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Citations sur Les cris (16)

Je ne ressens rien, et je m'étonne, à part les assauts du monstre interne, parfois fébrile, ricanant. Voilà pourquoi il me faut sortir, chercher si je suis quelque part chaque matin, errer jusqu'à ce que je me croise, pour vérifier que je vais bien.
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Pourtant, j'ai encore dans la gorge la volonté de l'enfant qui force les trajectoires. Je voudrais qu'Adam recule, constate ma forme humaine, me retourne la peau qu'il m'a mise à l'envers, avec ses mains puissantes, comme dans la rue Francoeur, ça ne s'invente pas un nom comme ça pour s'aimer contre un mur la première fois. Il était si vaillant, il répétait, gamin, que la vie ne suffirait pas pour me dire combien de temps il m'avait attendue.
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lorsqu'un obstacle survient, je n'aspire ni à le contourner ni à le gravir, mais à passer à travers. Je m'en relève, enracinée, épineuse et mieux protégée.
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C'est acquis. Je ne reviens pas sur l'idée que j'aime les ruptures, je fabrique le drame en toutes pièces. J'y sombre, j'en fais mon amant vénéré. A vivre, il est contraignant. A écrire, le voilà utile.
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C’est acquis. Je ne reviens pas sur l’idée que j’aime les ruptures, je fabrique le drame de toutes pièces. J’y sombre, j’en fais mon amant vénéré. A vivre, il est contraignant. A écrire, le voilà utile.

[Un bon résumé du bouquin; le reste n'est que remplissage...]
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Il espère qu’entretenir une relation sans engagement, sans projet, avec une femme du passé qui n’attendra rien de lui que ce qu’elle connaît déjà, lui évitera de se retrouver face à lui-même. Il a tenté le dépassement de soi, il n’a pas pu. A présent, il tient à végéter. C’est son seul souhait.

[C'est une vision de la séparation vue par le petit bout de la lorgnette, Jalouse ! ]
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Un peu plus tard, Adam a dit : Je me sens évoluer sur une terre brûlée. Je me sens évoluer sur une terre brûlée. Je me rends compte que si je mourais, ce serait mon ancienne femme qui hériterait de la Mégane.
J’ai demandé : Te sens-tu bien ?
Adam a répondu : Si tu le penses.
J’ai dit : Je te comprends.
Et Adam, à son tour : Merci.

[Notez le vocabulaire choisi, la profondeur intrinsèque du dialogue...]
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Modèle d'homme vu cent fois. Ne tient pas les promesses de l'amour. Ne répond à aucune attente de la femme qui ne sait pas elle-même ce qu'elle attend. De toute façon.
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Tout s'éclaire, je me demande si la lumière ne vient pas de mon oeil.
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J'écris. Je rends quotidiennement visite à l'enfant. Je quitte la femme. Je suis la vieille.
Mais je n'écris pour aucune de ces femmes ni pour comprendre l'une d'elles. J'écris pour retrouver l'oiseau au pied du platane. J'écris pour labourer la terre et pour planter des arbres. J'écris pour continuer à voir mon père arriver, pédalant, genoux ouverts, bras serrés, sur mon vélo d'enfant. J'écris pour m'asseoir avec lui devant le feu et regarder la crèche qu'on vient d'y installer. On a perdu la Vierge.
Quand je vois mon père, je renverse mon bureau, je piétine mes papiers, j'ai dix ans, j'ai confiance.
J'écris aussi pour perdre. Enterrer. J'écris pour enterrer, pelletée après pelletée, les mâles sans vérité, sans dignité, sans grâce. Au fond de mes livres, qu'ils crèvent ! J'écris pour me débarrasser de mes livres. J'écris sur la lâcheté, les amitiés sournoises, les envies basses J'(écris et toujours je conserve mon désir intact. Je suis le monstre textuel de mes livres et je vis quelques encablures de là, heureuse, ancrée dans le plaisir.
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