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sur 141 notes
"L'élément perturbateur", le grain de sable dans le rouage, c'est Serge Horowitz, la quarantaine, analyste dans un cabinet de conseil en optimisation fiscale, emploi qu'il doit à son frère, actuellement ministre des Finances et ami du patron de la société. Quant à sa vie personnelle, c'est plutôt le calme plat, il vit toujours chez sa soeur Anièce, célibataire comme lui. Hypocondriaque, Serge est beaucoup plus à l'aise dans une pharmacie que lors des réunions d'entreprises au milieu des requins de la finance. Depuis quelques temps, il est sujet à des crises d'aphasie qui surviennent inopinément lorsqu'il doit prendre la parole en public ou lorsqu'il est soumis à une trop grande émotion. Bref, c'est le ver de terre perdu dans un monde régi par l'argent et l'ambition. Mais voilà qu'avec sa collègue Laura, ils sont choisis pour accompagner les dirigeants de l'entreprise au Japon, afin de mener une négociation de la plus haute importance. Serge est très étonné de ce choix, d'autant plus que son frère lui serine qu'il compte sur lui pour conduire cette affaire à bon port. Évidemment ce qui devait arriver arriva...

Pour un premier roman, le pari est réussi. Olivier Chantraine nous dépeint , à travers les péripéties d'un anti-héros, les rouages de l'entreprise ainsi que les dessous de la politique et les liens malsains qu'elle entretient avec les milieux financiers. C'est drôle, sarcastique, mais en même temps on sait bien que c'est vrai. L'auteur a osé baptiser le nouveau parti politique créé par François, le frère de Serge, "La France qui avance". Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé est fortuite et involontaire... mais quand même, certaines phrases me rappellent des évènements vécus lors de notre dernière élection présidentielle, mais quand je dis ça, je dis rien.
J'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour Serge car il a un côté qui me ressemble un peu, notamment son rapport à la réussite. Au départ, je l'ai pris pour un doux naïf mais, au fil de ma lecture, je me suis aperçu qu'il était bien conscient du monde de requins qui l'entoure : libre à lui de ne pas y adhérer. Dommage que cette non-implication déteigne également sur sa vie personnelle car je trouve que c'est un chouette type au fond.
Totalement séduite par la philosophie du héros et l'écriture de l'auteur qui s'émancipe totalement des signes de ponctuation des dialogues, j'accorde un 18/20 à ce roman et je remercie Babelio et les Éditions Gallimard pour cette superbe découverte en avant-première.
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Serge Horowitz se laisse porter par les évènements, comme s'il avait décidé de vivre sa vie par procuration.
Incapable de s'assumer, il vit depuis une vingtaine d'année chez sa soeur. Libéré des tracas du quotidien il est traité comme un coq en pâte, son petit déjeuner est sur la table dès qu'il ouvre les yeux, avec des mouillettes, justes comme il les aime. Les reproches de sa soeur qui aimerait bien qu'il aille voir ailleurs pour pouvoir vivre sa vie semblent lui glisser dessus comme la pluie sur des plumes de canard.
Mais ce bel indifférent est-il heureux ? Oh que non ! Notre homme est hypocondriaque, toujours à la recherche d'un nouveau remède miracle, surtout lorsqu'il se trouve brusquement frappé d'aphasie.
Côté professionnel, c'est pas le pied non plus. S'il a un bon job, c'est à son frère, ministre des finances et candidat à l'élection présidentielle qu'il le doit.

Olivier Chantraine, n'est pas tendre avec son héros, il l'afflige de bien des défauts, il est mou, agaçant, il a le chic pour faire tout foirer. Il a problème d'aphasie, c'est vrai, mais on se demande parfois si ce n'est pas une bénédiction, tant ses paroles peuvent être génératrice de catastrophes

En présentant son héros dans son milieu professionnel, Olivier Chantraine délivre une critique acerbe du monde du travail et de l'entreprise moderne où la rentabilité prime sur l'humain.
Les hommes politiques et ceux qui gravitent dans leur cercle avec la dévotion de toutous en prennent également pour leur grade.

J'ai souvent souri à la lecture de ce premier roman dont l'auteur me semble promis à un bel avenir tant son écriture est agréable, précise, pétrie d'humour et de causticité. Les caractères des personnages sont disséqués avec minutie.

Merci à Babelio et aux Editions Gallimard qui m'ont permis de faire cette découverte en avant-première.



