Quand ses lèvres effleurèrent ma bouche, je fermai les paupières en signe de reddition. Son autre main glissa sous mon teeshirt en entourant ma taille et il me serra contre lui. Je l’attirai contre moi à mon tour en lui rendant son baiser. Ses lèvres étaient douces mais son étreinte avait une fougue toute nouvelle, et je sentis tout de suite que cette fois-ci, il ne se contenterait pas de quelques baisers. Ses épaules étaient fermes sous mes doigts, tout à fait du genre solides, que rien ne fait ployer. Mon cœur se mit à battre plus fort tandis qu’une émotion inconnue me nouait la gorge, une impression étrange d’être à la bonne place. Alors, je décidai que tout le reste était secondaire et je ne pensai plus à rien.
J’avais un peu honte, certes, de m’être comportée comme une folle de sexe avec Paul, mais pas tant que ça tout compte fait. Je savais bien que j’aurais du mal à le regarder en face, mais surtout, je n’étais pas sûre d’avoir envie de lui dire que tout était fini entre nous. Ma part raisonnable me disait que je ne pouvais pas avoir deux relations suivies en même temps, et me commandait de privilégier Julien, qui correspondait bien plus à l’archétype de l’homme idéal, mais une petite voix mutine et très convaincante me soufflait aussi que, contrairement à Julien, je connaissais Paul bibliquement – Ouaou ! On pouvait dire que ça décoiffait ! – et que ça au moins, c’était du concret.
Je pensais, certes, qu’il était l’homme idéal, mais je ne pus m’empêcher d’être étonnée qu’il puisse être gentleman au point de me laisser dormir à deux mètres de lui sans même que nous n’échangions un baiser. Même si je ne savais pas si je désirais qu’il tente un rapprochement physique ou non. Bien sûr, je rêvais d’être dans ses bras, mais je ne le méritais pas.
La viande était tendre à souhait, et si fondante qu’en mangeant la première bouchée, je me crus au paradis. La viande rouge saignante et la pomme de terre cuite à cœur formaient un duo si savoureux que j’oubliai mes sombres pensées.
— C’est tellement bon que ça damnerait un saint ! m’exclamai-je, sincère.
On dit que les mecs sont de gros cyniques prêt à tout pour un plan cul !