l'auteur Joyce Cary est reconnu comme un ardent féministe). La vie de Sara est donc une succession de choix peu réfléchis mais qui montrent une femme qui ne veut pas restée figée dans une vie monotone comme toute campagnarde qui se respecte.

Alors, ce monologue est-il un chef d'oeuvre ? Si c'était le cas, ça se saurait. En tout cas, ça se lit comme du lait ribot, les chapitres sont courts et on va donc donner une bonne note à un roman introuvable et oublié dans les limbes de la littérature irlandaise.

lecture en janvier 2016, sur papier, collection 10/18 .auteur : Joyce Cary (1888-1957). traductrice : Yvonne Davet. 316 pages. parution en 1941 (1954 en France). note : 4/5

Loïc LT
Lien : http://doelan.blogspirit.com..
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