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EAN : 9782226149053
996 pages
Albin Michel (29/03/2006)
4.5/5   1 notes
Résumé :

Fruit du monumental travail de l'archéologue et historien Louis Charbonneau-Lassay, Le Bestiaire du Christ fut publié pour la première fois en 1941. Deux ans plus tard, la quasi-totalité de cette édition périssait dans le bombardement de la ville de Bruges, ainsi que tous les bois qui avaient servi à orner de 1 127 gravures ce traité sur la symbolique zoologique liée au Christ. Voici aujourd'hui ce trésor ... >Voir plus
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous avons déjà vu des choses inanimées entrer, à des titres divers, dans la symbolique des animaux de la faune christique : le bâton pastoral, la houlette et le vase à lait avec nos animaux domestiques ; le miroir à facettes, avec l’alouette ; l’arc et le dard, etc. ; nous verrons le filet et l’hameçon en parlant du poisson ; nous y verrons aussi la barque, etc. Ici, c’est l’Appeau qui s’oppose comme antithèse, aux rôles bienfaisants de la voix des oiseaux.

Souvent celle-ci, image, en cette occurrence, de la voix divine, enseigne, inspire, conseille, attire les âmes et les conduit à leur fin qui est le bonheur éternel. La voix de l’appeau, tout au contraire, réalisant en certaine manière le rôle de la Sirène, attire à lui, pour les perdre, des oiseaux qui l’écoutent.

[...]

Avec un peu d’exercice préalable, l’oiseleur sournoisement caché dans sa hutte de branchages, imite le cri d’angoisse ou le chant d’appel des oiseaux, et ceux d’alentour s’approchent d’eux-mêmes à portée de l’arme meurtrière, ou viennent se poser sur la branche traîtresse dont les ramilles, enduites d’une épaisse glu, collent leurs ailes et les immobilisent.

On donne aussi le nom d’appeaux ou d’« appelants » à des oiseaux captifs dont on se sert pour attirer les oiseaux libres. Les plus fréquemment utilisés sont les perdrix, dites « chanterelles » tenues en cage et qui par leur chant d’appel attirent vers elles les perdreaux des environs. On se sert aussi, de la même façon, de petits oisillons, chardonnerets, tarins, etc. Mais que l’appeau soit un instrument ou bien un oiseau vivant qui joue innocemment le même rôle, il est, pour le symboliste, l’image du démon perfide dont la voix trompeuse attire les âmes à leur perte. Et c’est bien l’antithèse de la voix bénie de l’oiseau qui attire à Dieu, console, réjouit, enchante les âmes et symbolise les éternelles jouissances du ciel.
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Dans la littérature écrite ou vocale des mystiques d’autrefois, les chants des oiseaux ont été très diversement interprétés ; nous avons vu que le gazouillement de l’hirondelle fut regardé comme une instante imploration ; le chant de l’alouette, planant dans le bleu du ciel, fut l’hymne laudatif de la terre montant vers Dieu ; le chant dernier du cygne symbolisa la « Prière sacerdotale » du Christ, au repas qui précéda, de quelques heures, sa mort ; le roucoulement de la colombe fut l’écho de sa tendresse ; le chant matinal du coq invitait à la prière, incitant aux quotidiens devoirs de la vie, et les gloussements maternels de la poule furent l’appel affectueux et pressant du Sauveur aux âmes de ses enfants spirituels, de ses fils que, par la voix de l’indicateur il entraîne vers les suavités divines de la vie future ; et ce bonheur à venir trouve la plus joyeuse image dans les chants du rossignol et de la fauvette.

Cette dernière signification fut aussi, je l’ai déjà dit à propos des fresques des catacombes romaines, celle des mélodies exubérantes dont tous les oisillons emplissent nos jardins et nos campagnes : tous, grives, merles, sansonnets et loriots, pinsons, tarins, verdiers, chardonnerets, bouvreuils, linots et rouges-gorges, et jusqu’au roitelet minuscule et charmant qui égaie de ses trilles les dernières heures du soir, tous ont eu, dans la Symbolique, l’aimable rôle d’évoquer la vie heureuse en ce monde, riche en quiétude, riche en loisirs, où l’on peut en sérénité écouter sans hâte les oiseaux chanter ; tous ont eu le rôle d’évoquer ce que tous les chrétiens espèrent, le bonheur total dans la paix éternelle. Emblème complet de la félicité, en ce monde et dans l’autre.
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Les traditions hébraïques veulent que les Livres Sapientiaux aient été dictés au roi Salomon par les oiseaux ; et le Coran a recueilli l’écho de ces traditions quand il met dans la bouche de ce roi ces paroles : « Ô Hommes ! fils et héritier de David, nous avons été instruit par le langage des oiseaux et comblé de tous biens ».

Dans les légendes médiévales, l’hagiographie populaire nous présente à son tour des saints recevant par un oiseau des messages ou des enseignements divins ; de vénérables ermites s’évadaient mentalement de ce monde au point de comprendre le sens du langage des volatiles sauvages, de converser avec eux et de louer, en accord avec leurs chants, le Créateur de toutes choses !

Souvent, dans les compositions médiévales, la compréhension du mystérieux langage des oiseaux nous est présentée comme la récompense des héros vainqueurs du Mal : saint Georges ou Sigefried, par exemple, après leur victoire sur le Dragon, c’est-à-dire sur l’Esprit du Mal, conversaient avec les oiseaux. Cette accession à la compréhension de choses relevant d’un domaine supérieur au plan commun à tous, situe l’âme héroïque et privilégiée à un niveau d’honneur spirituel qui est comme une introduction dans le parvis du Royaume de la Connaissance où le Juste ordinaire ne peut accéder que par la mort libératrice, porte unique de la vie bienheureuse.
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Le chant du rossignol et celui de la fauvette représentent d’ordinaire, dans la Symbolique littéraire et mystique, celui de l’oiseau, pris dans son acception générale, et l’on sait le très grand rôle que joue ce chant dans la Légende dorée et dans les traditions populaires de l’Ancien Continent.

Dans les fictions de la vieille Asie, les oiseaux du ciel furent très souvent identifiés avec des génies plus ou moins comparables aux Anges, et chargés, comme eux de messages divins. L’Islamisme fit sienne une thèse sensiblement analogue.

La science du langage des animaux et surtout des oiseaux se retrouve dans les anciennes races orientales. C’est ainsi qu’on la constate non seulement en Perse, mais encore en Scandinavie et en Allemagne.
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Ailleurs, on racontait que le Chardonneret, le Rouge-gorge et le Pinson, pris aussi de compassion, tous trois, devant les souffrances du bon Jésus, se mirent activement en devoir de retirer une à une de sa chair divine les pointes de la couronne épineuse. Tous trois auraient été blessés par ces épines, encore toutes couvertes du sang divin, et les parties de leurs petits corps atteintes par elles en sont restées glorieusement marquées : le Chardonneret aurait ainsi gagné la coiffe rouge de sa tête, le Rouge-gorge et le Pinson leur pectoral couleur de sang. Et, perpétuel héritage d’honneur, leurs descendants ont participé au même privilège...
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