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Deux histoires de femmes pour le prix d'une.

J'ai bien aimé celle de Jeanne, actuelle, attachante, émouvante et cynique, sa confrontation avec un écrivain séducteur en mal d'inspiration, une histoire écrite simplement, avec des mots justes, parsemés d'expressions originales.

J'ai beaucoup moins aimé celle de Léna, révoltée, froide, amoureuse, au-delà de la vraisemblance, d'un Lénine encore inconnu du peuple russe, une histoire racontée de façon incohérente, qu'il est préférable de lire sur Wikipédia.

Les deux histoires finissent par se rejoindre en gagnant une * supplémentaire in extrémiste.
Le problème avec ce genre de récit inspiré de l'Histoire est que la limite entre le réel et le romancé souffre d'un flou artistique qui nuit à son appréciation.
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Deux femmes, à presque un siècle de distance entrelacent leur destin dans ce beau roman, en partie biographique puisque Lena Popova a existé,
Lena en attendant l'heure, non redoutée, de son exécution, se remémore la longue inspiration qui conduisit toute sa vie, ce qu'elle prenait pour un idéal formidable : le soulagement des plus malheureux du peuple russe, c'était pensait-elle le but de Lénine. Quant à elle, a vie sera consacrée à débarrasser les femmes de leur tyran domestique après s'être "fait la main" sur son mari.
Jeanne en, en 2017, retraitée, ancienne couturière de théâtre, a vécu un amour merveilleux apès une jeunesse chaotique, la recherche de son amour disparu la conduira dans la région où vécu Léna; Son histoire racontée par la logeuse de son amant décédé à Samara.
Cette histoire va lui permettre de donner une inspiration à un écrivain chez qui elle a décidé de se rendre indispensable pour lui remettre une clé qu'une jeune désespérée lui a donnée.
Paul, un Don Juan égoïste s'attache à cette drôle de petite femme qui le materne, il s'y habitue tellement qu'elle lui devient indispensable; Il lui confie tous ses secrets de séduction, lui présente ses conquêtes, lui avoue même sa muflerie.
Confiance qui va le mener à sa perte...
Avec une grande habileté, bonne idée d'utiliser deux polices d'écriture pour chaque récit, Eve de Castro, nous offre ce roman qui se lit avec beaucoup de plaisir, la langue est belle et poétique, comme d'habitude..
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Ce roman est à l'image des matriochkas russes, vous savez ces petites poupées russes s'emboitant les unes dans les autres et se découvrant de la plus grande à la plus petite. Voici un roman à multiples tiroirs mais commençons pas le début et le début c'est l'épilogue...... Oui je m'explique.

1909 - Prison de Kresty (Saint Pétersbourg) - Tout commence par une lettre d'une femme, Lena, une lettre-testamentaire écrite avant d'être exécutée qu'elle adresse à son idole, Vladimir Ilitch Oulianov mais en plus connu sous celui de Lénine, celui dont elle se sent proche par sa propre lutte pour rendre justice et dont elle s'est voulue le bras armé et pour laquelle elle a commis 272 crimes.

2017 - Paris - Une rencontre sur un quai de métro entre Jeanne, octogénaire et Julie, 26 ans désespérée suite à une rupture avec Paul Brideau, romancier et coureur de jupons qui rêve de voir couronné son travail par un prix Goncourt.

Voilà vous avez toutes les poupées : de la plus grande qui correspondrait à la grande Histoire avec Lénine qui se bat pour la cause du peuple mais aussi la sienne et qui entraîne dans son sillage une sorte de "fan" inconditionnelle qui se veut la vengeresse de toutes les femmes opprimées qu'elle rencontre, par devoir mais aussi un moyen d'existence car elle se fait rétribuer : 20 roubles la vengeance. Et puis il y a Jeanne, une ancienne couturière au Palais Garnier, une femme de l'ombre, qui travaillait en coulisses, vit dans une mansarde et qui va faire de cette rencontre avec Julie une sorte de "cheval de bataille" pour se sentir utile, devenir visible et indispensable avec une idée en tête bien sûr.

