La patience du diable

Ils sont là, tout autour de nous, ils s'organisent, dans l'ombre, dans le silence.
Ils sont invisibles, et nous n'avons pour les traquer que l'empreinte de leur existence: leurs crimes.

- un détail ? fit-il en reposant sa fourchette et en regardant Ludivine dans les yeux pour la première fois depuis qu'elle était entrée. Chaque nuit, je revois tout. en détail ! Les particules de ma femme qui giclent dans ma bouche, sa tête béante qui tombe dans son assiette, l'odeur de la poudre qui me pique les narines, les coups de tonnerre qui m'explosent les tympans, les cris, la terreur, je revois tout.

La brute épaisse et crasse tout droit sortie de Massacre à la tronçonneuse. L'incarnation du tueur en série de base. Rustre. Loin des génies sophistiqués à la Hannibal Lecter

Il était un peu flippant à ainsi surgir de nulle part, le roi des ploucs, qui sentait autant la transpiration qu'il était vilain.

Il la maîtrisait et l'entraînait vers sa camionnette comme une araignée tire sa proie vers le fond de sa toile avant d'opérer sa terrible besogne avec un naturel glaçant.

Jamais elle n'aura osé ce genre de provocation sans ses copines autour d'elle pour en rire et la soutenir. Le courage, si c'en était, ne vient qu'avec l'effet de bande, elle l'avait souvent constaté.

Un mauvais pressentiment c’est un peu comme se tenir debout en équilibre sur une barque instable, au milieu d’une eau glaciale tout en essayant de rejoindre la rive en sachant que les vagues sont de plus en plus fortes.

Le jour venait à peine de se lever et Segmon tenait à la main un gobelet Starbucks qu'il n'avait plus porté à ses lèvres depuis son entrée dans le bâtiment. Sa peau noire semblait boire la lumière des néons.

la fermeture prochaine de l’usine allait le laisser, lui et beaucoup d’autres « miséreux », sur le carreau, et que cette fois, c’était la fois de trop. Il avait déjà subi trois licenciements, déménagé à deux reprises à travers le pays pour retrouver du travail et, à cinquante-quatre ans, ne se faisait plus guère d’illusions sur son avenir.

La religion n’est pas une béquille extérieure, c’est une ferveur intérieure