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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'apprécie beaucoup Blaise Cendrars et je le repêche de temps à autre dans ma bibliothèque.
Pas la peine de chercher des règles strictes dans ses poèmes mais des mots que l'on met en musique dans les oreilles.
Pas d'emphase chez lui mais des réflexions concrètes sur les terres qu'il a traversées, les situations qu'il a vécues.
De temps en temps, une surprise, un petit mot qu'on a envie d'écrire d'une autre façon : mais non, il a voulu rattacher le petit mot à la suite qui se trouve deux lignes plus bas.
Aujourd'hui, j'ai relu "Tu m'as dit" et cela m'a permis un dérivatif de pensées bien agréable.
Pour terminer, avant de ranger le livre pour un petit temps seulement, je dirais que Blaise Cendrars nous offre des réflexions personnelles très spontanées sous forme de poésies.
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Cendrars c'est ma dope à moi..

.Cendrars c'est mon voyage, ma dose d'insolence salutaire, ma pincée d'humour, mon rail de chagrin, ma perf' de modernité éternelle..

J'y reviens toujours, il m'enchante, me fait rêver et rire. Il me bouleverse. Je le trouve d'une jeunesse étonnante, décapante, et en même temps sage comme un philosophe grec et vieux comme l'homme et le monde...

Je l'ai découvert en écoutant Serge Reggiani dire Pâques à New York - dont j'ai toujours l'enregistrement sur une bande probablement inaudible...

J'aime ce poème long et sombre. Je le connais presque par coeur.

C'est une descente aux enfers dans les cercles maudits des quartiers de New York, un soir de Pâques. Blaise, l'athée, y cherche une réponse divine à son angoisse. Mais, devant la misère des hommes, il éprouve durement le silence de Dieu . Fin de la nuit et de la seule crise mystique de son existence agnostique. Fin du poème.

Apollinaire, en entendant Cendrars lire "Pâques" dans l'atelier des Delaunay, a écrit ZONE...qui s'en inspire!

J'aime aussi la Prose du transsibérien.... autre merveille!

Un voyage et une incantation à toutes les aventures, du verbe et du corps, un poème-conversation entre Blaise le baroudeur et la petite Jehanne de France, pas pucelle pour un sou, celle-là, et même un peu putain, mais toute malheureuse d'être si loin de Montmartre..

Le poème a été mis en images et couleurs par la peintre Sonia Delaunay, dans une édition rare,que j'ai eu un jour l'insigne honneur de tenir entre mes mains et que j'ai eu le bonheur plus démocratique de revoir à l'exposition Delaunay: il se présentait sous la forme d'un dépliant "touristique"- peinture et texte se répondant en correspondances colorées... une forme ultra-moderne de communication simultanéiste!

Cendrars est plein de surprises, de chauds-froids étonnants: il prend comme une éponge les vibrations de son époque- peinture cubiste, art africain, musique de jazz, journal, publicité- et tout à coup, il vous cueille, au dépourvu, d' un uppercut, en plein coeur.

Emotion pure.

Un grand poète, qui a, brusquement, décidé d'arrêter la poésie, tout en continuant romans et nouvelles.

Sans doute parce que tout ce qu'il a écrit est poésie, même sans en porter le nom.

Sans doute parce que Cendrars EST la poésie. Tout bêtement.
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J'apprécie beaucoup ce recueil de Cendrars que j'emporte souvent en voyage avec moi. Particulièrement la prose du Transsiberien. Lorsqu'on le lit à voix haute, on a l'impression que ses mots sonnent comme le bruit des roues du train sur les rails. Il parvient à mêler le réel avec l'imaginaire et nous faire rencontrer tout un tas de personnages étonnants et vivre des situations tout aussi improbables. D'ailleurs, il ne dira jamais s'il l'a vraiment pris, ce train.
Je pourrais egalement citer sa traversée de l'Atlantique et son arrivée au Brésil.
J'aime cette poésie du mouvement.
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Lire Blaise Cendrars, c'est entrer dans un autre univers. Sa fiction ne ressemble à aucune d'autre. Sa poésie a fortement influencé Guillaume Apollinaire et a contribué à façonner le visage du modernisme. Mais c'est son détournement du détail biographique et de la notion même de littérature qui me fascine le plus. Si, comme moi, vous n'êtes pas fan d'autobiographie pointilleuse, alors Blaise Cendrars est le mémorialiste qu'il vous faut.

