Une promesse

Une promesse est une promesse.... Alors, chaque jour, depuis 10 mois, ils se relaient auprès de Fauvette et Étienne. Ils aèrent la maison, mettent les couverts, fleurissent la table, allument la veilleuse, lisent quelques poèmes, font le lit, remontent le coucou. Chaque jour, immanquablement, quelqu'un est là auprès du vieux couple. Que ce soit Madeleine, le Bosco, Paradis, Léo, Ivan, Berthevin ou Blancheterre. À Ker Ael, pour un temps, la vie s'anime...

Où il est question d'amitiés fortes, de souvenirs inoubliables, de mains tendues ou effleurées, de croyances, de fraternité, de deuils à surmonter, de gestes déplacés, de vocations transmises, de sanglots étouffés, de confiance partagée, d'amour indéfectible, de respect, de serments et de promesses... Où il est question de clés, de mer déchaînée, de veilleuse des âmes, de mobylette, de vélo, d'andouilles et du verre de la promesse... Où il est question de René Char et de Milon de Crotone... Une promesse qui relit les hommes, qui regorge d'émotions, de tendresse, de sincérité et de profondeur. Une promesse lumineuse, poétique, intime et bouleversante. Une promesse ou l'art et la manière pour Sorj Chalandon de dépeindre avec une profonde humanité des personnages magnifiques.

En Mayenne, dans un petit village, les habitués du café Bosco se relaient pour tenir une promesse. La promesse de faire durer un lien, de faire vivre l'oubli pour ne pas l'effacer. Comme une légende bretonne, une lanterne qu'on allume pour ne pas avoir peur, pour ne pas être seul, pour ne pas se séparer, pour ne pas se perdre dans la tempête.
C'est tendre et rugueux à la fois, comme l'amitié.
C'est sombre et lumineux.
C'est un poème, un moment suspendu...

"À travers les persiennes, le jour fait ce qu'il peut. Il filtre de latte en latte, il glisse avec peine, il s'épuise en poussière grise, il est déjà mourant."

Un petit village en Mayenne, un huis clos, un petit roman de par le nombre de pages (217), un Grand Livre d'Humanité et de Fraternité.
Sept amis, qui se voient journellement dans le café du village, sont liés par une promesse faite au Bosco, le tenancier. Quelle est cette promesse tenue fidèlement pendant dix mois ?
A lire si vous voulez la connaître !
Sorj Chalandon, conteur et poète dans l'âme, livre les secrets des personnages jusqu'à la révélation de la Promesse. Un roman plein d'émotions.

C'est un robuste et long poème, paisible et rugueux, un peu sorcier, qui dit l'amitié, le souvenir et la mort.
C'est une prose particulière et envoûtante, qui se joue formidablement des mots.
C'est l'histoire d'une fratrie, d'une fratrie élargie. Frères de sang, frères de galères, frères de coeurs.
C'est l'histoire d'une promesse, faite par l'un, tenue par tous, pour ne pas que des âmes meurent.
Et qui aime cet inoubliable Chalandon à mon sens a raison.

Lien : http://minimalyks.tumblr.com/

Qu'avons-nous donc au menu ?
Au départ, une idée simple voire simplissime : [ Manifestement liés par une promesse, dix mois durant , jour après jour, semaine après semaine, sept amis sont censés se rendre à tour de rôle dans une bâtisse apparemment inhabitée sise à l'orée d'un petit village de Mayenne ].
A partir de cela, Sorj Chalandon tisse patiemment sa toile narrative et, tel un peintre à son chevalet, plante en premier son décor, d'abord à gros traits, l'affinant ensuite peu à peu.
Parcimonieusement mais avec constance, il y installe progressivement ses personnages qui, de vagues silhouettes, prennent lentement corps et consistance.
Chacun d'entre eux va trouver sa place et son rôle dans ce cérémonial mémoriel aux multiples et subtils ressorts mais résistera-t-il à l'usure du temps, à l'évaporation du souvenir, à la trahison ?
Le lecteur, initialement intrigué, trouvera plaisir et intérêt à s'accouder, en leur compagnie, au zinc du café du Bosco, à partager ce récit philosophique aussi sublime qu'émouvant nous parlant en mots simples, justes et sans pathos d'affection, d'amitié, d'amour, de fidélité, de transmission, de solidarité, de mémoire, de respect, de dignité, de la vie, de la mort, du deuil et de l'oubli ..., bref, de valeurs humaines que notre monde a par trop tendance à négliger voire reléguer au second plan si ce n'est aux oubliettes.

La plume de Sorj Chalandon, c'est du miel qui fond sur la langue et dans le coeur, c'est du rire et des larmes à chaque phrase, et Une promesse ne déroge pas à la règle.
Il est question de force des sentiments dans ce court roman qui conte une grave et belle histoire.
Pas de bien ni de mal, juste des personnages que la vie n'a pas épargnés mais qui n'ont pas oublié d'aimer.
Grande fan de l'auteur, je me suis délectée une fois de plus de sa délicatesse et de ses tournures légères au service des sujets les plus importants : la mort, la fraternité, l'amour...et ce que l'on promet.

