Le chant de la vengeance

Si tu aimes les romans autour de secrets de famille, alors tu vas aimer celui-ci. La jeune May, un peu naïve, qui a toujours été surprotégée par sa mère, se retrouve dans la villa familiale de sa tante, qu'elle n'a jamais connu. Mais très vite, on se rend compte que les apparences sont trompeuses et qu'il y a peut-être quelque chose d'autre que la simple charité pour avoir accueilli cette orpheline... Tout le monde agit bizarrement, mais comment savoir ? May n'a jamais vraiment connu ce monde d'opulence, de richesse, elle ne veut qu'une chose : s'adapter et être la fierté de cette famille qui lui évite la pauvreté et la misère. Heureusement (ou malheureusement) pour elle, sa tante laisse échapper quelques vérités au milieu de la confusion liée au laudanum...

Le contexte est original, car c'est tout bête mais je n'ai pas souvenir d'avoir lu un roman historique qui prend place à San Francisco au tout début XXe siècle. On suit la vie de May à son arrivée dans la villa familiale, mais le roman est séparé en trois parties qui correspondent à trois périodes de la vie de l'héroïne. La première : son arrivée et les secrets, la trahison, elle est jeune, naïve, pas préparée... La deuxième : une période difficile, où elle va devoir plonger dans ses ressources et trouver une force intérieure et enfin la troisième partie, où elle cherche à se venger et à retrouver sa liberté, après le séisme de 1906, une des plus grandes catastrophes naturelles qui a secoué la ville, entre destruction et incendies.

On apprend aussi l'importance de la communauté chinoise dans la ville, mais aussi le racisme ambiant envers les "chinetoques" qui sont considérés comme menteurs, la plupart étant des domestiques mal considérés.

Enfin, le personnage de May évolue et passe d'une jeune femme crédule à une femme forte, qui s'est découvert une volonté et une détermination dans les épreuves, et qui est maintenant prête à tout pour vivre libre. J'ai beaucoup aimé l'évolution du personnage, ainsi que les fausses pistes, les secrets avant d'aboutir à la vérité. Peut-être pas la justice, mais au moins, la vérité.

Le roman étonne, le rythme est là et surtout, les trois parties sont assez variées pour ne jamais ennuyer. L'intrigue évidemment est captivante, je n'avais qu'une envie : connaître enfin le dénouement ! Il y également a une note de romance, qui prend principalement le pas dans la troisième partie, ce qui fait que ça peut plaire à ceux·lles qui aiment une légère romance dans leurs romans comme à ceux·lles qui n'apprécient pas forcément les histoires d'amour, car c'est léger et pas du tout central dans le récit. (Je fais partie de la première équipe. ❤)

J'ai trouvé la première partie du livre longue, et celle que j'attendais impatiemment trop courte. L'histoire était plutôt intéressante, avait du potentiel, mais la vengeance pas suffisamment développée. J'aurais aimé que les proportions soient inversées. La fin m'a semblé précipitée. Une lecture passable mais pas assez bonne pour me combler.

Le Chant de la vengeance commence comme un roman gothique : May est une jeune femme un peu naïve et innocente qui va vivre des épreuves terribles, ses proches semblent cacher de lourds secrets et agissent mystérieusement, les apparitions de sa tante sont quasi fantomatiques et ses propos inquiétants et surtout la demeure de la famille de May à San Francisco est pleine de recoins sombres, de pièces à l'abandon... que May explore avec un mélange de fascination et de peur. J'ai vraiment adoré cette ambiance, c'est très bien écrit et cela rend le roman très addictif dans sa première moitié car on se délecte de cette atmosphère gothique et on se pose aussi une foule de questions sur May et sa famille de San Francisco. Vu que le roman se passe en 1903, on est encore en plein dans l'époque du Gilded age et c'est là aussi un aspect qui m'a plu, plonger dans le monde des familles américaines aisées, avec l'affrontement entre anciens et nouveaux riches mais aussi le développement des grandes villes grâce à l'industrialisation et à la construction de grands immeubles... La première partie du roman s'achève sur un évènement complètement inattendu et qui m'a complètement surprise car je ne m'y attendais pas du tout !!!
La deuxième partie est assez courte mais terrible à lire car May se retrouve internée dans un asile et vit des moments vraiment très éprouvants. On se demande comment elle va s'en tirer.
La troisième et dernière partie commence sur les chapeaux de roue avec le récit du tremblement de terre de San Francisco de 1906 : l'autrice a parfaitement bien retranscrit l'ampleur de cette catastrophe et l'ambiance de chaos et de fin du monde qui règne dans la ville. Mais surtout l'intrigue prend un nouveau tournant (la vengeance de May contre sa famille qui l'a fait interner et lui a volé son argent) et même si j'ai tout autant apprécié et dévoré ces pages que les précédentes, elles m'ont un peu déçues : le caractère de May est un peu trop radicalement différent de ce qui précède et surtout je trouve que les évènements s'enchaînent un peu vite, ce qui crée une certaine frustration par rapport aux attentes que l'on avait dans le reste du roman.