Blaise Cendrars - ou le fils d'Homère comme l'appelait John Dos Passos - est lui-même une étrange fiction : né à La Chaux-de-Fonds d'une mère écossaise et d'un père suisse, il affirme avoir quitté la maison à l'âge de 15 ans pour travailler en Russie pendant la révolution de 1905. Il était apiculteur, cinéaste, cuisinier, pianiste de cinéma, horloger et voyageur avec des gitans ivres. Il a passé la première guerre mondiale à combattre avec la légion étrangère française, où il a perdu son bras au combat, est devenu critique d'art, s'est lié d'amitié avec Picasso, a navigué sur les sept mers, pelleté du charbon en Chine, amassé et perdu d'énormes fortunes et avait sa propre colonne de potins dans un journal hollywoodien. Personne ne sait à quel point cela est réellement vrai – à l'exception de son bras abandonné sur le champ de bataille.

En fait, Blaise Cendrars n'est même pas son vrai nom. Son vrai nom est Frédéric Louis Sauser. Blaise Cendrars est une bâtardise de « braise » (braises) et de « cendres » (cendres) avec « ars » (art) ajouté pour faire bonne mesure. Blaise Cendrars danse sur les cendres de styles littéraires dépassés pour créer son propre art pionnier. le feu est une image répétée tout au long de son travail et c'est cette insouciance et ce rejet de tout ce qui l'a précédé qui est élémentaire à sa propre philosophie : être différent et forger le nouveau.

Son ouvrage (théoriquement) biographique le plus célèbre est la tétralogie des mémoires de guerre, composée L'Homme foudroyé en 1945, La main coupée (1946), Bourlinguer en 1948 et le Lotissement du ciel (1949). Ce ne sont pas des mémoires de guerre ordinaires, ce sont les plus étranges et les plus surréalistes des récits que j'aie jamais rencontrés. Près de 1000 pages traitent de sujets allant de l'étrange au surréaliste : proxénètes, gaspilleurs, vagabonds, gitans, acteurs, prostituées et voleurs y figurent en abondance. Peu m'importe si certaines (même beaucoup) d'entre elles ne sont pas vraies.
L'homme foudroyé m'a époustouflé quand je l'ai lu pour la première fois. C'est Blaise Cendrars à son meilleur, un assortiment d'artistes, de voleurs et de sergents en état de mort cérébrale qui incite le lecteur à croire à ce monde magique et horrifiant. C'est du journalisme gonzo* 30 ans avant Thompson et Wolfe, mais contrairement à la plupart des journalistes gonzo, Cendrars pourrait écrire une belle phrase qui met l'eau à la bouche. Nous ne nous soucions pas des faits quand nous le lisons. Toutes ces bêtises sont rejetées. Nous sommes hypnotisés.


Pour moi, les meilleurs mémorialistes sont ceux qui savent que toute biographie est une fiction. Cendrars évite les détails biographiques et transforme les faits et la fiction en un canular à la fois authentique et illusoire.

Qui a besoin de s'enliser dans des faits biographiques quand de tels écrivains détiennent les clés de notre imaginaire ?


Le journalisme gonzo, ou journalisme ultra-subjectif, est à la fois une méthode d'enquête et un style d'écriture journalistiques ne prétendant pas à l'objectivité, le journaliste étant un des protagonistes de son reportage et écrivant celui-ci à la première personne. le terme gonzo  aurait été employé pour la première fois en 1970 pour qualifier un article de Hunter S. Thompson, qui s'intégra à un groupe de Hells Angels, devint motard et adopta leur mode de vie pendant plusieurs mois, pour écrire un article).


J'aime Cendrars au point que j'ai appris la Petite prose par coeur, et ce n'est pas si facile, mais que c'est beau...