Il paraît que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.
J'en connais un qui n'est pas de cet avis : c'est Lucien Pradon, dit le bosco, cafetier de son état et bien décidé à honorer coûte que coûte le serment qu'il fit naguère à son grand frère Etienne. Pour tenir sa parole, le bosco n'est pas seul. Autour de lui sont ses amis d'enfance (Berthevin, Léo, Madeleine) et des nouveaux venus (Ivan, Paradis, Blancheterre), tous témoins du même engagement, tous impliqués dans le même projet fou, tous ensemble contre l'oubli.

Enfin, il y a Etienne et sa femme adorée, Fauvette, qui veillent en silence sur la "bande à bosco". Voilà tous les acteurs de ce merveilleux petit roman, qui aborde avec une infinie délicatesse les thèmes universels de l'amour et de l'amitié, de la fidélité et du temps qui passe. Les phrases sont courtes, le style est limpide : Sorj Chalandon va à l'essentiel et maîtrise à la perfection l'art du mot juste, celui qui mouille les yeux et touche directement au coeur.
Je ne me savais pas si émotif, mais difficile de lutter face à un texte si désarmant d'authenticité : tout y est simple et beau !
(j'en vois au fond qui rigolent, alors je m'arrête là pour ce soir ;-)

Un jour prochain, j'espère, je serai à mon tour le vieil homme de ma Fauvette.
Peut-être relirai-je alors, avec plaisir et nostalgie, cette jolie promesse qui dit que "rien n'est plus vivant qu'un souvenir" ?

Une promesse. Laquelle ? On ne comprend pas tout de suite, mais très vite on devine.

Une magnifique ode à la solidarité et à l'amitié.
Une façon délicate de lutter contre l'oubli et d'apprivoiser la mort.

Par ses mots Sorj Chalandon sait faire venir la lumière dans les recoins les plus sombres, se déployer la douceur au milieu du manque et de l'ennui.

Les romans de Sorj Chalandon ont des univers et des thématiques variés, mais avec chacun on se délecte d'une plume douce dans sa sobriété, simple mais poétique, sensible et empathique. Un régal, une tendresse.

Ils sont sept. Sept vieux amis. Sept fidèles qui ont promis de continuer à visiter Ker Ael, la maison de Fauvette et Étienne, après le décès du couple. Pour garder un semblant de vie dans les murs désertés. Pour maintenir une flamme fragile, mais têtue. Pour honorer un souvenir d'enfance. À chacun son jour de visite. À chacun son verre de promesse quand il a rempli son devoir. Et à chaque passage, les présences ténues d'Étienne et Fauvette continuent d'exister, vacillantes et fragiles, déterminées à rester ensemble jusqu'au bout. « Ils doivent s'enlacer fort, se tenir par les yeux, se protéger, ils doivent ne jamais se quitter du coeur. » (p. 24) Mais combien de temps peut-on tenir une promesse et hypothéquer l'existence des vivants d'une dette aux absents ? « Tu ne crois pas qu'on a tous été formidables ? [...] Tu ne crois pas que ce cérémonial doit s'arrêter un jour ? / Je ne sais pas. / On n'a rien à se reprocher. Je suis sûr que Fauvette et Étienne sont fiers de nous. » (p. 60)

Après le petit Bonzi qui m'a permis de découvrir un auteur au talent certain, Une promesse confirme mon impression : Sorj Chalandon sait mettre son grand talent au service d'histoires simples, mais profondément bouleversantes. Ici, le récit est tissé de légendes bretonnes, de superstitions de marins et de fables d'enfants. Se souvenir des morts, c'est garder vivace une veilleuse que l'on refuse d'éteindre, que l'on craint de souffler. Mais c'est surtout reconnaître ce que l'on doit aux gens doux et bons qui ont croisé notre chemin et qui, d'un sourire ou d'une parole, nous ont rendu l'existence moins âpre. Une promesse, c'est 125 pages de beauté, de délicatesse et de fidélité.

Dans un petit village, six hommes et une femme , liés par une solide fraternité et une réelle amitié auxquelles s'ajoutent une enfance commune pour cinq d'entre eux, mènent, chacun à tour de rôle un étrange rituel dans la maison d'un couple défunt qui, durant leur vie, les a tous aidés. Les sept amis ont fait une promesse et la tiennent, mais un jour, ils en ont assez…..

À cette histoire dans laquelle l'émotion v s'intensifie à chque chapitre, s'ajoute la prose poétique de Sorj Chalandon où l'adjectif devient nom, le nom devient verbe et le verbe se voit voler ses compléments. Et l'on voit des « hommes en triste » et on « entend comme une faible lumière»…

Ceux qui aiment l'action, l'aventure, le suspens seront déçus: il n'y en a pas. Mais ceux qui aiment ou qui ont aimé, ceux qui ont un peu d'altruisme en eux, ne pourront que succomber sous la puissance émotionnelle, sous la douceur et la tendresse de ce livre