Les Bleus de la marine mais pas que, puisqu'il faut presque la moitié de l'album aux compères pour embarquer sur un navire de guerre après moult tribulations dans la cavalerie, l'infanterie, l'artillerie et le service de santé.
L'album est documenté sur son sujet et rend bien, à grands traits, l'évolution de la marine de guerre, arme qui a le plus évolué dans la deuxième moitié du XIXe siècle avec le passage du boulet plein au projectile explosif, de la voile à la propulsion vapeur et du tout bois au tout métal, avec tous les hybrides possibles et imaginables (i.e. la frégate cuirassée Gloire en bois recouvert de métal, à voile et à vapeur). Les progrès sont tels que certains navires mis en chantier pour intégrer les dernières innovations se retrouvent obsolètes avant même que leur construction ne soit terminée.
Véritable laboratoire de la guerre moderne, le conflit américain verra ce joyeux bazar en action en donnant l'impression de mélanger les époques dans le plus parfait anachronisme. Des cuirassés dernier cri affrontent des voiliers qui semblent tout droit sortis d'un film de pirates, ça pose le niveau de chevauchement technologique.
Blutch et Chesterfield se retrouvent embarqués là-dedans, jusqu'à participer au premier combat de l'Histoire entre navires cuirassés : la bataille de Hampton Roads entre le Monitor (Nord) et le Merrimack (Sud), plus un certain de navires à voile, à vapeur, aux deux, à aubes. Tout ça pour un match nul (et un bon album, à mettre en parallèle avec le suivant, Les cavaliers du ciel, qui porte aussi sur les innovations technologiques de la guerre).
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