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Dans les histoires de la littérature, on présente souvent Apollinaire comme le poète de la modernité, celui qui a dynamité les formes de la poésie et lui a donné un nouveau souffle. C'est vrai, il n'y a pas de doute là-dessus, même s'il se situe dans une longue tradition qui passe par Villon, Nerval, Baudelaire et Rimbaud. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que dans cette grande aventure de la modernité, l'ami Guillaume n'était pas seul : au moins deux grands poètes l'ont accompagné : Max Jacob (1876-1944) et Blaise Cendrars.
Blaise Cendrars est né en 1887 à La-Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel - Suisse). Vous ne connaissez pas La Chaux-de-Fonds ? C'est le lieu de naissance de plusieurs personnalités : les plus connues sont Cendrars (1887-1961) et Le Corbusier (1887-1965), mais on compte aussi les navigateurs Laurent et Yvon Bourgnon, les constructeurs automobiles Louis et Arthur Chevrolet, ou encore les dessinateurs Plonk et Replonk (si vous ne les connaissez pas, allez vite vous renseigner sur Internet et Youtube, vous ne le regretterez pas), et beaucoup d'autres personnes très estimables et très estimées.
Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric Sauser, est un de ces types qui ne tiennent pas en place : à 17 ans sa première équipée le conduit en Mandchourie (c'est un peu plus loin que le coin de la rue) puis les Etats-Unis, l'Afrique noire, le Brésil… Puis vint la 1ere Guerre mondiale où il perdit un bras, fait qu'il relata entre autres dans « L'Homme foudroyé » et « La main coupée ». Il délaissa un peu la poésie pour le roman et les récits autobiographiques. Il meurt à Paris en 1961.
La poésie de Blaise Cendrars est empirique. Elle ne se rattache pas aux mouvements littéraires, ni aux écoles poétiques qui font florès à l'époque, elle découle immédiatement de sa vie aventureuse, de ses voyages, de ses passions multiples. le nouveau langage poétique, dont il est un des promoteurs (absence de ponctualité, liberté totale dans la rime ou le rythme, éclectisme de l'inspiration, prédominance de l'image) en fait un initiateur, un précurseur dont se souviendront les générations suivantes, à commencer par les surréalistes.
On pourrait croire que cette poésie du voyage le situe dans le sillage de Rimbaud, mais ce n'est pas le cas : les voyages de Rimbaud ne sont que des fugues (le grand voyage d'Abyssinie se situe hors de sa période poétique). Ceux de Cendrars sont une raison de vivre, un besoin impérieux. Et en même temps le terreau de son expression poétique.
Personnage complexe et attachant, Cendrars souffre un peu de cette réputation d'aventurier, qui minimise un peu son oeuvre de poète, de romancier, d'essayiste. Bien à tort, car cette oeuvre, extrêmement riche et novatrice a sa place parmi les grandes productions littéraires de l'époque. le présent recueil réunit la totalité des oeuvres poétiques de l'auteur incluant ses deux plus grands poèmes : « Les Pâques à New-York » et « Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France » ainsi qu'une multitude de poèmes, relatifs aux escales dans ses voyages, ou encore inspirés par la guerre.

En 1913, il disait au sujet de la « Prose du Transsibérien » : « Toute vie n'est qu'un poème, un mouvement. Je ne suis qu'un mot, un verbe, une profondeur, dans le sens le plus sauvage, le plus mystique, le plus vivant ».
C'est plus qu'une citation, c'est un auto-portrait.
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Ce recueil inclus des feuilles de route qui font une bonne compagnie sur le rayonnage de ma bibliothèque aux feuilles d'herbe de Whitman.
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Du monde entier au coeur du monde

Pourquoi j'ai aimé lire ce recueil? Tout simplement car Cendrars nous raconte ses experiences et ses voyages à travers ses poèmes, tout en utilisant un mouvement littéraire original que je ne connaissais pas:
Le simultanéisme. Puisque en effet dans la plupart des ses poèmes, le poète utilise la fusion des couleurs. Notamment dans ces poèmes ci dessous.


Natures mortes
p116

Blaise Cendrars est un poète du 20é siècle qui a beaucoup voyagé.
Dans ce poème, il nous fait part de différentes choses inanimées.
Il a sûrement rencontré ces choses lors de ses voyages.
„Le classeur américain“l8,
„Que vertes les campagnes premières
Normandie“l11,12, et „Avec une bouteille d'encre de chine“l16.
Toutes ces choses proviennent de différents endroits du monde.
Peut être qu'il écrivait pour immortaliser ses souvenirs.

Le paysage
p240

Ce poème nous plonge dans une atmosphère plutôt immersive.
Les vers 1-2-3 y parviennent particulièrement bien.
En plus d'y fusionner les couleurs comme sait si bien le faire Blaise Cendrars dans tout le recueil, il nous fait comprendre le paysage.
„La terre est rouge“l1 évoque la chaleur, puis „le ciel est bleu“l2
nous montre la netteté du paysage, et enfin, „“la végétation est d'un vert foncé“l3 nous représente la densité de la faune.
De plus avec sa fusion des couleurs il nous fait ressentir certaines sensations telles que, la difficulté(le rouge),la liberté(le bleu),et la vie(le vert).
En résumé, ce poème nous représente le paysage qu'il voyait quand il voyageait mais nous fait aussi ressentir des sensations à travers la fusion des couleurs.
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