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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On est d'abord frappé par l'hétéroclite du corpus réuni, par la distance entre la poésie avant-gardiste des débuts et les comptes-rendus poétisés de voyages, puis on réfléchit et on se dit que tout ça n'est pas aussi incohérent qu'il n'y paraît, que toute cette poésie est traversée par la démystification du langage poétique, presque prose bien souvent, article de journal découpé en vers, récits de voyage découpés en tranches fines, mais remystifié par le mystère du monde, par l'extraordinaire présence des choses et des hommes à tous les coins de rue, dans tous les ports, dans toutes les gares mais surtout dans les bateaux ou les trains qui emmènent le poète d'un lieu à un autre.

Tout bouge dans Cendrars, tout est en perpétuel déplacement, comme se déplace sans cesse la frontière entre prose et poésie, au rythme de ce transsibérien dont la prose est sans doute ce que Cendrars a écrit de plus poétique. Tout va vers et rien ne vient de, l'enfance est effacée, le nom est réinventé, le monde passé laisse sa place à la prochaine escale dans le regard du poète, qui arrête parfois artificiellement le temps pour prendre la photographie poétique d'un instant, qui cède sa place à l'instant suivant, parce jamais rien ne s'arrête véritablement quand on choisit non l'exil mais son contraire, le voyage.
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Certains prennent des photos, le clic qu'on déclenche, et l'objectif entre eux et le monde. Comme pour se protéger.

D'autres envoient des cartes postales. Postées à la hâte, à l'ancienne, la première pensée, le soleil ou la neige, la santé, les embrassades...

Et puis il y a Blaise Cendrars.
Ni photographies, ni cartes postales.
A la place, des poèmes.
Des mots qui ne protègent de rien. Au contraire. Vous êtes à la terrasse d'un café, au fond de votre vieux fauteuil, peu importe. le soleil brûle pareil. le sel écorche, la lumière est belle.

Vous appareillez à chaque page. La destination importe peu. C'est autre chose qui vous embarque, ces mots, ses mots !
Chaque poème est un cliché d'ailleurs, de partout, le monde offert, la terre est brune et le soleil si bleu !

Le printemps des poètes 2022 méritait bien ça, cette plume si moderne, si franche, si fraîche.
Cendrars.
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C'est parce que j'apprécie la littérature non conventionnelle, riant aux nez des doctes académiciens, que je me suis rapproché de la poésie de Blaise Cendrars. Ce recueil publié par Gallimard regroupe l'ensemble de ses oeuvres poétiques, écrites essentiellement à la Belle époque, la Grande guerre et l'Entre-deux-guerres.
Comme si le retour en arrière avait un caractère anxiogène et fatal, le recommencement est incompatible avec le travail de Cendrars, il se tournera ensuite vers d'autres modes d'expression : roman, reportage, Mémoires.
Ce recueil montre d'ailleurs bien cette écriture en mouvement, cette perpétuelle évolution et recherche de nouvelles voies. C'est pour cette raison qu'il est impossible de rattacher l'oeuvre de Cendrars à un quelconque mouvement littéraire ou artistique, bien qu'il collabora souvent avec de nombreux auteurs et artistes.
Il ne pouvait se tenir à suivre une ligne droite. Et bien que j'aie pu dire que le retour, chez Frédéric Sauser (son véritable patronyme), était impossible, son oeuvre tourne en rond… mais elle tourne vers l'avant. Elle fait le tour du monde et le tour des images, si elle revient sur un objet ou un lieu déjà rencontré, c'est pour y déceler ce qu'il a de nouveau, de changé, de transformé, jamais pour se remémorer. C'est cet esprit nouveau et cette forme nouvelle, faite d'associations d'images, de prose faussement versifiée et de collages, qui toucha tant le public de son temps, offrant une poésie ancrée dans la modernité, l'industrie, les transformations urbaines ou le développement des moyens de transports, des thèmes inattendus et surprenants en ce début de XXe siècle en poésie.
Comme quoi l'anticonformisme a du bon!
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