AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 637 notes
Grand classique de la littérature policière, j'ai adoré ce roman dynamique et plein de cynisme et d'humour noir. Avec le fameux détective Marlow qui se sort de toute situation avec détente et nonchalance. Rien ne le choque malgré les personnages désaxés qui entourent la famille Sternwood. Cela m'a beaucoup fait penser au petit livre « pulp » de Bukowski très farfelu avec le même genre de détective que rien n'impressionne et qui continue sa route paisiblement.
Commenter  J’apprécie          40
« le grand sommeil », c'est la mort qui plane au dessus de tous, partout et plus particulièrement à Los Angeles, lieu par excellence des intrigues, des affaires louches qui tournent mal. « le grand sommeil », c'est aussi le gagne-pain du détective privé Philip Marlowe, cynique à souhait. Disparitions, meurtres sans meurtriers, Marlowe est là pour démêler ce genre d'affaires et, parfois, il le fait sans qu'on le lui demande, non sans les ennuis qui vont avec ! Il est engagé par le riche général Sternwood, presque à l'article de la mort, à a base pour une histoire de chantage. Il faut dire qu'il est plutôt mal entouré à commencer par ses propres filles Carmen et Vivian, une droguée et une alcoolique, toutes deux séductrices, toutes deux dangereuses...

Tout m'a amenée à lire ce petit bijou du genre, très incisif mais aussi très désabusé sur la nature et les relations humaines. L'atmosphère est d'emblée délétère, malsaine et il faut dire que "Le Grand Sommeil" insiste sur la noirceur des caractères, sur la malhonnêteté dans les milieux les plus variés comme si le cliquant d'une ville comme Los Angeles n'était que la belle vitrine qui camouflait une arrière-boutique en chacun de nous assez sale.

Pourtant, ce pessimisme général, dont Marlowe est le principal porte-parole, n'est jamais mis au service d'un discours moralisateur, comme si la morale elle-même était fausse. C'est plutôt le franc-parler des personnages, voire leur vulgarité, qui permet de passer outre ce genre de banalités pour faire du Grand Sommeil une peinture acerbe mais aussi très vraie, sans fard de ce que peut être une société moderne. Au premier abord, j'ai dû m'habituer au niveau de langue employé, qui souvent vole assez bas, mais à vrai dire, on se prend au jeu, on reconnaît – ou plutôt on imagine - parfaitement le parler du détective et du flic américain (à l'aide des films que j'ai pu voir avant comme certains Hitchcock), très désinvolte, légèrement méprisant mais surtout particulièrement blasé de son univers et de ce à quoi il doit être affronté dans son métier.

Le réalisme du "Grand sommeil", je l'ai retrouvé aussi dans le développement du personnage principal. L'ironie du sort veut que Marlowe soit désormais une figure presque mythique du détective privé, incarné au cinéma par Humphrey Gogart (rien que ça!) et pourtant, Marlowe est aussi désabusé avec lui-même et sur son métier qu'avec les autres. Il ne fait surtout pas du détective quelque chose de romanesque, d'idéalisé comme si le détective privé devait être forcément propre sur lui et, en plus de ça, un génie !

Marlowe est comme les autres. Il se présente lui-même comme quelqu'un qui fait ça pour de l'argent, ouvert aux propositions les plus offrantes et aux pots-de-vin quand il s'agit de sauver la réputation d'une famille de rois du pétrole. Il se saoule de temps ne temps et ne se prive pas pour embrasser à peu près tout ce qui bouge qu'il y ait « ouverture » ou pas !
Lien : http://la-bouteille-a-la-mer..
Commenter  J’apprécie          40
Pfffff. J'ai souffert un peu tout de même.
Je ne connaissais pas l'auteur mais le CHALLENGE SOLIDAIRE comportait son nom alors j'ai essayé, pour voir. J'ai choisi le premier de la série de Marlowe parce que la critique était bonne. Alors pourquoi pas?
Mais malheureusement je n'ai pas accroché. On dira que le style est d'un autre temps, que j'ai cru me retrouvée dans une mauvaise série policière, où le détective est omniscient et l'on a deviné dès le départ que certains personnages ne sont pas innocents, loin de là. le puzzle se complexifie on ne sait pas trop pourquoi mais la fin est déjà connue. Pourquoi tourner autour du pot? Cette lecture me laisse donc un goût mitigé d'où la notre de 2,5.
Commenter  J’apprécie          31
Gallimard inaugure sa Série noire classique avec la réédition fin 2023 du «grand sommeil» un titre incontournable de Raymond Chandler ( USA 1939 ). J'avais lu la traduction de Boris Vian ( Gallimard 1948 ), une nouvelle traduction de Benoît Tadié caractérise cette réédition. Je suis honnête, je n'ai pas cherché à comparer systématiquement chaque phrase. Mes comparaisons ont été rares, « Salut » est devenu en 2023 « hello ». « Hermaphrodite » n'est pas employé en 2023 et a été remplacé par « avoir les deux sexes ». Des nuances que le lecteur ne perçoit pas s'il n'a pas la version originale sous les yeux. On peut imaginer que la traduction récente est plus proche de la version anglaise avec un supplément de modernité : « Va te faire dorer … dit-il doucement » est devenu « Va te faire ... le garçon a dit doucement ».

