Si quelqu'un m'avait dit que je trouverais un livre plus flippant que Ça, je lui aurais rit au nez. Maintenant, après avoir lu
le Signal, je ne ris plus du tout.
Les deux derniers romans de Maxime
Chattam ne m'ont pas laissé un souvenir impérissable ce qui explique sans doute pourquoi j'ai mis autant de temps à lire
le Signal.
Je vous le dis tout de suite, ce roman est génial ! Il a bien sûr quelques défauts sur lesquels je vais revenir mais dans l'ensemble, je l'ai adoré.
C'est l'histoire d'une petite famille originaire de New-York qui s'installe dans une ravissante demeure située à l'écart de tout dans une petite ville appelée Michigan Falls pour prendre un nouveau départ.
Et comme c'est du
Chattam, vous vous doutez que le nouveau départ va être plus sanglant que prévu.
Du côté des points positifs, je retrouve enfin mon
Chattam, celui qui m'a fait frémir d'horreur avec sa Trilogie du Mal et qui m'a invitée dans une descente en enfer avec
La Conjuration Primitive et
la Patience du Diable.
Avec
le Signal, on renoue avec la peur primitive, celle qui vous prend aux tripes et qui reste longtemps après votre lecture.
J'ai aussi aimé que cette peur n'arrive pas d'un coup. Il y a une mise en situation. Chaque chapitre nous fait monter en pression. Comme pour les montagnes russes. On sait ce qui va arriver mais on ne le voit pas arriver. Là-dessus, je dis bravo Monsieur
Chattam.
Mais ce que j'ai apprécié par-dessus tout c'est l'hommage flagrant à
Stephen King.
Je l'avais déjà senti dans le 5ème Règne mais là ça saute tellement aux yeux.
On retrouve dans
le Signal une ambiance et une structure narrative similaire à deux romans de King :
Salem et Ça.
Je commence par
Salem. Au cas où vous ne connaîtriez pas l'histoire, je vous invite à lire ma critique à ce sujet (instant auto promotion).
Dans
Salem, nos protagonistes sont confrontés chacun de leur côté à des événements étranges qu'ils sont les seuls à percevoir. Ils finiront par se regrouper pour le combat final.
Dans
le Signal, nous avons la famille évoquée précédemment qui, de façon séparée, va expérimenter l'horreur sous sa forme la plus pure. Il y a aussi la baby-sitter des enfant et le traditionnel flic qui seront confrontés à la dite horreur.
Puis, tout ce beau monde finira par se regrouper pour le combat final.
Ici, comme pour
Salem, deux camps existent dans Michigan Falls entre ceux qui ignorent tout de la situation et ceux qui pressentent que quelque chose ne tourne pas rond.
Parlons maintenant de Ça. Je n'ai pas besoin de vous présenter le plus célèbre Clown tueur, qui cible les enfants pour se nourrir de leurs peurs.. et aussi en faire son quatre heures. Seule une bande de gamins ose se dresser contre lui.
Dans
le Signal, nous avons deux des trois enfants de notre petite famille qui se lient d'amitié avec deux autres adolescents et qui vont affronter non pas leur plus grande peur mais une entité surnaturelle.
Et ceci est le dernier point positif : tout au long du roman, on assiste à une succession de manifestations pas très naturelles. Lorsqu'on apprend qu'une des victimes du célèbre procès des Sorcières de
Salem a vécu ici, il ne nous en faut pas plus pour sauter sur la conclusion la plus simple.
Au final, la réponse est plus originale. Et c'est vraiment ce que j'ai adoré.
Maxime Chattam joue avec une de nos peurs les plus profondes et arrive à rendre le surnaturel si réaliste que lorsque l'on pose le roman, on ne peut pas s'empêcher de regarder autour de soi, et d'éventuellement envisager de dormir la lumière allumée...voire de ne plus dormir du tout.
Au niveau des points négatifs... la longueur. Plus de 700 pages, c'est beaucoup mais alors beaucoup trop long.
Même si une telle longueur peut se justifier pour poser le cadre, les personnages, et l'ambiance, certains chapitres étaient peut-être inutiles.
Autre point négatif : il y a une storyline que j'ai trouvée très mal exploitée. La baby-sitter des enfants de la famille est harcelée par un ado de son âge qui finit par l'agresser. Je vous laisse lire en détail comment ça se passe. J'ai trouvé cet arc intéressant et très réaliste mais malheureusement il est noyé par le reste de l'histoire. On est trop dans la recherche d'une explication rationnelle des événements pour s'intéresser à cette histoire et c'est vraiment dommage.
En résumé,
le Signal signe le grand retour de Maxime
Chattam dans ce qu'il sait faire de mieux, nous faire frissonner.
Je vous conseille de vous accrocher même si les 700 pages peuvent vous paraître barbantes. Croyez-moi, ça vaut le coup.