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sur 141 notes
Le ministre de l'Économie et des Finances a les dents longues, et aucun scrupule ni sentiment, comme on le découvrira à la toute fin. Il va se présenter aux élections présidentielles, contre le président qui l'a nommé ministre... Tiens tiens, ça rappelle quelqu'un!

Il devait aller au Japon, mais pas de chance, le Président l'expédie au Qatar, pour proposer des mesures d'exonération fiscale sur leurs investissements en France. Non, mais quel délire ce Chantraine, dans quelle fiction nous entraine-t'il, alors que les paradis fiscaux sont censés avoir disparu...

Bref, au dernier moment, le ministre est empêché, alors il dégaine une solution désespérée: envoyer son frère à sa place. Après tout, il s'agit de convaincre des japonais d'investir en France, et ledit frère travaille justement dans un cabinet-conseil en fusions-acquisitions. Poste qu'il a obtenu grâce à son frère, évidemment. Idéal, non?

L'ennui est que ce frère est un peu spécial. Il va mener sa petite enquête et... je ne vais pas déflorer la suite, sorte de roman politico-financier. Rien de compliqué dans l'intrigue, sa compréhension est à la portée de tous.

Chantraine décrit un monde et des personnages tous pathétiques, y compris le "héros" lui-même, avec un ton à la fois ironique et désespéré. On pense au Houellebecq des premiers romans. On peut évidemment penser que les personnages sont caricaturaux: les ambitieux, les adeptes de la note de frais, et les pleutres prêts à toutes les compromissions pour faire avancer leur carrière. Mais la démonstration n'en est pas moins implacable. Et puis, le même reproche pourrait être fait à nombre de nos grands auteurs, n'est-ce-pas?
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Pour son premier roman, Olivier Chantraine aborde les liens à la famille et le handicap (l'aphasie dont souffre le protagoniste) en y injectant pas mal d'humour. C'est plutôt réussi dans la mesure où Serge est un homme attachant qu'on a envie de voir se débrouiller tout seul, comme un grand. En effet, celui-ci est loin d'avoir coupé le cordon avec son frère et avec sa soeur et c'est peut-être cela qui cause son aphasie : on est face à un personnage qui peine à s'assumer et qui, du coup, est capable des pires boulettes imaginables.

Curieusement, c'est ce même handicap qui va le lancer dans une nouvelle quête : celle d'être soi-même, sans dépendre des autres, et d'enfin mener sa propre vie d'adulte. Cette quête est semée d'embuches, rien n'est simple pour Serge, mais au fur et à mesure des pages et malgré des péripéties dont il se serait sans doute bien passé, j'ai éprouvé une joie évidente à le voir, petit à petit, grandir et réussir.

En parallèle (et profitant de cette situation), l'auteur a semble-t-il pris un malin plaisir à dénoncer (ou, disons, à se moquer) des pratiques liées au business mondial et à la politique. Sur ce dernier point, je me suis amusé du peu de morale dont fait preuve le frère de Serge, candidat à l'élection présidentielle.

Ainsi, mon unique réserve se rapporte à certains passages et dialogues que j'ai trouvés moins chiadés. Disons, pas à la hauteur de l'enjeu et du reste.
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J'ai découvert ce livre totalement au hasard et je l'ai dévoré ! Serge est un personnage très attachant, quelqu'un d'un peu perdu dans un monde professionnel dicté par les chiffres et la réussite.
Travaillant au sein d'une société d'optimisation financière, nous découvrons a quel point la barrière avec la politique est fine...

Dans ce roman, chaque personnage y à sa place, j'ai pris énormément de plaisir à m'y plonger !
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Les premières pages du roman laissent prévoir que l'auteur va nous conter l'histoire farfelue d'un improbable Tanguy, à la fois autiste et bête de sexe.

En fait il n'en est rien ! L'histoire se révèle être un pamphlet cinglant (et parfois cocasse) du monde impitoyable et corrompu de la Haute Finance. le stratagème est clairement expliqué, et le personnage initiateur du montage fiscal frauduleux, notre actuel Président de la République, apparaît comme une évidence.

L'alternance proposée par l'auteur à cette catastrophe annoncée de la fin du système capitaliste, si elle peut paraître tentante, reste néanmoins illusoire et utopiste.

Un premier roman plutôt réussi.
Une suggestion personnelle, si d'aventure un second été en préparation : l'abus du terme "putain", déjà très en vogue dans les séries télévisées, nuit à la qualité de la littérature ! Qu'on se le dise...
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Qu'est ce qu'il est sympa ce Serge !
Ok un peu feignasse et tire au flan sur les bords, mais profond, honnête et une bonne dose d'humour voire d'autodérision.
C'était amusant de lire ce roman après l'essai d'Éric Zemmour et une série que je regarde en ce moment "The kingdom" ceux qui ont vu et lu comprendront (=même thématique).
Beaucoup aimé
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J'ai aimé ce personnage flottant, incapable de vivre en accord avec ses valeurs profondes qu'il a du mal à identifier.
Une sorte de parcours initiatique dans un monde pourri par l'ambition, l'argent, qui lui permet au bout du compte de s'affirmer, de se dégager des influences qui l'enfermaient. le roman s'achève sur une porte ouverte et j'ai espéré qu'il tenterait sa chance.
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Une comédie enlevée au style incisif qui m'a fait sourire tout au long de la lecture et rire souvent. Une véritable petite perle d'humour.