A l'origine de ce premier roman mettant en scène le détective privé Philip Marlowe et publié en 1939, il y a deux nouvelles ( et des extraits de quatre autres ). le lecteur retrouve la trace des deux nouvelles originelles à travers la mission confiée à Marlowe au début du roman. Il y a celle du richissime général Guy Sternwood qui souhaite mettre fin au chantage qu'il subit à cause des mauvaises fréquentations de sa fille Carmen et il y a celle que lui confie ( à demi-mot ) Vivian l'autre fille du général qui voudrait bien retrouver Rusty Regan son mari disparu. Marlowe n'a qu'un seul client, le général, et une seule rémunération ( 25 dollars par jour plus les frais, même réponse à la question de 2023 « Quels sont vos tarifs » qu'à celle de 1948 « Quels sont vos prix » ). L'affaire de chantage va le confronter à des activités clandestines ( parmi lesquelles la pornographie dont on cachait l'existence à l'époque ) aux mains de gangsters. Marlowe doit jouer des poings, des cadavres jalonnent ses filatures mais l'extraordinaire perspicacité ( rien de scientifique dans ses raisonnements mais il devine beaucoup ) du détective lui permet d'arriver rapidement à ses fins non sans avoir croisé le nom de Rusty Regan à plusieurs reprises.

Expliquer la disparition du mari de Vivian va occuper Philip Marlowe dans la seconde moitié du roman. C'est cette enquête qui est la moins claire. La fusion des deux histoires ( chantage et disparition ) aboutit à un scénario au fil conducteur souvent raccroché par le hasard et les coïncidences. Il en ressort un récit pas toujours très facile à suivre et au final pas des plus convaincants. Ma lecture a surtout été entraînée par le regard de Philip Marlowe, non seulement sur les autres personnages et la société américaine de l'époque mais aussi sur tout ce qu'il observe, aucune attitude, ni même un objet n'échappe à son regard. L.A. la grande ville est bien là aussi, comme les grosses voitures ou les doubles scotches ( ou doubles whiskies selon la traduction mais peu importe ) et la police reste passive. A la fin Marlowe parle toujours du « grand sommeil ».

Félicitations et merci aux Éditions Gallimard pour cette édition retraduite qui j'espère ne manquera pas d'attirer la curiosité de ceux qui n'ont pas encore lu Raymond Chandler un des pionniers du roman noir. Pour moi l'immense mérite de cette réédition est de m'avoir incité à relire la première enquête du détective Philip Marlowe. Il n'est jamais trop tard pour lire un polar d'autrefois .

Raymond CHANDLER – le grand sommeil . Titre original « The big sleep » USA 1939. Traduit de l'anglais par Boris Vian pour la Série Noire des Éditions Gallimard en 1948. ISBN 9782070498123 .