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Serge est hypocondriaque, et vit toujours chez sa soeur à quarante ans passé. Sa place dans la finance, il l'a doit à son frère.
Autant dire que le personnage ne fait pas rêver.
Mais Serge est atteint de crises d'aphasie pendant lesquelles il ne peut plus parler. Cela pourrait aller si ce dernier ne se sentait pas obligé de dire la vérité et d'être intègre...

Ce n'est pas mal écrit mais c'est loin d'être exceptionnel. Beaucoup de longueurs, certains passages sont très inégaux et le sujet pour être honnête, est loin de m'avoir passionnée.
Je ressors de cette lecture dubitative. Je n'ai pas détesté mais je n'ai pas aimé non plus...
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Même si Serge Horowitz (le héros) est atteint d'aphasie partielle, son créateur, lui, Olivier Chantraine, bavarde volontiers et vous délivre mille et une pistes de réflexions qui vous envoient confronter les vôtres grâce à ses réparties humoristiques, parfois cinglantes, sur notre monde actuel, le commerce international, la démocratie, l'hypocrisie ambiante et la corruption à tous les étages.

Et vous savez quoi ? Ça fait du bien, ça déménage, ça vous booste l'inconscient et vous oblige à regarder de plus près votre environnement familial, médical, politique, et du travail.

Serge, hypocondriaque, célibataire, la quarantaine bien entamée, beau gosse, analyste financier, sans ami, partage un appartement avec sa soeur Anièce. Son travail lui a été procuré par son frère, ministre des finances, avec lequel il entretient des rapports un peu compliqués. Enfin, il est amoureux de la belle Clara, sa collègue.
Il aurait tout pour mener une vie à peu près correcte, mais depuis quelque temps la parole lui échappe. Il se retrouve face à des difficultés qu'il ne peut aplanir faute de transmission verbale... cependant, l'absence de mots n'empêche pas la prise de conscience sur la vacuité de son existence.

J'ai bien aimé ce héros droit dans ses bottes, faisant face aux difficultés sans renoncer à ses convictions, même si ces dernières le plongent dans des situations bien embarrassantes. Fidèle à ses idées, il se conduit tour à tour comme un enfant face à sa soeur qu'il prend pour sa mère, ou comme un idéaliste face à ses collègues de travail qu'il déboussole par des réparties sincères ou cinglantes. Bref, il peut être maladroit, égocentrique, cynique parfois, mais toujours très lucide quant à son environnement. Alors oui, pour certains, il est un empêcheur de tourner en rond...

Un premier roman très contemporain pour Olivier Chantraine, un auteur observateur et sarcastique qui trempe sa plume dans l'ironie pour dénoncer les travers de notre monde politico-économique.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour m'avoir permise de lire en avant-première ce roman (rentrée littéraire 2017) et surtout d'avoir passé un agréable moment en sa compagnie.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Serge est un homme agaçant. Un élément perturbateur, lui? Oui mais c'est plutôt lui que l'on perturbe ! Il a tout de l'anti-héros, ce dont l'auteur arrive très bien à nous en dépeindre un portrait de type chiant et ennuyeux dans la vie. Pour ne rien gâcher il est hypocondriaque et ne se rend pas compte lui-même qu'il ne parvient pas à se responsabilise.

Ce qui donne lieu à quelques situations étranges et rocambolesques...

Depuis un traumatisme familial, explique-t-il, il refuse la réalité, il n'est pas comme sa soeur ni son frère, il est dans sa bulle. Peut-être un peu dans le déni...

Et pourtant ce type si étrange va être employé dans la pire agence qui soit pour un gars comme lui. Casé par son frère, haut placé au Ministère, il doit s'occuper de finance alors que lui-même n'y entend pas grand chose. Ses propres analyses de finance sont idéalistes et utopistes. Si au début du roman on ne s'attache pas du tout auX personnages, ni à Serge, ni à son frère, horripilant ni à sa collègue Laura, qui saute sur Serge à la moindre occasion, attirée sûrement par les ratés. ..., on finit tout de même par trouver le récit engageant. D'ailleurs c'est un vrai rôle de raté que l'auteur nous élabore.

Petit à petit à force de maladresses, Serge ré apprend à vivre sa propre vie et à construire sa personnalité qu'il avait mise de côté.

