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3,56

sur 131 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle belle écriture ! J'ai beaucoup aimé son style, la richesse de sa plume, la légèreté du rythme qui m'a fait voyager dans la campagne creusoise, un territoire que l'auteure connaît bien ; elle y passe une partie de l'année. Dans ce décor familier, elle plante les graines de ce roman qui bourgeonne d'une saga très féminine dans laquelle Olga, la « mater familias » née des amours d'un révolutionnaire russe et d'une limousine de souche, tient la place centrale. Sans doute aura-t-elle puisé dans sa propre histoire familiale quelques ressorts et dans ses interrogations personnelles, le désir d'aborder le thème de la mort. Cette certitude, inéluctable horizon humain, lorsqu'elle se présente pour prélever sa dîme, agit souvent comme un révélateur de secrets, qui ravive les blessures et les frustrations, tombe les masques, mais qui aussi resserre les liens, lave et soulage. L'agonie de leur mère sert de fil d'Ariane aux quatre filles Sarov qui vont dérouler l'écheveau de leurs souvenirs, examiner le fond de leur coeur, se questionner sur leur rapport à la mère, aux autres soeurs et affronter en même temps que les réponses, le temps qui passe et la proximité de l'échéance.
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Après la lecture de l'interview de Françoise Chandernagor dans Zadig n°16, j'ai eu envie de relire ce roman dont le personnage principal m'avait laissé une impression forte.
Je me souvenais d'une femme qui refusait de parler à ses filles, en dépit des soins attentionnés qu'elles lui prodiguent dans les derniers moments de sa vie.
Katia, l'aînée se charge d'organiser les choses. Véra aime la vérité, mais elle cache des secrets. Sonia, telle une éponge, absorbe les peines dont elle aimerait protéger ses soeurs. Lisa si belle, si triste arrive de Sydney, un peu perdue.
Elles entourent leur mère qu'elles aiment tant, mais qui les marque au fer rouge par trop d'amour. Quatre points de vue s'intercalent avec des ressentis différents sur leur enfance. L'auteur transcrit des émotions, propose des clins d'oeil vers des chansons qui résonnent pour moi, révèle des secrets, livre des pistes ; au fil des chapitres, on découvre un puzzle remarquable qui se tient avec justesse.
L'écriture est agréable, intelligente et cette histoire attachante. J'ai encore plus apprécié la seconde lecture.
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Aurions nous pénétré par inadvertance dans la maison de Bernarda Alba, le drame de Frédérico Garcia Lorca?
Effectivement nous retrouvons ici une mère dominatrice, un père invisible et des filles soumises à une relation fusionnelle. Mais, non nous sommes bien dans la chambre d'hôpital de la voyageuse de nuit, celle qui jeune(je cite) ressemblait à Ava Gardner et qui ressemble à présent à la momie de Ramses, enfin dans la chambre les trois quart du roman, parce qu'après c'est plus dur..Bon, donc, Olga est une voyageuse en fin de vie qui suite à un cancer en phase terminale s'enferme dans sa propre nuit, qui ferme la bouche et les yeux mais qui d'un simple battement de cils régente encore de main de maître son petit monde de filles.
Des filles, des poupées russes qui s'emboitent les unes sur les autres,quatre femmes fragiles qui gèrent leurs problèmes psychologiques en passant par l'alcool, le suicide, une vie parrallèle ou l'homosexualité, tandis que les petits fils sont eux (ô miracle!) des prix d'excellence.
Françoise Chandernagor, de l'Académie Goncourt, auteur de nombreux romans historiques dont L'allée du roi, La sans pareille, L'enfant des lumières... revient ici au monde actuel pour traiter des quatre visions différentes de la mère à travers les yeux des quatre filles.
Un roman entre amour et haine, selon le rang dans la fratrie et les relations nouées.
Sonia, la célibataire endurcie, l'esthéticienne à laquelle sa mère fait comprendre qu'elle l'a assez vue.
Véra, l'expert comptable chic,aux gestes posés, qui a su se faire aimer par son bon gout.
Katia, l'ainée rejetée, la romancière, qui recevait maintes taloches, jalouse de Lisa qui a longtemps été la préférée, voudrait bien lire quelques poèmes mais ça ne passe pas.
Lisa,la protégée l'avocate des causes perdues qui entoure sa mère de fêtes carillonantes.
Point de paroles mais des gestes révélateurs. Et des réflexions sur le cancer, les soins palliatifs,l'acharnement thérapeutique, la mort,la souffrance,l'euthanasie, l'acceptation.Et un secret lié au père. Et une fin déroutante mais qui laisse de libres interprétations au lecteur.
Et un excellent livre qui s'absorbe cul sec comme une eau de vie!

