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sur 213 notes
J'ai tourné autour de ce livre, reculée avant de me lancer, bien que tentée à cause du talent d'écriture de son auteure mais en ayant très peur du sujet. Et j'avais bien raison ! C'est admirablement bien écrit, documenté, exprimé, justement évalué ... aussi, quelle douleur impuissance que de vivre le martyr de ce petit garçon avec la toute puissance de sa prison, la Chambre ! Ce n'est pas un livre dont on sort indemne. Même s'il y a des accusations portées, elles le sont sans haine, plutôt dans le désir de comprendre comment on a pu laisser cet enfant dans un tel abandon jusqu'à sa mort. Et c'est l'infâme rouage de l'indifférence, notamment celle du déni de responsabilité devant la misère de l'innocent sacrifié. le choix de l'auteure est de ne pas faire de ses gardiens des monstres... celui-là avait peur (la Terreur, n'est-ce pas ?) ; celui-ci ne se sentait pas concerné ; l'autre était trop rustre pour s'apitoyer... etc... mais il reste que le petit a connu toutes les affres de l'enfermement dans le noir, la solitude absolue, la maladie, l'oubli total de son humanité. Et, toutes proportions gardées (il s'agit ici d'un enfant humain ) j'ai retrouvé cette attitude qui ne veut pas voir, ces dos qui se tournent "cela ne me concerne pas", lorsque j'essaye d'attirer l'attention sur un de ces chats misérables, livrés à la rue, que je tente de sauver... Ne sommes-nous pas tous coupables, pour une raison ou pour une autre, un jour, ne n'avoir pas osé intervenir ?
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Une chambre aux fenêtres obturées, des portes barricadées, c'est dans ce lieu sombre que vit pendant plus de 3 ans,"l'orphelin du Temple", le fils de Louis XVI. Après que ses instituteurs soient partis, l'otage de la nation se retrouve seul, abandonné de tous, oublié dans cette chambre crasseuse où les poux et la vermine sont devenus ses seuls compagnons. le petit Capet agonise sans qu'on le remarque et meurt à l'âge de 10 ans, victime de la bêtise et de la cruauté des hommes.

En écrivant l'histoire de cet enfant séquestré et de ses gardiens, Françoise Chandernagor a réussi le pari de transcender le roman historique en une oeuvre bouleversante et intemporelle sur la violence ordinaire.
Ici pas d'assassins même si tous sont coupables; coupables de la mort d'un enfant, victime de maltraitance et d'oubli. Et c'est avec une ironie mordante que l'auteur souligne la bêtise, l'indifférence et la cruauté.
Une oeuvre tragique, révoltante et émouvante aux larmes.
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C'est la tragique histoire d'un petit garçon qui va mourir.
Récit bouleversant de l'emprisonnement, l'isolation et l'agonie d'un petit garçon de 10 ans, otage embarrassant qu'on a trouvé plus simple de nier, d'"effacer"... avec le temps, on oublie...

Françoise Chandernagor nous raconte les derniers mois de Louis XVII avec toute la science de l'historienne, le talent de la romancière et surtout, les accents d'une mère : le morne enfermement dans la chambre-tombeau, l'épaisseur d'un temps privé de calendrier, l'agonie lente du délaissement. Par cette évocation, sans pathos mais pleine de colère, du déchirant martyre du petit roi, elle nous fait entendre l'insupportable indifférence face à l'assassinat insidieux d'une vie qui n'a pas même commencé.
Bouleversant !
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La chambre de Françoise Chandernagor nous narre la réclusion du jeune fils de Louis XVI, Charles Louis Capet, au sein de la prison du Temple. Une nuit, le garçon de 7 ans est séparé de sa famille et enfermé dans une chambre jaune.
Au début de son emprisonnement, Antoine, "l'instituteur", et sa femme prennent à peu près bon soin de lui. Ils le lavent, le nourrissent et s'occupent de l'entretien de la chambre et du linge. Ils sont un peu rustres et critiquent ses parents, mais il n'est point malheureux.
Lorsque les deux l'abandonnent et le laissent seul dans la chambre, l'enfant se retrouve confronté à ses peurs, surtout la nuit, et se replie peu à peu sur lui-même. Désormais, une flopée d'adultes "veillent" sur lui tour à tour, des commissaires, des fonctionnaires, ayant tous peur d'enfreindre le règlement quelque peu contradictoire qui régit la réclusion des otages. Ils le nourrissent et le chauffent. Point. L'enfant n'a pas de compagnie, plus de jouet, aucune notion du temps et ne voit presque pas la lumière du jour. Il est livré à lui-même et très vite se néglige. Linge et corps sales, il finit par faire ses besoins par terre et la vermine pullule. Il ne mange pas, est prostré, ne parle plus et tombe malade.