On peut se dire justement qu'il était plus qu'inintéressant lorsqu'il n'avait aucune personnalité et les seuls moments agréables où l'auteur parvient à distiller de l'humour et de la chaleur humaine se déroulent à la fin du roman lorsque Serge trouve son équilibre dans l'opposition qu'il tient contre son frère qui veut devenir président de la république... C'est donc avec un roman légèrement bancal tout comme son personnage principal , que l'auteur veut nous montrer une société qu'on peut décemment abhorrer : l'ultra libéralisme, la corruption, l'argent pour les riches et les magouilles politiciennes.

L'écriture de l'auteur est fluide mais c'est vraiment dans la deuxième partie du roman que cela devient intéressant. Olivier Chantraine réussit à renverser l'histoire et à faire que l'élément perturbateur n'est plus finalement Serge le mauvais élève mais les choses et les êtres qui gravitent autour de lui.

Merci aux éditions Gallimard et à la Masse critique privilégiée de Babelio de m'avoir envoyé ce roman de la rentrée littéraire 2017 !
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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Ce titre est on ne peut plus approprié! Mais certainement pas comme on peut s'y attendre. Pour moi, l'élément perturbateur c'est ce livre.
Je m'explique.
Les premières pages m'ont assez peu emballées, l'idée de lire tout un roman sur un homme qui raconte sa vie, somme toute assez banale voire pathétique ne m'enchantait guerre.
Puis très vite, j'ai eu envie de savoir, de comprendre quel était le sens de ce récit. Est ce de l'humour noir? Où le narrateur veut-il en venir? Comment cela va se finir?
Sans m'en rendre compte, j'étais happée par ce Serge Horowitz, quarantenaire, habitant chez sa soeur et incapable de se préparer son petit déjeuner tout seul.
L'histoire de ce brave Serge commence par des problèmes d'aphasie (impossibilité de s'exprimer) qui surviennent jamais au bon moment. Malgré cette situation initiale un peu grossière, l'intrigue progresse vers un Serge au caractère plus complexe. Un Serge qui n'est peut-être pas aussi naïf et dépendant des autres qu'il n'y parait. Cependant, lui-même ne semble pas le savoir.
Le récit comporte des allusions très claires à de récentes affaires politiques qui ne font que renforcer le mystère autour de l'histoire. Enfin, la vie de M. Horowitz étant très liée à son travail et sa famille, des personnages secondaires comme sa soeur et son frère, ses collègues, ont des rôles essentiels.
Alors comment qualifier cet Objet littéraire non identifié? Qu'en dire?
Est ce un conte philosophique masqué? Qui souhaiterait enseigner discrètement qu' on peut oser devenir soi même quel que soit notre âge et notre histoire...
Est-ce un roman qui souhaite donner un visage plus humains aux requins de la finance?
Est ce un livre pour que l'on pardonne aux hommes politiques certaines de leurs conduites? Ou au contraire porte-t-il un appel a davantage de vigilance sur notre rôle dans la cité démocratique?
C'est certainement un peu de tout ça et peut être plus encore. Je n'ai certainement pas tout perçu, tout compris et un autre lecteur en retiendra peut être autre chose.
Mais ce sont toutes ces interprétations qui font sa richesse. C'est un livre qui ne peut qu'interroger et je me demande si ce n'est pas finalement le but premier d'Olivier Chantraine.
C'est un livre que j'ai envie de partager afin de pouvoir échanger mes impressions avec d'autres lecteurs.
J'espère que d'autres seront prêts à être "perturbés".
Un grand merci à Babelio pour cette opération Masse Critique Rentrée Littéraire et aux éditions Gallimard qui s'ouvrent aux critiques amateurs et nous donnent la joie de recevoir des livres en avant-première. Un vrai cadeau!

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J'ai d'abord pensé à un roman cocasse. Serge Horowitz, a quarante trois ans, il vit chez sa soeur(une vraie mère pour lui), il doit sa situation professionnelle à son frère, le ministre de l'économie et des finances. C'est un homme très immature et depuis peu il se retrouve frappé régulièrement d'aphasie.
Malheureusement, il se retrouve embarquer pour un voyage d'affaire au Japon, où son entreprise doit promouvoir la vente d'une entreprise française.
Nous découvrons les côtes sombres d'une société où tous les coups sont permis pour réussir, gravir les échelon et s'enrichir, les obscurs liens avec le pouvoir....
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