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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Gilbert Cesbron - Il est minuit, docteur Schweitzer - 1952 : Minuit l'heure du crime, en l'occurrence l'heure d'un des pires crimes que la terre ait connu, cette première guerre mondial qui vit tant d'hommes s'entretuer au point que le terme assassinat aurait du être galvaudé jusqu'à la fin des temps. le docteur Schwetzer est un bienfaiteur, un de ces colonisateurs qui ont choisi d'aider les populations africaines plutôt que de les exploiter comme tant d'autres. Dans son petit dispensaire en pleine brousse quelques hommes et une femme en attendant l'ordre de mobilisation général vont tenter de se définir et de donner à la postérité leur vision de l'humanité. Chaque point de vue qu'il soit sociétal ou religieux va enrichir un dialogue humaniste troublé par des objections sur les desseins d'un conflit vu comme l'échéance terminale d'un monde en décomposition. Alors que vont s'écrouler des sociétés tout entière, les mains agiles du chirurgien malgré sa fatigue vont tenter de sauver un petit garçon, un peu comme si cet homme solitaire par cette action désespérée sauvait par avance l'humanité de l'extinction. Il y avait évidemment un vrai symbolisme dans ce geste tout comme dans l'affection qui unissait l'infirmière et le soldat décidé malgré cet amour profond a rejoindre la France pour combattre. Chacun se demandait aussi ce qui avait poussé l'autre à se retirer au fond de la jungle en délaissant ainsi la civilisation et ses plaisirs. Quel acte caché, quel déception avaient pu pousser un médecin renommé, une jolie fille ou un prêtre promis a de bien plus belles paroisses a partager le sort des indigènes ? La violence elle se rapprochait provocant la mort d'un des protagonistes et rendant encore plus prégnante le besoin de comprendre cette folie qui allait entraîner les hommes vers l'abîme. Aussi intéressante à lire qu'à voir jouer sans doute, cette pièce en deux actes était l'oeuvre la plus célèbre et la plus intéressante de Gilbert Cesbron. Elle donnait en plus un axe de réflexion a toute personne qui s'interrogeait sur la vacuité de l'existence humaine... poignant
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Dans cette pièce l'auteur met en scène Albert Schweitzer dans son hôpital de Lambaréné le 1er août 1914. le chirurgien croise aussi deux personnages dans lesquels on peut facilement reconnaître Lyautey et le Père de Foucauld.
Deux thèmes principaux ressortent de cette tragédie : la guerre (qui est imminente) et l'amour; mais Gilbert Cesbron fait aussi dialoguer ses personnages au sujet de la foi, et du bonheur...
Un huis-clos qui se déroule dans un bureau mais qui tient en haleine le lecteur car il est confronté à des personnages qui ont des convictions profondes (sens du devoir, honneur, humanité, dévouement...)
Ecrite il y a 70 ans cette pièce me semble toujours digne du plus grand intérêt, car elle suscite la réflexion.
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Une pièce de théâtre riche de sens... Tout se déroule la nuit du 2 au 3 août 1914 pour le Docteur Schweitzer, alsacien. Il consacre sa vie à soigner des malades, mais L Histoire ne s'embarrasse pas des relations humaines particulières ... la guerre écrase tout. Gilbert Cesbron a réuni ce médecin, pasteur, Lyautey et Charles de Foucault en cette nuit si particulière... les dialogues sont beaux, forts. Un livre qui se relit à tous les âges!
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Ce texte est remarquable. Cesbron est un grand. Il fait vivre des personnages d'une intelligence rare, qui cohabitent dans une atmosphère plombée : les dialogues en sont souvent splendides, des formules concises très puissantes qui expriment toute la singularité de ces héros. Une tension incroyable entre l'individu et le groupe, entre la foi et la vie, entre la mort et la joie, entre différentes formes possibles de fidélité... Un livre émouvant, spirituel...
Cesbron manie tout cela et tellement d'autres choses (il y a un nombre de niveaux de lecture insoupçonnable(s)) d'une main de maître.
