Le Grand Sorcier dispose de tous les pouvoirs, si on le défie ; il est capable de ramener quelqu’un en enfance ; de vous réduire en poussière d’un seul regard ; de vous métamorphoser en animal. Vous voyez le genre !
Vous accordez trop de crédit aux racontars des reporters. On écrit sur mon compte une telle quantité de mensonges que, parfois, je me prends à douter de moi-même ! Soyez-en certain, relever les empreintes d’un lion ou pister un troupeau d’éléphants me passionne autant, sinon plus, que de poursuivre un bandit tout fier d’inaugurer une nouvelle méthode d’escroquer son prochain !
Tel n’est pas le cas pour les Ziskous. À leurs yeux, les autres êtres humains ne sont ni plus ni moins que du bétail ; ils les ignorent jusqu’au jour où la faim les pousse. Exactement comme le lion : il se contente de zèbres, d’antilopes ; mais, que la famine survienne, il s’attaquera à l’homme !
Nous ne sommes pas des criminels. Des négociants, je vous répète. Et les négociants, vous le savez peut-être, aiment la réussite de leurs affaires.
Quel enthousiasme à imaginer les minutes au cours desquelles des criminels mirent sur pied quelque projet redoutable destiné à s’achever par un drame, dans le sang souvent, plus d’une fois par la mort !