Éditions de novembre 2023, traduction Benoît Tadié, Gallimard Série Noire Classique.
Lien : http://romans-policiers-des-..
Commenter  J’apprécie          30
"Que d'abîme d'une âme à une autre !" dit Julien Green dans Léviathan. Cela aurait pu être les premières lignes de ce récit (presque un grand roman de genre)
Quand je tombe enfin sur un très très rare roman policer (ou thriller) de qualité, je vais très vite rouspéter parce que la fin n'est pratiquement jamais à la hauteur du reste du roman. Et ici, pour une fois que la fin échappe à cette malédiction, je vais quand même me permettre de râler, si on me le permet.
En lisant la fin du Grand Sommeil, j'ai pensé à ce que Daniel Zimmermann (plus personne ne doit savoir aujourd'hui qui il était) m'avait dit un jour en m'aiguillant pour un léger correctif de mon texte : "Ce que tu ne dis pas, tu le confies à l'intelligence du lecteur".
Si l'histoire avait pris fin avec Carmen tirant sur Marlowe près des vieux puits de pétrole, ça aurait été un grand roman de mon point de vue. Au moment même de la scène, j'ai d'ailleurs tout de suite espéré que Chandler n'explique rien. Que l'on parte avec un détective encore plus désabusé que de normal. Au moment où il explique à Carmen qu'il a mis cinq balles dans le revolver, on sait que ce sont des balles à blanc et qu'il a déjà compris ce qu'il s'est passé.
Chandler ici n'a pas su faire confiance à ce lecteur qui comprend que Carmen n'est pas juste une petite fille paumée, mais une petite fille cinglée, qu'elle tire sur Marlowe comme elle a tiré sur le mari de sa soeur, pour la même raison : ces deux hommes, les deux seuls peut être à l'avoir respectée, à n'avoir pas abusé de son délabrement, ont osé refuser son corps nu d'adolescente offert...
- Oui mais certains lecteurs n'auraient pas compris !
- Et alors ? Faut-il toujours tirer vers le bas quand il s'agit de littérature populaire ?
Commenter  J’apprécie          32
Je sors de ce Grand Sommeil pas du tout enthousiaste. L'intrigue est tortueuse et à moins de prendre des notes en cours de route, on s'y perd facilement. J'ai donc vraiment eu du mal à suivre. du mal aussi avec les descriptions méthodiques des lieux et des personnages. Cela me paraît très daté.
Ceci dit, le roman vaut pour quelques uns de ses personnages, notamment les deux filles Sternwood, qui elles aussi se sont perdues en cours de route. le tableau de ces femmes chez qui on peine à trouver quelques grammes de moralité est original. J'ai bien aimé la répartie du héros Marlowe, bien mise en valeur par la traduction de Vian. Celle-ci est incontestablement un des points forts du roman.

Mais, au total, mon bilan reste très mitigé. J'ai trop souffert à comprendre un scénario trop compliqué.
Commenter  J’apprécie          30
« J'étais correct, propre, rasé, à jeun et je m'en souciais comme d'une guigne. J'étais, des pieds à la tête, le détective privé bien habillé. J'avais rendez-vous avec quatre millions de dollars. »

Premier roman de Raymond Chandler, le maître incontesté du roman noir, « le Grand sommeil » donne vie au détective Philippe Marlow, qui, pour sa première enquête, nous plonge dans la Californie des années 30-40 aux moeurs certes pas aussi jolies que les 2 filles déchantées du général Sternwood, mais tout aussi troubles et corrompues.

C'est donc engagé par le vieux général Stenwood, à demi-paralysé et affublée de 2 filles aussi blonde droguée et allumeuse pour l'une que brune, alcoolique et addict à la roulette pour l'autre que le Privé se lance dans une chasse au maître chanteur, pour le moins agitée, croisant tout ce que la région compte de petites mains corrompues, de flics tout aussi ripoux et où le flingue et l'argent sont de toutes les conversations et bien souvent de toutes les solutions.

Je n'en dirai pas plus et vous laisse faire la connaissance de ce détective aussi cynique que désabusé, non dépourvu de sensibilité auquel l'on ne peut que s'attacher, et peut-être plus qu'à l'histoire, en ce qui me concerne, assez complexe, et qui peut parfois perdre le lecteur dans un sens du détail et des descriptions parfois poussé à l'excès.
Commenter  J’apprécie          30
Philip Marlowe, l'archétype du privé, avec son humour sarcastique a le coeur sur la main. Et plus d'un pistolet dans les poches, confisqués aux autres, dont il ne se servira qu'une fois, presque à contrecoeur, en légitime défense pour flinguer un très vilain tueur. En plus de déguster un roman policier noir parfait, nous avons droit à une satyre de la société américaine qui n'est pas tendre. La traduction de Boris Vian n'a pu que bonifier l'écriture ciselée de Raymond Chandler. À noter quelques fautes de frappe dans l'édition quarto de Gallimard 2013.
Commenter  J’apprécie          30
La naissance de Marlowe! Un chef-d'oeuvre du roman noir, indémodable.
Commenter  J’apprécie          30
Philip Marlowe 1: le grand sommeil (1939) - Polar fondateur. Marlowe, dont c'est ici la première apparition, est chargé par un vieux militaire au bout du rouleau de régler une affaire de chantage minable. En tirant sur un maigre fil, Marlowe va ramener à lui un à un les éléments d'un savant puzzle, jusqu'à l'ultime pièce maîtresse dans les dernières pages. Contient tous les ingrédients de la mythologie : femmes fatales, gamine dégénérée, malfrats de tous acabits, flics durailles, et là dessus, un privé intelligent, mûr, viril, porté sur la bouteille, et qui n'a jamais froid aux yeux.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (2181) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres des romans de Raymond Chandler

Quel est le titre correct ?

La Dame du lac
La Dame du vendredi
La Dame de Shanghai
La Dame de pique

8 questions
44 lecteurs ont répondu
Thème : Raymond ChandlerCréer un quiz sur ce livre

{* *}