J’entends la vie qui s’éloigne
par la fenêtre un scooter joue sa partition d’insecte
des pneus chuchotent une pluie éteinte
la voisine siffle un air nerveux, parfait, inventé
les oiseaux de la discrétion dans la présence habituelle
les avions qui ronflent dans la moiteur
et des voix des voix
j’entends la vie qui s’approche
ce sont tes pas qui se mêlent à mon sommeil tout proche
je rêve de la vie avec toi
celle-ci
nul besoin
de là-bas
je rêve
toute crainte endormie
de l’autre côté de la fenêtre
la ville repose
Il n’y a que toi
Si je te prends par la main
je ne penserai plus
comme ce moment ai bout du grand tremplin
ce pas que je n’arrive pas à faire
c’est toi qui le fais pour moi
nous ne respirons plus
c’est une chute
je veux qu’elle dure
tout au bout
ce sera l’eau
c’est toujours l’eau
quand revient ton jour
ma grande
ma très grande peur
ma seule amour