Il y a le passé avec la grande Histoire et la révolution bolchévique, il y a le présent, beaucoup moins glorieux, avec Jeanne, fait de rencontres et en particulier d'un amour éternel pour Maurice. Il y a également un roman qui s'écrit sous vos yeux, un roman écrit à plusieurs mains.... Oui je sais c'est difficile de s'y retrouver mais croyez-moi une fois plongé dedans on ne lâche pas même si au début on flotte à la fois dans les époques et les narrations des différents personnages.

J'ai beaucoup aimé démêler, grâce à l'auteure qui maîtrise parfaitement les différentes narrations, les fils et remettre au fur et à mesure chacun à sa place, à son rôle, comprendre ce qui dans le passé de chacun des personnages avait provoqué cette soif de justice. J'ai aimé Jeanne qui? à sa manière devient la projection d'une justicière russe pour se guérir de ses propres blessures. J'ai abominé l'odieux Paul Brideau et sa soif de chair féminine et de consécration n'hésitant pas à mettre à profit l'utilisation des femmes pour arriver à ses fins. J'ai été soufflée par le personnage de Lena, qui ne dévira jamais de sa route, de son sacerdoce faisant de sa justice une lutte pour les femmes.

L'écriture est vivante, la construction est très habile ne dévoilant les événements qu'au moment opportun pour en garder tout le mystère sur certains même si l'on se doute qu'une fin est programmée mais qui n'en garde pas moins tout son charme.

Chacun(e) sa lutte, chacune son destin, il y a de l'histoire, une forme d'aventure, une pointe de suspense, de la tendresse et de la rage, des personnages hauts en couleur, très bien installés et décrits. Je me suis installée auprès de Jeanne, sur son banc dans le métro et je l'ai sentie revivre grâce à une rencontre qui lui a permis de sortir de sa monotonie et lui donner une raison de vivre.

J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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J'ai adoré ce roman d'une actualité troublante. Les femmes, dans un élan de sororité prennent en main leurs destins contre la puissance des sociétés patriarcales.
🌹
Citation de Lénine ( page 60) « Les femmes devraient avoir la même liberté d'être et d'agir que les hommes.[...] Si on ne leur donne pas le droit de faire ce que font les hommes, elles doivent le prendre. Leur destin leur appartient ».
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Dans ce roman se croisent deux héroïnes, l'une transparente jusque dans la vieillesse, l'autre hors du commun jusqu'à sa mort. Toutes deux violentées dans leur jeunesse et assoiffées de justice, elles vivent en attendant leur homme.
Au fil des violences que les hommes peuvent faire aux femmes, souvent en couple, on partage leur colère. Quand elles en viennent à planifier leur vengeance, on suit avec appétit le déroulement, surtout quand il est long à venir.
Mais à la fin, j'ai refermé ce livre avec un sentiment de malaise. Comme tous les grands romans, il pose de grandes questions, notamment peut-on faire justice soi-même, y compris au nom d'autres ? le meurtre prive la victime de toute réparation, de toute rédemption. S'il est vrai qu'ils ne méritent pas de continuer à vivre comme avant, ne pourrait-on imaginer une autre façon de les punir tout en les empêchant de nuire ?
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Quelle déception !

J'adore l'écriture de cette écrivaine que je découvre avec ce livre ! Une vraie conteuse.

Et puis, peu à peu, ces histoires en parallèle qui vont finir par se nouer m'ont lassé.

C'est quoi cette manie qu'ont tant d'écrivains à procéder ainsi : des récits qui semblent sans lien les uns avec les autres et qui se retrouvent (comme par magie). Pour moi, c'est vraiment un procédé rarement nécessaire, trop proche du "regardez comme je suis brillant(e) !"

