AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,13

sur 71 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
5 avis
1
0 avis
La répétition est un roman qui peut sembler d'un abord difficile. Eleanor Catton joue avec la temporalité et mêle mise en scène théâtrale et fiction pour mieux mettre en péril les codes du genre. Elle le fait avec brio, et c'est avec peine que j'ai cerné, lorsque j'ai commencé ma lecture, ce qui était fiction et ce qui était métadiscours sur le théâtre.
Les chapitres alternent, précédés d'un jour de la semaine ou d'un mois, et c'est grâce à cette indication temporelle parfois floue que le lecteur peut se repérer dans cette construction narrative complexe.
L'auteure propose une réflexion double sur l'adolescence, d'un côté, et sur le jeu du comédien et la mise en scène de théâtre de l'autre. C'est brillant, savamment construit et furieusement intriguant ! Ses personnages adolescents incarnent cette période délicate avec autant de consistance que de vrais adolescents. Mais où commence le jeu des comédiens et où s'arrête la plume d'Eleanor Catton ?
Il y avait bien longtemps que je n'avais pas été tant malmenée, secouée, mise en doute par la temporalité, ou plutôt l'absence de temporalité, dans un roman. Ma dernière expérience remonte à ma lecture de L'apprentissage de la ville de Luc Dietrich. La répétition est une lecture riche, qui se mérite, qui reste en tête par sa construction en chapitres alternés entre vraie fiction et fausse fiction. Une petite pépite !
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
Commenter  J’apprécie          60
J'ai eu entre les mains Les Luminaires, le second roman d'Eleanor Catton, celui qui a reçu le prix Booker, mais il ne me tentait pas. La dernière fois que je suis passée à la bibliothèque, j'ai vu La répétition et je me suis dit « pourquoi pas ». La répétition est le premier roman de cette jeune auteure qui a passé son enfance en Nouvelle-Zélande. le thème m'a plu et a piqué ma curiosité. Comment l'auteure allait-elle traiter le sujet de la relation entre un prof et son élève et y intégrer les réactions de l'entourage de la jeune fille…
Au début, j'ai eu un mal fou à suivre. Avec ses chapitres très courts qui ne respectent pas la chronologie – on peut passer d'octobre à mars, de jeudi à mardi sans savoir au début s'il s'agit d'avant ou d'après – ce roman est un peu perturbant…
Les personnages ne sont pas franchement décrits, et ils ont déjà de la chance d'avoir un prénom, car le plus souvent ils ne sont qu'une fonction, « le maître d'interprétation », « le maître du mouvement », « la prof de saxophone »…
J'ai eu la sensation étrange de surprendre des conversations en passant dans un couloir, sans trop savoir qui parlait ni à qui. Et petit à petit, toutes ces bribes, ces fragments de conversations prennent un sens, fabriquent une histoire. Cela m'a fait penser au souvenir que j'avais de Fame (le film, je ne me souviens que vaguement de la série. Et oui, bon, j'aime regarder des films qui parlent de danse, et alors?). Et finalement, ce roman qui m'a laissé perplexe au début m'a plutôt plu par sa forme originale.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
Commenter  J’apprécie          40
Silvia Avallone et Eleanor Catton. Respectivement italienne et néo-zélandaise. Moins de 25 ans l'une et l'autre, quand elles écrivent leur premier roman, D'acier et La répétition, tous les deux parus cette année en France. Et un talent fou qui incite à parier sur elles, sans grand risque de se tromper. La comparaison s'arrêtera là : leurs livres sont aux antipodes, D'acier rappelle Zola, La répétition est sous influence shakespearienne. Eleanor Catton a d'abord rédigé un monologue de théâtre, qu'elle a ensuite transformé en roman. Mais l'idée générale est restée : écrire sur le voyeurisme, la perte de l'innocence, l'insincérité, la subjectivité des regards. Quoi de mieux que l'adolescence pour aborder ces sujets : cette partie de l'existence est comme une répétition de la vie d'adulte à venir, avec ses errements, sa recherche d'identité, sa lucidité cruelle. Tout part donc d'une relation entre une élève, mineure, et son prof de musique. Viol ou rapport consenti ? On ne le saura jamais et ce n'est pas ce qui intéresse l'auteure. Non, c'est le buzz autour de l'affaire, et comment les jeunes filles en fleurs (vénéneuses) de son lycée se l'approprient, avec toutes les questions sur leur sexualité qui s'en trouvent bouleversées. Si le point de départ de la répétition est relativement simple, l'architecture du roman est elle éminemment complexe. D'un côté, une prof de saxophone (sexe aphone), sorte de psy manipulatrice, à laquelle une poignée de lycéennes viennent confier les derniers potins et exprimer leurs états d'âme. de l'autre, des étudiants en théâtre qui décident d'adapter à leur sauce l'événement décrit plus haut. Deux intrigues qui finiront d'ailleurs par se rejoindre. Eleanor Catton est une virtuose des masques. Tout se confond dans son livre : réalité, fiction, fantasmes. le lecteur, ballotté, n'a pas le choix des armes. Il lui faut accepter d'être dans le brouillard, souvent ; de se perdre dans les entrelacs du récit, parfois ; de se farcir des passages longuets, ça arrive. Moyennant quoi, ce jeu de rôles est des plus fascinants, d'autant que la romancière affirme qu'il lui est arrivé de procéder par écriture automatique. C'est possible, mais l'ensemble est sacrément maîtrisé, tour à tour raffiné et trivial, dans une prose politiquement incorrecte qui tient autant que de la provocation gratuite (les blagues pédophiles) que de la satire sociale la plus cruelle qui soit. Prenez son style, par exemple. Elle est capable de passer d'un langage djeuns à une langue précieuse, limite ampoulée. La répétition est une mascarade ébouriffante, un jeu théâtral irrévérencieux, dont Eleanor Catton tire les ficelles avec la dextérité d'un vieux briscard. Cela promet pour le futur.