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Olga, la mère est en train de mourir. Katia, Véra, Sonia et Lisa, ses 4 filles se relaient à son chevet dans l'unité de soins palliatifs de l'hopital Louis Pasteur. le Père est un peu absent, en marge de cette "histoire de femmes".
Cette longue, lente agonie amène son lot de questionnements, de retours en arrière. Chacune des filles aborde cette mort de façon différente. Chacune se prépare à perdre SA mère qui n'est pas celle de l'autre.
Questionnements sur la fin de vie, les croyances, les peurs de chacun.
Des secrets de famille, tus, cachés, volontairement niés refont surface.
Un très beau roman, fort, attachant que je lis avec émotion.
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Elles sont quatre filles.
Katia, Vera, Sonia et Lisa.
Quatre filles autour d'une agonie. Leur mère, paupières hermétiquement closes par choix, se meurt lentement dans l'unité de soins palliatifs.

Autour de ces deniers instants, se cristallisent tous les souvenirs, les rancoeurs, les ratés, les secrets mal gardés, les tendresses et les silences protecteurs.

C'est une véritable introspection que nous propose l'auteure. En tant que fille, soeur et mere. En tant que femme. Comment elles se sont construites, face aux abus maternels, même les plus bienveillants. Et comment les choses anodines de l'enfance impactent à perpétuité.

Et puis la grande inconnue. Ce soi-meme face à la mort. Quand l'euthanasie est encore un sujet controversée. La part de culpabilité des proches, leur part d'abandon. de temps et d'émotions.

C'est un livre intelligent, sensible, sans concession, sans fausse pudeur. J'ai beaucoup aimé.
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Livre d'une grande beauté par le style, par l'expression des sentiments que partagent la mère, le grand-père, le père, les 4 filles - sentiments très complexes et différents, et surtout par la façon d'aborder la grande énigme de la fin de vie et de la mort - sujet très actuel pour lequel l'attitude difficile à décrypter de la mourante permet à l'auteur d'aborder l'essentiel des questions que l'on se pose devant la mort. La fin est non résolue et étrange.
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J'ai vraiment aimé ce roman qui en plus d'une vrai qualité littéraire se lit très bien.
Olga malade, en fin de vie, coupe brutalement toute communication avec son entourage et ses filles qui l'entourent se penchent sur ce que fut sa vie avant et après leur naissance.
4 filles Katia, Véra, Sonia et Lisa avec une même enfance mais toutes si différentes.
C'est un beau livre sur les relations d'une mère et ses enfants et des soeurs entre elles.
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La voyageuse de nuit
Françoise Chandernagor

La voyageuse de nuit est Olga, fille de Micha le russe et d'une limousine de souche et mère de Katia, Véra, Sonia et Lisa.
Le cancer d'Olga la contraint à passer de chez elle aux soins palliatifs de l'hôpital Louis Pasteur où elle poursuit son retrait de la vie.

Olga pourtant était une femme joyeuse, bonne vivante, dynamique, dont les maisons étaient pleines de fleurs, de bonnes odeurs de nourriture, de détails charmants malgré l'absence du mari officier de marine. Absent physiquement, il l'est aussi du reste dans le discours de cet univers matriarcal.

Est décrit ainsi le passage de l'expression de la vie à un univers rétréci : les volets fermés sur le monde deviennent les yeux que l'on ferme définitivement sur son entourage, les repas sont de plus en plus succincts voire inexistants, les paroles sont rares puis disparaissent, les soupirs tiennent lieu de communication, certains objets deviennent des doudous (liseuse, éventails).
En filigrane on s'interroge sur l'acharnement d'une famille à vouloir au prix d'efforts continus et inefficaces maintenir en survie une femme qui n'a plus envie de vivre.

Le roman s'articule autour du récit des quatre filles qui ont chacune une vision différente de leur mère et de sa fin de vie, la préférée Lisa ne pouvant apporter le même témoignage que Katia la rejetée.

Mais ce qui m'a charmée dans ce roman c'est moins le thème que le style de Françoise Chandernagor.
Cet auteur sait mieux que tout autre vivifier le récit : le quotidien, les petits faits de la vie sont évoqués avec talent, les mots sonnent justes pour exprimer l'intériorité des personnages, la sensibilité est omniprésente.

L'auteur qui sait prendre de la distance met du pétillant jusque sur les murs des soins palliatifs couleur « rose dentier » ou encore « rose gencive », bref l'humour rend supportable l'insupportable.
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très fin
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Autour d'une mère qui n'a plus de communication avec son entourage, quatre soeurs retracent leur histoire, et chacune d'elle sa propre image de la mort et de son rapport avec sa mère. très belle écriture
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