Indépendance est le deuxième tome de la trilogie
Terra Alta.
Melchor Marin mène de nouveau l'enquête mais pour une affaire qui le fait quitter la
Terra Alta, région chère à Olga, son épouse aimée mais assassinée dans le livre précédent.
Il revient à Barcelone, sa terre d'enfance, pour enquêter sur une affaire mêlant politique, jeux de pouvoir et d'influence. le tout baigné dans une atmosphère de perversion. de beaux ingrédients, certes, mais ça, c'est ce que l'auteur avait sans doute l'intention de faire. Sauf que le tout forme une brouet très indigeste. Les composantes sont là, posés sur la table, inertes et sans vie.
Javier Cercas a complètement oublié de nous raconter une histoire. Il s'est contenté de coucher sur papier ses propres fantasmes et ses propres critiques de la Catalogne et de Barcelone en particulier. le tout n'est pas maîtrisé du tout. L'histoire demeure palotte, sans relief et complètement incapable de nous emporter. Fade en un mot.
Que nous a fait
Javier Cercas avec l'écriture de ce bouquin? Je m'interroge car le talent de Cercas est très grand. S'est-il trop vite engagé à écrire une trilogie vis à vis de je ne sais qui? J'espère juste vis à vis de lui-même et qu'il s'agit d'un acte manqué sans qu'elle ait été inspirée par des personnes mues par l'appât du gain...
Le livre est constellé de dialogues sans intérêt (et selon moi, un excès de dialogues dans un roman est une preuve de l'absence d'inspiration d'un auteur), de descriptions de la vie politique autour de la ville de Barcelone auxquels je n'ai rien compris ou si peu. Je me demande même si l'auteur comprendrait en se relisant. N'est pas
James Ellroy qui veut... Aucun personnage ne sort du lot, tout est plat et invraisemblable. Même Melchor Marin, l'énigmatique héros magnifiquement sombre et original du premier livre de cette trilogie, est devenu insipide. L'auteur aurait pu le préserver et sauver ainsi son roman de façon infime, mais cela aussi il a omis de le faire.
Il y avait, dans les premières pages, une enquête policière parallèle prometteuse mettant en scène une affaire de séquestration d'une épouse d'un parrain de la drogue local... Cercas ne la développe pas du tout, alors qu'elle aurait pu donner du relief à ce bouquin. Il parque cette enquête dans le bac à sable comme un bolide en panne d'essence. Idem pour le personnage de l'inspecteur Sanchez dont l'auteur ne fait rien non plus. Une suite de pétards mouillés.
Je n'ose imaginer ce que sera le troisième tome de
Terra Alta. Je ne le saurai jamais. Désolé, Javier.
Inutile de vous dire que je vous déconseille
Indépendance, même si mon attirance pour cet auteur reste intacte. J'en ai heureusement d'autres sur mon étagère.