En deux mots, Serge Horowitz est un looser de 45 ans, vieux célibataire hypocondriaque qui vit seul chez sa soeur de 50 ans. Leur frère François est ministre de l'Economie et des Finances et postule pour les prochaines présidentielles. Serge, qui travaille comme analyste pour une société d'optimisation fiscale, est parfois frappé d'aphasie, phénomène très handicapant. En revanche quand il retrouve l'usage de la parole, ce n'est que pour faire gaffe sur gaffe. Ou plutôt, dirais-je, pour dire tout haut ce qu'il pense alors que toute vérité n'est pas toujours bonne à dire. Surtout dans ce genre de métier… Derrière une apparence d'homme un peu stupide, coincé, qui a peur sa propre ombre, Serge se révèle être sensible, attentif, intelligent. Sincère et Vrai. Il s'amourache d'une collègue qui se sert de lui, il en est conscient mais ne peut lui résister.
La plume fluide et caustique d'Olivier Chantraine est truffée de métaphores extrêmement drôles, de vérités éclatantes sur la nature humaine, le milieu de la finance et celui de la politique. Une comédie à lire sans modération, allongé(e) au soleil sur un transat ou pendant vos insomnies nocturnes. Pour avoir testé les deux, à chaque fois je me suis autant amusée !
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Serge Horowitz est ce qu'on appelle un anti-héros. A quarante-quatre ans, il vit depuis 20 ans chez sa soeur Anièce, dans l'appartement dont elle lui a racheté ses parts à la suite de ses études en Angleterre. Une fois revenu, il est toujours resté seul, vivant avec elle, refusant de se faire le café et ses mouillettes du matin. Depuis la mort de leurs parents, c'est elle qui joue la maman auprès de lui, jonglant entre sa propre vie et ses deux frères. Car Serge a aussi un frère, François, qui est Ministre des Finances, et il lui doit tout: son boulot, sa situation confortable dans une boite d'analyse financière, qui gère les comptes à l'étranger de grosses et petites entreprises. le jour où Serge doit partir au Japon pour vendre une entreprise qui ne vaut pas la somme que sa boite réclame, tout s'accélère pour lui. Atteint d'aphasie qui lui coupe littéralement la parole, il fait preuve de trop d'honnêteté dans ce monde sans sentiment. Il sent quelque chose de louche là-dessous. Et puis, il y Laura. Laura l'impétueuse, l'ambitieuse, la si belle et si désirable Laura, qui lui fait tourner la tête, le prend puis le repousse, et semble ne pas savoir choisir entre ses sentiments ambivalents.
Enfin, Laura et Serge partent dans le sud de la France, dans cette fameuse boite qui doit être vendue aux Japonais, pour analyser la situation financière, et convaincre ces acheteurs du Soleil levant d'allonger les billets. C'est là que la vie de Serge va prendre un autre sens.

C'est un livre court, un roman qui se lit très vite, où on s'attache au héros sans parvenir à l'aimer puisque, comme dit plus haut, il est l'archétype parfait de l'anti-héros.
Mais il y a plein de choses dans ce roman: l'amour fraternel, les loyautés, les sentiments, la complexité de faire un choix quand on se retrouve à la place d'un "lanceur d'alerte". Un beau livre bien écrit, avec quelques lourdeurs notamment lors du passage du "gourou", mais cela ne dure pas, et finalement ne parvient heureusement pas à ternir le récit. Ce n'est pas forcément une pépite, mais un roman qui ne laisse pas indifférent et qui donne à réfléchir.
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Serge Horowitz est un anti-héros attachant, aphasique et déphasé dans une société où l'argent et la réussite priment sur l'humain. C'est un roman caustique et désillusionné sur la culture d'entreprise, qui pointe l'aliénation de l'homme par le travail et la famille. Un premier roman réussi, dont l'humour naît du héros et de ses frasques improbables et absurdes.
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Les critiques à propos de ce livre m'ont convaincue de le lire. Et je ne le regrette pas. Je ne vais résumer pour la xème fois ce roman. Bien que je n'ai ni frère ni soeur ministre visant la place de Président.e de la République ( Ok en Belgique ça ne risque pas d'arriver non plus ) je me suis sentie en communion totale avec le personnage de Serge, l'élément perturbateur. Ce personnage est de loin le plus attachant car il perturbe l'ordre établi par la politique, la finance et aussi la famille. Malgré ou grâce à son boulot d'analyste financier, il se rend compte que la société dans laquelle nous vivons, faite de chiffres est en train de faire passer l'Homme au second plan. Et comme moi, il rêve d'une société plus juste, plus humaine et plus heureuse.
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