Malgré ces quelques bémols, j'ai vraiment apprécié ma lecture du Chant de la vengeance, je trouve que c'est un excellent roman historique aux accents gothiques.

En seulement quelques mots, j'étais cueillie, happée. Envoûtée par une ambiance sombre, inquiétante et irrésistiblement magnétique à la fois.

À peine les portes du manoir des Sullivan franchies, j'ai été envahie par un malaise irrépressible, ne parvenant pas à croire une seule seconde en la gentillesse de cette famille mystérieuse. Au fil des pages, je redoutais de plus en plus la menace latente que je devinais dans l'ombre, tout en ignorant quelle en était la teneur exacte. À aucun moment je n'ai compris quels sombres secrets se dissimulaient sous les apparences trompeuses, les faux-semblants, les sourires de façade et la bienveillance feinte.

Je me suis immédiatement attachée à May. le coeur débordant de bonté, c'est une jeune femme très touchante et sensible, mais sa naïveté fait d'elle une victime idéale...
Quand arrive le point de rupture, tout s'imbrique parfaitement. La vérité éclate enfin, et elle est bien plus sordide et glaçante que tout ce que j'avais imaginé. C'est le coeur serré et révolté que j'ai poursuivi ma lecture. Certains passages sont effroyables. Je les ai lus le ventre noué tant j'avais peur pour May. J'ai ressenti intensément sa peine, sa détresse, le sentiment d'injustice qui la broyait et toute la puissance du désir de vengeance qui l'exaltait et la possédait tout entière. Peu à peu je l'ai vu évoluer, grandir, se transformer et déployer ses ailes.
Et quand s'est enfin élevé le chant de la vengeance, je l'ai savouré pleinement.

Je reconnais que j'aurais aimé que May se venge d'une façon nettement moins douce après tout ce qu'elle a pu endurer. On est loin de l'apothéose que j'espérais. Mais avec le recul, et en replaçant l'histoire dans le contexte de l'époque, je trouve son choix intelligent et parfaitement adapté. Il révèle que malgré tout ce qu'elle a subi, elle n'a jamais trahi ce qui fait d'elle ce qu'elle est, une femme admirablement forte et courageuse qui a su se relever et renaître de ses cendres.

Laissez-vous emporter par l'ambiance sombre et un peu gothique de ce roman palpitant qui saura vous hypnotiser jusqu'à la dernière page...
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Une bonne histoire bien écrite même s'il manque un peu de rythme, notamment dans les premiers chapitres. La description du contexte historique, des us et coutumes de l'époque etc est très bien faite et on sent que l'auteur s'est très bien documentée. La "transformation" de l'héroïne suite à ses déboires est assez sympathique à lire et, le rythme s'accélérant, on finit le livre assez rapidement car on est finalement pris par l'histoire. En clair, un bon roman qui mérite d'être lu car on passe un bon moment.

J'ai beaucoup aimé cette héroïne. Et surtout son évolution. Si dans la première partie du roman on a une héroïne naïve et qui se contente de suivre les autres. Dans la seconde partie elle prend son envol
Une histoire intéressante et bien écrite. Je suivrai les autres publications de l'autrice

Un roman historique comme je les aime ! Une jeune ingénue, des secrets de famille et une trahison ? N'en dites pas plus, c'est pour moi ! Ce livre fut une très jolie découverte. L'évolution de May est parfaitement écrite par Megan Chance, qui nous décrit aussi, de manière peu avantageuse (mais peut-être aussi plus réaliste) la vie de ces privilégiés américains ainsi que les dégâts provoqués par le tremblement de terre de 1906.

Je découvre à la suite les romans de chez Éditions Faubourg Marigny et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils me font vibrer !

