La Maison de Jade

Annoncé comme un roman, « La maison de jade » me fait plutôt penser à un récit autobiographique sur la perte d'un amour. Pourtant Madeleine Chapsal écrit en introduction "Tous les personnages de ce roman sont, bien évidemment, romanesque. A commencé par le narrateur. C'est moi qui les ai créés et recréés. Sans moi, il n'y aurait pas eu cette histoire. En somme, j'en suis l'auteur.", ce qui reste ambiguë sur la part d'autofiction.
Madeleine Chapsal a écrit ce livre en 1986 comme pour exorciser la douleur d'avoir été abandonnée par l'homme avec qui elle partageait sa vie.
Elle raconte comment elle a rencontré Bernard et leur vie commune. Lui qui semblait amoureux est parti avec une autre parce qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfant. Mais, comme dans toute histoire d'amour, ce qui est important ce sont les lieux où ils ont vécu qui comptent comme la maison familiale appeler la maison de Jade où la narratrice a encore une place après la séparation.
C'est une histoire personnelle plutôt bien écrite mais pour laquelle je ne me suis pas sentie concernée d'autant plus que l'homme de cette histoire est tellement odieux que je me demande ce qu'elle faisait avec lui. Heureusement le jade porte bonheur.

Une femme a follement aimé un homme, jusqu'à ce qu'il la quitte et que son monde s'écroule. Elle écrit pour se libérer et comprend peu à peu que cette relation était loin d'être saine. Jaloux et parfois violent, il l'a manipulée, en voulait à son argent, jusqu'à la quitter sans une once d'humanité. La femme culpabilise, mais petit à petit elle comprend qu'elle est une victime et tente de se reconstruire. En même temps que cet amour, la femme s'est attachée à la maison de famille du jeune homme, et devoir la quitter est particulièrement douloureux. Dans ce roman, les maisons ont une place importante, comme havre de paix où il fait bon se ressourcer. Madeleine Chapsal écrit ici un roman inspiré de sa propre vie et d'une relation intense avec un homme plus jeune. Au départ, j'ai été un peu agacée par les personnages et leur milieu très privilégié. Puis, petit à petit, on ressent beaucoup d'empathie pour cette femme profondément intelligente, mais victime d'un conjoint manipulateur et qui peine à se défaire de l'emprise qu'il a sur elle, alors même qu'il l'a quittée violemment. Une lecture que j'ai plutôt appréciée car j'ai aimé le style de l'auteur, mais qui ne me marquera pas durablement.