Commenter  J’apprécie          40
Ce roman est à la fois un exercice de style et une source de réflexion autour de la véracité, de la vérité, de la notion de réalité.
Côté exercice, outre la plume précise et fluide dont elle fait usage, Eleanor Catton tisse à la perfection les fils de trois narrations (au moins) : l'histoire d'une lycéenne qui a subi des abus de la part d'un prof de musique ; le déroulement d'une année d'enseignement dans un institut de théâtre ; les scènes d'une pièce créée par les étudiants de cet établissement.
Mais le roman se complexifie quand les acteurs en herbe décide de monter leur spectacle autour d'un fait divers lu dans le journal : l'histoire d'une lycéenne qui a subi des abus de la part d'un prof de musique. On apprend aussi que l'institut de théâtre occupe des bâtiments voisins de ceux de l'école de musique où se sont déroulés les agissements du prof libidineux. On voit les apprentis musiciennes croiser les étudiants en théâtre. On assiste à des cours de saxophone pendant lesquelles les filles passent moins de temps à jouer qu'à parler avec leur enseignante. Parler de leur vie, parfois très intimement ; parler, aussi de cette lycéenne, soeur de l'une, condisciple d'une autre au lycée de la ville...
Et quand les musiciennes commencent à entrer dans l'institut de théâtre, quand les éclairages commencent à changer au fil d'une leçon de saxo pour simuler l'intérieur d'un bar ou d'une voiture, quand le père de l'un des acteurs devient un personnage, quand les saxophonistes débutantes se mettent à jouer le rôle de certains adultes de leur entourage... la confusion s'intensifie.
Résumé ainsi, ce roman peut sembler impossible à suivre (et encore, je n'ai pas parlé du fait que les chapitres à l'institut sont étiquetés par des noms de mois, tandis que les parties à l'école de musique portent des noms de jours ... et que les uns comme les autres arrivent dans le désordre le plus total).
Pourtant, et c'est ce qui rend le talent d'Eleanor Catton admirable, l'intrigue suit un déroulement tout à fait clair, les évènements s'enchaînent, la tension monte malgré le mélange des histoires et les flash-backs (mais ne serait-ce pas plutôt des flash forward? Allez savoir !)
Et c'est là que l'on mesure toute la richesse des sujets sur lesquels l'autrice souhaite nous conduire à réfléchir : Qu'est-ce que la réalité, la vérité, la véracité? Quelle importance recouvre tel ou tel acte, telle transgression, voire la mort d'une personne, suivant que ces évènements font partie de la vraie vie, d'une histoire racontée, d'une histoire jouée sur scène ? Mais qu'est-ce que la vraie vie ? Et comment la différencier d'une scène écrite ou jouée ? Et comment un acteur ou une actrice doivent-ils rendre cette scène ? En puisant dans leur propre existence, leurs propres qualités, ou en devenant quelqu'un d'autre? Et comment raconter (ou jouer) une histoire "inspirée de faits réels" ? Car de toute façon qu'est-ce que la réalité, la vérité, la véracité?
Et qui croire quand bruissent les rumeurs ? Et quand elles diffèrent de la version exposée par la lycéenne amoureuse de son prof de musique ? A-t-elle vraiment subi un viol ? Ou construit une vraie histoire d'amour ? En rajoute-t-elle ou minimise-t-elle ? Est-elle dans le mensonge, l'embellissement ou le déni ? Laquelle de ces manières de maquiller la réalité a-t-elle choisi ? Et qui pourra le dire, de toute façon ? Qui dit la vérité ? Qui ment ? Les victimes? Les témoins? Les voisins du cousin de la boulangère qui ont entendu dire que... ? Les acteurs ?
De toute façon, ce n'est qu'un roman ; et qu'est-ce qu'un roman, sinon un tissu de mensonges ? Parfois inspiré de faits réels.
Commenter  J’apprécie          30
Oh la la quel bazar ! Il faut s'accrocher.
C'est quoi ces jours qui s'enchaînent ?
C'est quoi ces phrases qui se suivent ?
Et maintenant même les mois s'emmêlent.... Je cherche mais je n'ai pas trouvé la logique qui devrait gérer tout ça !