Suite au décès de sa mère, May part vivre à San Francisco auprès d'une tante inconnue, Florence Sullivan. Accueillie à bras ouverts, impressionnée par une opulence qu'elle n'a jamais connue, May se rend rapidement compte que les apparences sont trompeuses : sa tante sous laudanum, sa cousine disparaissant la nuit, la mise en garde de Shin, une des servantes. Lorsque May comprend enfin, le piège s'est déjà refermé sur elle. Accusée de meurtre, mise au ban contre son gré, son salut passera par un événement historique inattendu : le terrible tremblement de terre qui frappa San Francisco en 1906.

Porté par un plume flamboyante, ce récit oppressant mêlant l'intime et l'Histoire est passionnant à plus d'un titre. le décor fait d'or et de chérubins, de champagne et de corsets nous plonge dans l'ambiance de début de siècle, les riches familles règnent sur une société aux moeurs dictées par l'argent, le nom, la gloire et, avant tout, les apparences.

Découvrant ces usages au rythme de l'héroïne, nous la suivons avec soulagement tenter de trouver sa place en gardant un oeil critique et parfois acerbe. May est une jeune femme moderne à plus d'un titre, artiste dans l'âme, déterminée à travailler et à ne pas se laisser happer par l'oisiveté qui caractérise le milieu dans lequel elle a débarqué.

Poussée dans ses retranchements, elle fera preuve d'une force et d'une bravoure  salvatrices. Une héroïne progressiste qui nous embarque avec elle !

Plus profond qu'au premier abord, le roman aborde des sujets très actuels : racisme, lutte des classes, patriarcat, pouvoir de la presse…

Petit bémol très objectif : j'ai trouvé la vengeance un peu light.😈

Un roman très addictif ! Une réussite !

(Je vais suivre de près les futures parutions de cette maison d'édition.)

La maman de May lui a toujours dit qu'un destin exceptionnel l'attendait. Ainsi, lorsqu'elle sa tante, dont elle ignorait l'existence, lui propose de la prendre sous son aile à la mort de sa mère, May n'hésite pas et accepte aussitôt.
La voilà transportée des bas fond de Brooklyn dans la haute bourgeoisie de San Francisco.
Alors qu'elle pense s'acclimater parfaitement, elle ne se doute pas qu'elle est en train de tomber dans un piège tendu par sa propre famille.
En plus d'une histoire de famille et de vengeance bien ficelée, le chant de la vengeance nous fait découvrir le San Francisco du début du XXème siècle, alors en pleine mutation. L'occasion de comprendre les rouages de cette immense ville, l'importance de sa population chinoise, et le clivage entre les familles bourgeoises et les nouveaux riches.
Ce roman nous dévoile également un pan moins connu de la ville, en nous faisant découvrir les jours qui suivent le tremblement de terre de 1906 et comment la ville, presqu'entièrement ravagée, va se relever pour devenir la cité que nous connaissons maintenant.
Enfin, c'est aussi l'histoire d'une femme forte, qui va se dévoiler au fur et à mesure du roman et qui ne va pas hésiter à sortir des carcans alors imposé à la gente féminine.

Après le décès de sa mère, May part pour San Francisco vivre chez sa tante qu'elle ne connaît pas. Elle est alors accueillie par cette riche famille et son cercle mondain. Mais une zone d'ombre plane sur ce joli tableau. Sa cousine s'absente régulièrement la nuit, sa tante vit dans un brouillard continuel à cause du laudanum et l'une des servante ne cesse de mettre May en garde. Prise dans un tourbillon de trahison, de folie et de meurtre, May perd sa liberté. Jusqu'au jour où la terre tremble à San Francisco. May peut enfin reprendre son destin en main !

Bienvenue dans le San Francisco des années 1900. Dans ce milieu jusqu'alors inconnu pour May, on va vivre avec elle les sentiments qui l'animent. On comprend très vite qu'il y a de nombreux secrets autour de cette famille et le malaise s'installe progressivement. Pauvre May qui ne voit pas venir la méchanceté, la manipulation et l'oppression ! Pauvre May qui s'attache et tente de s'intégrer dans cette famille complètement folle ! Vient alors ce sentiment d'injustice que je déteste tant, celui qui me révolte, me fait entrer dans une rage folle, m'oppresse, celui qui donne l'impression d'un étau qui se resserre. Mais May refuse la résilience. Elle garde en elle toute cette colère garder l'envie de se battre et retrouver sa liberté. La vengeance est un plat qui se mange froid. Et quelle grande classe de la part de May dans sa vengeance !

Ce roman poignant traite de folie, mais celle-ci ne se trouve malheureusement pas là où on l'attend ...