Et pourtant, c'était tellement bien écrit...
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Voici un superbe thriller historique , derrière ce titre intrigant se cache deux destins en théorie , diamétralement opposés mais présentant quelques similitudes.
L'auteure conte l'histoire d'un fait divers du tout début du XX° siècle: Jeanne et Lena , l'une en 2017 à Paris , octogénaire passive , retraitée , fataliste qui organise sa vie pour ne pas sombrer , l'autre Lena de 1880 à 1909 à Saint- petersbourg , afin de mettre en lumière les violences faite aux femmes, sexuelles ou physiques.

Les deux histoires se croisent au fil des chapitres , l'auteure choisit de les mettre en corrélation , ce qui rend compte de leurs choix sans les juger.

Lena , première femme russe féministe était aussi une fameuse criminelle , terrible justicière , condamnée à mort le 9 juillet 1909, le fameux point de bascule ou l'instant où la vie change de cours : soit que l'on devienne un criminel ou une victime , Lena: Alexandra Grigorievna Popova née en 1866, perdra son mari en 1891 , lors de l'incendie de leur maison à Samara , puis se fera la justicière, se mettra au service des femmes afin de les soulager: «  Au seuil de l'Isba une femme pleurait sous le joug d'un homme » .
«  Elle a délivré presque trois cents malheureuses » .
Nous plongeons dans les prémices de la révolution russe , le chaos , la famine dans la Russie de ces années -- là : , «  La famine devenait malédiction ». «  On parlait de châtiment divin, de fin du monde. ».
«  On avait dévoré tout ce qui marche , rampe , pousse , sur et sous la terre. On mastiquait le cuir des bottes , le papier des livres, la toile des sacs. On arrachait les dernières feuilles, on mâchait l'herbe , la mousse, la neige . On mangeait les vêtements , les cheveux , les ongles , les déjections » .
La Russie vit les derniers feux de l'autocratie .
L'auteure souligne avec force l'apathie du peuple russe, , son indolence, sa soumission au sort, tout ce pan de l'âme russe que la révolution lavera, secouera , nettoiera , le battra pour qu'il en sorte autre chose,..

Lena fait bouger les choses à sa manière , fort ,en quête de reconnaissance , sans que son sexe devienne une entrave.
Jeanne , dans le Paris littéraire, de 2017 , finit par s'habituer , trouve des fils auxquels s'arrimer , « On les tisse, on s'en enveloppe , on se calfeutre » dans le souvenir de son Maurice disparu lors d'un accident à Samara, et de son travail à L'Opéra , jusqu'à sa rencontre avec Paul Brideau , écrivain qui cumule les conquêtes ...
Ces deux femmes humiliées , bafouées, violentées se vengeront : « Vengeance, tu seras »

N'en disons pas plus...
La fin est géniale , je m'y attendais un peu mais quand même !
Le style est fluide, l'auteure fait preuve d'un incroyable talent de conteuse , au début , les deux histoires ont du mal à imprégner le lecteur puis Ève de Castro nous fascine, nous bouscule, nous séduit jusqu'à la dernière page par son écriture travaillée ses évocations lyriques , à la fois réalistes , visuelles , presque cinématographiques de la pré - révolution russe.

Un très bel ouvrage où la tendresse côtoie l'humour et le dispute à la gravité des moments .
J'ai préféré les chapitres consacrés à la Russie , écrits dans une police différente des chapitres du Paris contemporain.
J'avais lu «  le roi des ombres  »en 2013 et «  Nous serons comme des dieux » , il y a longtemps.


«  Tu prônes la nécessité du sacrifice sur l'autel de la liberté . Tu prétends lutter pour la délivrance du peuple russe .
Mais que sais- tu de nos souffrances camarade LÉNINE? » .....

«  Dans ta chair , qu'en sais - tu ? »....