Devant l'état déplorable de l'enfant, peu d'adultes agissent et le pauvre petit se mure de jour en jour dans sa solitude et son isolement.
C'est que le contexte de la Révolution Française n'aide pas, chacun a peur pour sa peau, les dénonciations sont nombreuses et les têtes tombent. On voit que l'enfant ne va pas bien, mais chacun se rejette la responsabilité et préfère rester aveugle.
C'est un roman plein d'émotion et très fort. L'auteure alterne les points de vue, celui des médecins, des commissaires, de l'économe et notamment celui très pertinent de la blanchisseuse qui constate qu'elle n'a plus de vêtement du petit à laver. Tous ces adultes, trente ans plus tard, alors qu'ils sont questionnés, se dédouanent. A qui la faute ? A l'Histoire ? A l'absurdité des ordres donnés d'en haut ? Toujours est-il que le jeune Louis XVII a été victime de ce contexte. Il est né dans la mauvaise famille, au mauvais moment.
J'ai adoré ce texte, très intelligent. C'est effroyable mais l'auteure reste à distance. Une courte et triste tranche de l'histoire que Françoise Chandernagor nous fait revivre.
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Qui n'a pas été curieux du sort réservé au fils de Louis XVI ?
Est-il mort dans la tour ? est-il sorti vivant ?
Aujourd'hui encore , beaucoup de prétendants pour cette descendance...
Françoise Chandernagor narre ce qu'a été la vie du dauphin , cet enfant de 8 ans enfermé dans la chambre , coupé du monde dans les temps les plus sanglants de notre histoire , cette période de terreur : 1789.
Une séquestration qui reste un fait divers au regard de l'horreur extérieure , de la politique déchirée et d'une administration dans le chaos.
C'est l'histoire d'une invraisemblable affaire en huit-clos qui nous transbahute dans une pièce dans laquelle toutes les humiliations et conditions de détention des plus cruelles s'abattent , l'observation de la déchéance et de la solitude jusqu'à l'autisme , l'agonie.
L'auteur ressuscite l'abomination , retraçant grâce aux documents d'époque , des témoignages anciens de tous ceux ayant approché le dauphin dans la tour , le tout, renfermant l'atrocité d'une période ou chacun craint pour sa tête , sans prendre de gants, Chandernagor décrit la peur qui régnait dans chaque logis de France face aux rouages d'une société embrasée et sanguinaire.

Ce roman soulève au delà de ce fait historique, l'inhumanité , la bêtise de masse et nos temps sombres , toujours d'actualité dans divers pays dans lesquels l'infamie règne en toute liberté , à l'image de la Russie Poutiniste , le Liban, la Syrie et j'en passe...
Chandernagor écrit, toujours avec cette écriture académique , un récit fouillé des plus intéressants , peut-être parfois un peu trop monotone lorsqu'elle bifurque dans les infractuosités de l'administration d'antan , ce qui peut lasser certains lecteurs.
Il en reste que l'humanité en ressort et que l'hommage est rendu à un oublié de l'histoire , ainsi qu'à tous les martyrs qui subissent encore leurs bourreaux.
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Avec ce roman, Françoise Chandernagor nous plonge dans l'obscurantisme de la Révolution française en nous contant le destin tragique d'un petit garçon, celui du Dauphin, Charles Louis Capet dit Louis XVII. Arraché à sa famille à l'âge de 7 ans et enfermé dans la prison du Temple, le jeune prince est confiné dans un isolement dramatique. Ses geôliers l'épient mais ne s'occupent pas de lui. On ne le lave pas, on ne l'habille pas, on ne lui parle pas. On l'oublie dans sa chambre dont on prend bien soin de boucher la fenêtre. On lui retire tout au fur et à mesure de sa détention, ses objets, sa santé physique et mentale… Car que peut devenir un petit garçon traité de cette sorte ? En pleine dégradation physique et intellectuelle, le Dauphin perd la notion du temps et oublie jusqu'à son nom. Petit être sale et autiste, il s'efface pour devenir un fantôme. Qu'a-t-il fait au juste contre le pays ? Rien, si ce n'est d'être né au mauvais moment dans la mauvaise famille. Pourquoi l'enfermer ? Ses bourreaux eux-mêmes ne le savaient sans doute pas, pris dans le cercle infernal de la terreur qui se déploie sur tout le pays. Vivant ou mort, le jeune prince embarrasse. Que faire de lui ? Juste l'effacer.
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Récit plus que bouleversant de la captivité du jeune Louis XVII en sa prison du Temple. Chandernagor appuie son texte sur des documents d'époque, rendant la trame, le décor, les lieux et l'époque plus que réalistes et historiquement vérifiables.
L'auteure donne le ton, dès la première ligne : "C'est l'histoire d'un petit garçon qui va mourir". On ne peut qu'en être chamboulé.
