Je l’appelle Apothéose, et ce mot contient elle et moi, les ondes qui chargent l’air dès qu’elle entre dans mon champ de vision, mes organes qui se diluent quand elle s’éloigne et ceux qui se coagulent quand elle approche. Ses lunettes sont la partie de son corps que je préfère. Elles l’agrandissent. Elles la recadrent. C’est un plomb dans ma tête cette fille, une cymbale [...]
La fiction, ce n’est pas notre vie imaginaire mais plutôt notre rêve continu.
Les enfants, arrêtez de faire des selfies dès que vous vivez quelque chose. Prenez avec les yeux, gardez dans votre tête, rien d’autre.
Le recours à la fiction est efficace pour développer ses idées sur le monde.
Elle a des sautes d’humeur, liées à son adolescence, m’a jadis expliqué ma mère, mais je les crois plutôt liées à son envie de décrocher un jour un brevet de garce.
le laisser-aller, c’est l’inverse de la pensée.
Les élastiques se tendent entre moi et le ciel.
J'ai vu que ma mère avait ses yeux des années 80, ses yeux disco qui dansent quand mes parents organisent une soirée et qu'elle s'occupe de la playlist, ses yeux désespérément gais qui attendent Richard Cocciante pour se fermer sur l'épaule de mon père. C'est son paradoxe, la musique pourrie. Et celui de mon père, d'aimer le paradoxe de ma mère alors qu'il porte d'ordinaire un regard plus que critique sur les textes qui ne sont ni de Renaud ni de Le Forestier.
Je suis un légume philosophique.