Haute-Pierre, c'est le nom d'un vieux manoir de province situé non loin de Saumur. Un manoir de rêve pour Marc Conrad, scénariste à succès, qui vient de l'acquérir après des mois de recherche. Sa décision est prise, pendant un an, finis pour lui la vie parisienne trépidante et le milieu artistique sophistiqué dans lequel il évolue, à lui le calme et la simplicité de la campagne. Il y emménage, à la fin de l'été, accompagné d'Andréa sa nouvelle compagne, costumière pour le cinéma, et de son fils de 8 ans. C'est un enfant sympathique, un brin surdoué qui désire changer d'identité tous les jours et se fait appeler entre autres Louis Capet,
Winston Churchill,
Sigmund Freud, Lariboisière,
Wilhelm Furtwängler …
Les premiers mois sont idylliques, cette famille plutôt déjantée s'installe joyeusement, elle nage dans le bonheur de la nouveauté, de la bonne humeur et de l'amour partagé, jusqu'au jour où Marc commence à s'intéresser de plus près aux propriétaires précédents de sa résidence. Ils sont tous morts de façon énigmatique et chose encore plus curieuse il semble que tous connaissaient en avance la date de leur décès ! Quelle angoisse ! Un mystère serait-il caché dans ces vieux murs, cela intrigue Marc jusqu'à en devenir une obsession. Va-t-il être la prochaine victime ?
Patrick Cauvin signe un roman agréable à lire, pas vraiment un polar ni un thriller, ni non plus un roman fantastique même s'il se produit des événements non expliqués dignes d'une maison hantée. le récit commence doucement et l'histoire part un peu dans tous les sens, comme si l'auteur s'amusait à désorienter le lecteur. Durant les deux cents premières pages, il se passe relativement peu de choses : le quotidien, les souvenirs d'enfance, les rencontres avec les amis et les villageois. Puis au fur et à mesure une certaine tension commence à s'installer et à grandir jusqu'à ce que survienne un drame improbable à une centaine de pages de la fin. A partir de ce moment, impossible de lâcher le roman, qui ne peut pas se terminer ainsi, on n'y croit pas, ce serait trop cruel !
J'avoue avoir un peu trainé sur la première partie de ce livre, rythme lent, nombreuses digressions et flash-backs, entrecoupés d'exemples de maisons hantées aux quatre coins du monde. Mais la seconde partie et le dénouement rachètent allègrement la légère déception ressentie. J'ai bien aimé aussi me retrouver dans les années 80, une période où l'on payait encore ses achats en francs, on regardait des cassettes vidéo avec son magnétoscope, et ou l'on écoutait les Forbans, ce sympathique groupe de rock. "Chante, chante, danse et mets tes baskets..." Certains Babéliotes doivent s'en souvenir ! Nostalgie quand tu nous tiens...
J'ai lu ce roman atypique et bien construit grâce au Challenge solidaire et je ne regrette pas d'avoir pu ainsi découvrir la plume élégante, précise et efficace de
Patrick Cauvin.
#Challenge solidaire 2023
#Challenge ABC 2023 / 2024