Tout dans ce roman est vivant. le lecteur est assis auprès de l'enfant, sur sa couche salle, dans cette pièce sombre. Il ressent la détresse, la solitude d'un petit garçon de 10 ans. On voudrait pouvoir lui toucher, le serrer, le consoler, le réconforter, lui assurer que tout sera bientôt fini... Parce qu'avant d'être roi, à 10 ans, on n'est toujours qu'un enfant.
Dans La Chambre, la cruauté réside dans l'indifférence.
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Etonnant récit de la captivité de celui qui fut notamment surnommé l'orphelin du temple.
On s'approche du sujet tout doucement, au début sans réellement évoquer de nom ou de lieu. On comprend au fur et à mesure de qui il s'agit (si on ne le savait pas avant d'ouvrir le livre bien sûr).
Au travers d'un sujet difficile et douloureux, Françoise Chandernagor s'interroge sur ce qui a pu amener les hommes à traiter un enfant d'une telle manière. Notamment pendant toute une période où la séquestration est encore plus stricte au point d'en être inimaginable.
Et au-delà de cette chambre qui est le pivot de cet ouvrage, Françoise Chandernagor s'attache à décrire une époque en suivant les parcours des personnes qui ont un lien direct ou indirect avec l'enfant (les gardiens évidemment, mais aussi les cuisiniers, les médecins, les lingères …).
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Voici un livre qui m'a bouleversé et que j'ai eu beaucoup de mal à finir; c'était un cadeau car je n'aurais pas sélectionné cette lecture...
L'historienne nous offre une nouvelle fois des mémoires imaginaires. Cette fois elle nous narre le calvaire qui fut la fin de vie de l'enfant Capet ou Louis XVII, emprisonné à la Tour du Temple pendant trois ans, à l'isolement et négligé à un tel point, qu'il s'est transformé en bête humaine, ayant perdu jusqu'à l'usage de la parole. Les sévices furent physiques puisque cet enfant est devenu gravement malade, sans que personne ne s'en inquiète. En fait, il les embarrassait tous et "par abstention", ils ont laissé faire la nature. Il y a eu aussi harcèlement moral car à l'âge de 8 ans, les révolutionnaires lui ont fait signer des aveux contre nature concernant sa mère, sa soeur et sa tante; mais l'enfant avait développé un syndrome de Stockholm afin de sauver sa peau...
On sent bien que l'historienne se garde de prendre position, mais tout de même, quel exemple d' inhumanité sanguinaire !
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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Une approche littéraire pour un fait historique, lié à la Révolution Française : l'emprisonnement du fils de Louis XVI à la prison du Temple.
Deuxième étage de la Tour. Pour des raisons budgétaires, les restrictions se font sentir. Un enfant de huit ans est laissé seul, sans précepteurs ni gardien, quasi emmuré. On le surveille par une lucarne, l'obscurité règne.
Dans la tête de l'enfant dans certains chapitres, nous nous interrogeons sur notre isolement, sur la disparition de notre instituteur. Pourquoi avons-nous si souvent changé de prénom ? Pourquoi devoir dénoncer nos proches ? Nous nous replions sur nous-mêmes, connaissons des terreurs dès que la nuit tombe, nous vivons une lente déchéance physique et psychologique.
Du point de vue des personnes chargées de s'occuper de l'enfant, nous assistons à l'absence d'intérêt pour un gamin de huit qui, selon eux, devrait s'avoir s'occuper de lui tout seul. Mais voilà, tout le monde n'est pas aussi solide, débrouillard et déluré qu'un gamin du peuple du même âge.
Emprisonnement, isolement, crasse.
« Enfant martyr » ? A défaut de témoignages vraiment fiables, les sources parlent, les archives du Temple, de la Commune, des comités de Salut Public, les chiffres bruts des dépenses qui lui étaient consacrées.
Un passage est particulièrement émouvant, celui de la lavandière chargée de blanchir le linge de la famille royale emprisonnée. Elle ne sait pas à qui est le linge, elle ne doit pas poser de question. Mais elle observe, se fait des idées, fini par s'interroger. Les vêtements de l'homme disparaissent. Ceux des femmes sont teints de noir. Les vêtements du garçon sont de moins fréquents, trop blancs, trop crasseux. Que se passe-t-il dans cette famille de bourgeois ? C'est une relecture originale de l'Histoire : la guillotine du père, le deuil de la mère et de la soeur, l'isolement de l'enfant qui ne sait pas prendre soin de lui…
Ce roman, c'est donc aussi une histoire des conséquences de la Révolution avec un regard original, mi-roman, mi-historique, très documenté. C'est aussi un livre dur sur la bêtise des hommes qui ne veulent pas voir la déchéance…pour ne pas avoir d'ennui…
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