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Lu d'une traite ce roman paru en 2018, et en Pocket maintenant.
Deux histoires se croisent ,de nos jours celle d'une vieille dame seule mais à la vie bien remplie, Jeanne, et celle de Lena à St Petersbourg 1 siècle auparavant.
Jeanne a perdu son grand amour à Samara en Russie, et Lena,"groupie" du camarade Lenine,a dans la même région liquidé 272 hommes violents avec tout ce qui peut s'ensuivre à commencer par son mari, et souvent ensuite à la demande de femmes malheureuses en ménage.
Sur un quai de métro Jeanne rencontre une jeune fille désespérée, un amour malheureux pour un écrivain plus âgé et en mal de Goncourt.
Jeanne va se rendre indispensable auprès du grand homme... Entre- temps elle aura tout appris de la vie de Lena.
Les violences physiques ou affectives faites aux femmes sont le coeur de ce court roman.
J'ai beaucoup aimé le courrier qu'adresse Léna à Lenine avant son exécution, ils se connaissent depuis leur enfance, même s'ils ne sont pas du même monde, mais Lena qui met en oeuvre les paroles de Vladimir Illitch est lucide sur la couardise de l'homme fort en idées et paroles, mais souvent absent quand le danger rôde.
L'écriture d'Eve de Castro est toujours agréable à lire. Et sa façon de conter des moments de l'Histoire ne manque pas de sel.
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Deux histoires à un siècle d'intervalle, que rien ne semble a priori réunir, voilà le point de départ de ce roman : d'un côté, Jeanne, octogénaire, ancienne couturière à l'Opéra de Paris à la vie dissolue, qui passe ses journées sur un banc dans le métro, jusqu'à la rencontre qui va lui donner une mission, et donc un but ; de l'autre, Lena, femme russe à l'aune de la Révolution, qui s'est aussi donné une mission, celle de défendre les femmes maltraitées par leurs époux, et ainsi montrer à son mentor, Lénine, qu'elle est, elle aussi, capable de prendre part à cette Révolution.

Entre les deux, l'histoire d'une belle mise en abyme d'un roman qui se construit sous la plume d'un écrivain personnage, et de ce fait sous la plume même d'Eve de Castro, histoire remarquablement construite et agréable à lire, même si perturbante dans les premiers chapitres – il faut du temps avant de vraiment savoir où notre auteure veut en venir. C'est également l'histoire de deux femmes qui ont fini par ne plus subir le joug des hommes, mais par agir avec force et détermination, et ce au péril de leur existence, pour mieux le combattre et le dénoncer, plus ou moins directement.

La femme qui tuait les hommes fut donc une belle découverte, lue d'une traite tout autant en raison de son intrigue bien menée que de son écriture agréable.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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La femme qui tuait les hommes est aussi le titre du roman écrit par Paul Brideau, qui guigne un prix littéraire. Roman dont le sujet et la trame lui sont insufflés par une charmante octogénaire prénommée Jeanne. Brideau évolue dans les cercles mondains, Jeanne vit en recluse dans un minuscule appartement. A priori rien ne les rapproche… Comment se rencontrent-ils ? Pourquoi Jeanne prend-elle la peine, jour après jour, de s'immiscer dans la vie de l'écrivain jusqu'à lui devenir essentielle ?
Avant de devenir la muse de Brideau, Jeanne a été malmenée par le destin. Elle a assisté, enfant, au suicide de sa mère, puis a été enlevée par des hommes qui la violèrent et la forcèrent à travailler dans un cirque, avant de croiser le chemin de Maurice, qui pendant de courtes années la rendit heureuse, avant de décéder accidentellement sur un chantier en Russie. Jeanne devint ensuite « petite main » à l'Opéra de Paris, et mena pendant quarante ans une existence discrète, réglée comme du papier à musique, « cadrée en sorte de n'offrir aucune brèche par laquelle un hasard fâcheux pourrait s'engouffrer. »
Une « petite vieille » solitaire et invisible… jusqu'à une rencontre, un soir, sur le quai du métro : une jeune fille prénommée Lucie qui va confier à Jeanne une mission. Jeanne s'en acquittera mais ira même bien plus loin…
En parallèle à cette histoire, le manuscrit de Brideau nous emmène un siècle plus tôt en Russie. Léna, son héroïne, côtoie le jeune Lénine et se bat pour une cause.
Que peuvent donc Jeanne et Léna avoir en commun ?
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