Tino Rossi, celui-là même qui tutoyait le Père Noël et lui donnait des consignes précises, a prétendu que la vie commençait à soixante ans. Ça doit expliquer
pourquoi Noémie n'est pas au mieux de sa forme : elle n'a pas encore atteint la soixantaine. Ça ne saurait tarder, mais en attendant elle doit supporter ses jeunes collègues aux dents longues, son mari retraité mollasson, une vieille maman qui se prend pour
Brigitte Bardot ou Marilyn - Monroe, pas Manson, moindre mal. Noémie ne voit jamais son grands dadais de fils toujours par monts et par vaux, elle voit en revanche un peu trop souvent sa fille qui la prend pour sa baby-sitter. Et, dernier problème en date et non des moindres : ces deux petites boules détectées à la mammo qui l'obsèdent.
Si vous avez suivi les aventures de Noémie à quarante ans (Le démon de Midi) et à cinquante ans (Le démon de l'après-midi), vous ne serez pas dépaysés. On retrouve le trait épais et lourd de
Florence Cestac, son ton girly grinçant, plus proche de
Claire Brétécher que de
Pénélope Bagieu. Les situations et les personnages rappellent du vécu, certes, mais sont quand même bien caricaturaux et l'on devine que l'album est destiné à être adapté au théâtre, comme l'a été le Démon de Midi.