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On connait Gilbert Cesbron le romancier, on connaît moins Gilbert Cesbron le dramaturge. 7 pièces seulement dont la première « Il est minuit, Docteur Schweitzer » eut à son époque un succès retentissant, et qui, avant de tomber dans l'oubli, essuya une accusation de bondieuserie bavarde, artificielle et sentencieuse. Accusation outrancière si on prend le temps de lire le texte, de le replacer dans son contexte d'écriture, et dans celui de l'action.
Nous sommes le 1er août 1914, à Lambaréné, au Gabon. le docteur Albert Schweitzer est un médecin, pasteur, et théologien (protestant). Il est alsacien, donc en 1914, de nationalité allemande. Il est aussi un remarquable musicien, il joue du piano et de l'orgue, il est un spécialiste reconnu de Jean-Sébastien Bach. Depuis un an (1913), il a construit cet hôpital de brousse où il combat entre autres maladies, le paludisme.
La date n'est pas innocente : le 3 août, l'Allemagne va déclarer la guerre à la France. A Lambaréné, avec cette menace, un huis-clos va s'installer entre cinq personnages : le docteur Schweitzer, 40 ans, son assistante Marie, 32 ans, le père Charles de Ferrier, 42 ans, le commandant Lieuvain, 40 ans, et l'administrateur Leblanc, 38 ans. Les personnages sont eux-mêmes symboliques et transparents : Schweitzer est un « saint civil », comme Cesbron aime en faire figurer dans ses romans : pas sans défauts mais d'une haute valeur morale, humaniste et généreux ; le père Charles est un « saint religieux » on peut y voir en filigrane le père Charles de Foucauld ; le commandant Lieuvin est un militaire, et qui plus est un militaire colonial, en qui on peut reconnaître Liautey ; Leblanc est l'administrateur colonial, la voix de la France, dans tout ce qu'elle peut avoir d'administratif, tatillon, et colonialiste ; Marie, quant à elle, est la figure féminine, séduisante sans être séductrice, réfléchie et consciente de son rôle (elle rappelle par bien des côtés l'Hélène des « Saints vont en enfer », écrit la même année). Tous les grands thèmes sont balayés, des plus généraux aux plus intimes, avec une vérité de ton qui force l'admiration : l'amour, la mort, la guerre et la paix, la souffrance, le sens de la vie, Dieu… Gilbert Cesbron met en scène ces personnages qui s'affrontent ou se rejoignent, et mettent en lumière le caractère humain qui les anime, chacun le sien.
Cesbron connaissait personnellement le docteur Schweitzer, qu'il avait rencontré à Gunsbach (Alsace) en 1949. Conscient d'avoir devant lui une personnalité hors du commun, il n'en dresse pas pour autant une hagiographie : Schweitzer était pétri de contradictions : blanc médecin des noirs, il avait une mentalité de colonial ; médecin, il était plutôt réfractaire à la médecine traditionnelle ; les noirs étaient ses frères, mais pour rien au monde il n'aurait mangé comme eux…
La pièce eut du succès, le film qui en fut tourné par André Haguet en 1952, en eut encore plus : Pierre Fresnay y tenait le rôle principal, aux côtés de Jean Debucourt, Raymond Rouleau, André Valmy et Jeanne Moreau. Aujourd'hui il a bien vieilli, et le jeu des acteurs paraît ampoulé et surtout terriblement bavard. En revanche lire le texte de la pièce reste un plaisir et une invitation à la réflexion.

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Un livre qui laisse une empreinte indélébile
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Gabon, à la veille de 1914. le docteur Albert Schweitzer s'occupe de l'hôpital de brousse qu'il a construit pour soigner la population locale, abandonnant femme et enfant restés en Alsace. Il a pour compagnie Marie, son infirmière, et reçoit souvent les visites de ces voisins : le père catholique de Ferrier chargé de sauver les âmes, le commandant Lieuvin chargé de construire les routes, ainsi que Leblanc, l'administrateur civil chargé de faire respecter l'ordre. le docteur n'a de cesse de travailler pour soigner encore et encore, tandis que bientôt la menace de la guerre lui fait craindre de se retrouver l'ennemi de la France puisqu'il est alsacien. de son côté, le commandant Lieuvin est amoureux de Marie, et réciproquement, mais celle-ci est également courtisée par Leblanc.
Lien : http://lecturesencontrepoint..
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