Et puis ... La musique, mais j'y connais rien moi, faire la différence entre un saxo, un alto et une clarinette, bien sur je l'ai déjà lu, mais je n'ai rien retenu... C'est grave docteur ?
Et puis ... le maître d'interprétation, la maîtresse d'improvisation, le maître de mouvement, la maîtresse de voix et de diction, le jeu des acteurs, l'école de la comédie, mais je ne me suis jamais posée ces questions.... C'est grave docteur ?
Livre à réflexion philosophique, avec les bonnes questions à se poser face à notre comportement et face à ce qu'on veut et de ce qu'on veut faire de notre vie....
Mais c'est long, plutôt ennuyeux, à vrai dire, je crois que je ne suis jamais vraiment rentrée dans l'histoire !
C'est un voyage raté, ma performance à moi, sera d'avoir réussi à aller jusqu'au bout des 425 pages !
Commenter  J’apprécie          30
Un livre choisi parce qu'il parlait du théâtre et de musique, et je n'ai pas été déçue, une construction originale, on ne sait plus très bien si l'on est dans le fait divers qui donne le point de départ au texte (la relation entre une élève et un professeur)ou dans la pièce de théâtre montée par les jeunes comédiens qui s'en sont emparés, on oscille entre les deux mondes, entre les dates, la chronologie nous joue des tours, on reste dans le flou sur de nombreux points mais ce n'est pas là l'essentiel...
- et puis il y a les réflexions de ce groupe d'adolescents en pleine construction, bien croqués, les mères, les enseignants, des personnages dans lesquels ils sont enfermés, desquels ils essayent de se libérer pour jouer le rôle d'un autre... Bref, un ensemble qui fait de ce premier roman une réussite!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
Commenter  J’apprécie          20
roman sur l'apprentissage, assez déroutant et au final inintéressant
Commenter  J’apprécie          10
Dans un lycée de filles, une élève de terminale est abusée (ou pas?) par son professeur de musique. Elle est encore mineure, et la découverte de cette relation met le lycée en émoi : cellules de crises, séances collectives avec le psychologue du lycée, mais surtout révélateur de toutes les interrogations adolescentes sur le tabou absolu, la sexualité. En parallèle, une nouvelle année commence à l'institut d'Art dramatique, durant laquelle les élèves de première année doivent monter une pièce de fin d'année. Ils choisissent pour provoquer, un fait divers local : le viol d'une lycéenne par son professeur de musique…

Lire la suite sur mon site : http://chroniques.annev-blog.fr/2011/09/chronique-livre-la-repetition/
Lien : http://chroniques.annev-blog..
Commenter  J’apprécie          10
Quand je l'ai pris entre mes mains on m'a dit "ce livre soit on l'aime, soit on le déteste". Je l'ai lu en un peu moins de deux semaines et je ressors un bilan contrasté. La mise en page est un peu troublante, quel est donc le fin mt de ce rapport entre un prof et son élève ? Cette lecture met avant tout en lumière les chaos du quotidien des adolescents, les hésitations et les doutes..;alors que de leurs côtés les enseignants semblent chacun cassé par la vie, par une relation ou par le temps qui passe...Ces profs regardent avec amertume les jeunes qui répètent les heures qu'ils avaient commis autrefois....une lecture intéressante...
Lien : http://lesquotidiennesdeval...
Commenter  J’apprécie          10
Le scandale d'une relation coupable d'un professeur de musique avec Victoria, une élève adolescente, bouleverse la vie du collège, suscite une curiosité trouble teintée de jalousie chez les jeunes filles, et toutes sortes d'interprétations chez les professeurs et les parents.
On suit les évolutions d'Isolde, la soeur de Victoria, qui noue une relation sentimentale avec Stanley, jeune étudiant en école de théâtre, dont la promotion monte une pièce inspirée de ce fait divers, alors que Stanley ne connaît pas encore la véritable identité d'Isolde.
On assiste aux séances d'accompagnement post-traumatique d'un psychologue dépêché auprès les jeunes filles.
On écoute les conversations d'un professeur de musique qui endosse le rôle de confident, questionneur, empêcheur de tourner en rond, voire psychanalyste de fait, auprès des élèves et des parents qui défilent pendant ou après ses cours.
On entre dans les coulisses des cours de l'école de théâtre de Stanley aux méthodes d'enseignement particulières.

Un roman bien écrit, intelligent, à l'intrigue intéressante, qui creuse la psychologie des personnages avec finesse et une certaine impertinence sensuelle stimulante. Les désirs, les fantasmes et la sexualité sont des domaines complexes à appréhender où la vérité n'est pas toujours conforme aux apparences. La thèse défendue est un brin provocatrice, à contre courant des dénonciations systématiques, et s'éloigne des stéréotypes sur le méchant adulte masculin qui abuse de l'innocence des adolescentes victimes et non consentantes. Ici on nage en permanence dans l'ambiguïté, le voyeurisme et le fantasme inavoués avec un mélange de sérieux et d'ironie subtiles. C'est très bien écrit. le bémol est la structure non chronologique du récit, et j'aime le confort et la progressivité de la chronologie.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (172) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1291 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}