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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Ils parlent de la mort
Comme tu parles d'un fruit
Ils regardent la mer
Comme tu regardes un puits." Aux Marquises, Jacques Brel.


"Le Paradis en accostant dans l'île de Ua Pou",.. un spectacle enivrant avec ses couleurs irréelles, les fruits et les fleurs, les danses, les rires et les chants polynésiens...


En 1929, Fiedrich Murnau réalise son film "Tabou" aux Marquises en Polynésie, sans réaliser qu'il enfreint quelques "tapus":interdits liés au sacré.
Au réveil, un ciel complètement limpide, sans aucun nuage... le mont Otemanu se découpait sur le ciel bleu,..
Débarquant sur un "motu": un îlot de sable de corail, Murnau déplace une pierre et la jette à l'eau:
-"Tu as jeté cette pierre? Malheureux! Elles sont sacrées!"


"Une énorme vague surgie de nulle part, s'élève en une fraction de seconde et manque d'emporter Murnau. La vague balaie la caméra qui s'éclate conte les rochers. Les 2 canots sont projetés, avec une violence surnaturelle contre la paroi rocheuse, contre laquelle ils se brisent."


"Et par manque de brise
Le temps s'immobilise
Aux Marquises
Du soir montent des feux"


Murnau a voulu tout ignorer ( même si l'ombre de son "Nosferatu" plane autour de lui) défiant "Auhaituroa" ( à l'origine du feu.)
Les figurants polynésiens refusaient de sortir des cabanes, pendant à la nuit à cause des esprits, la mise en garde d''un vieux, et ce papillon noir dans la nuit apportant la mort ( Ascalapha Odorada).
-" ...le feu, la nuit, les ombres mouvantes, les flammes. Comment ne pas voir qu'on touche là, à l'essentiel?"


Action, le caméraman commence à tourner et... "Une explosion, un éclair de foudre...Une silhouette noire et chancelante, la peau carbonisée...Reese, l'assistant caméraman, complètement ravagé par les flammes...


"Tabou", le plus beau film du plus grand auteur de film". Selon Eric Rohmer.
Mais Murnau ne sera pas à la première de son film...
"Veux tu que je te dise
Gémir n'est pas de mise
Aux Marquises."
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Ce roman est l'occasion de découvrir la vie extra-ordinaire d'un grand cinéaste du muet que je ne connaissais pas. : MURNAU

Né en Allemagne en 1888, puis continuellement se déplaçant vers l'Ouest, vers la californie où il réalisera son chef d'oeuvre " AURORE" puis vers le soleil couchant pour réaliser à 40 ans un autre chef d'oeuvre " TABOU" aux îles Marquises chez les Maoris, à l'Ouest de l'Ouest.

Il était un cinéaste maître de la lumière et des ombres, obsession qu'il partageait avec Matisse qu'il rencontra à Bora Bora pendant le tournage de Tabou, rencontre dont le récit est l'un des plus beaux moments du roman.

NICOLAS CHEMLA, nous donne à lire ici une oeuvre d'une très belle écriture, fascinante parfois même, au service d'un artiste tout aussi fascinant, à l'esprit de liberté sans limite. Je ne trouve pas les mots pour évoquer l'incroyable style de l'auteur.

Un bémol sur la construction du roman, raconté par un narrateur tombé de sa tour de verre moderne, réfugié à Tahiti, qui croise un survivant du tournage du film Tabou et qui lui en racontera l'histoire. Leur rencontre qui s'étire en pointillés tout au long du roman n'a aucun intérêt et alourdit le récit.
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Où je l'ai acheté ?
A l'excellente boutique du non moins excellent musée du jeu de Paume à Paris ( La librairie - Jeu de Paume ) qui présente une très bonne sélection de livres sur le cinéma.

Résumé
Un auteur part en Polynésie sur les traces du dernier tournage de FW Murnau pour le film « Tabou ». Sur place, il rencontre « « par hasard » » l'assistant du réalisateur sur ce tournage qui lui évoque ses souvenirs.

Oui…
D'abord pour Murnau, réalisateur mythique certes, mais dont on parle assez peu, dont les films sont encore plus rares, difficilement visibles et donc pour avoir enfin accès aux coulisses du tournage de ce film sublime (l'auteur a pu traduire les mémoires de Murnau, inédit en français à ce jour, moi je n'ai pas cette capacité). Clairement ce livre m'a donné envie de ressortir mes dvd voire de compléter enfin ma collection (en aparté il n'y a toujours pas d'intégrale de Murnau digne de ce nom accessible à ce jour).
Ensuite pour les iles du pacifique qu'il décrit comme une terre hantée, où le sublime des paysages côtoie souvent une grande violence. Loin de la simple carte postale, l'auteur rend compte de ce que c'est de vivre sur un cailloux volcanique, juste quelques mètres au-dessus de la surface en plein océan ; les forces telluriques et spirituelles que cela engendre.
Enfin c'est une première rencontre avec un auteur que je ne connaissais pas du tout mais avec lequel je pressens des accointances sur certains sujets, l'envie donc de se pencher plus avant sur sa bibliographie.

Non…
Même si je me sens proche de l'auteur sur certains sujets, je ne peux pas non plus ne pas voir quelques faiblesses dans le texte d'abord par l'évocation un peu facile du « rêve » et des « hallucinations » tarte à la crème des auteurs qui ne savent pas comment rendre crédible ce qui ne l'est pas du tout, ensuite par certaines formules de phrases, trop travaillées, alambiquées, à l'effet trop facile et qui font un peu « écrivain qui se regarde écrire »…

Au final…
Un pur bonheur de lecture sur un sujet rare et bien traité.
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Bonsoir,

Une histoire vraie, une plongée dans le cinéma des années 20, avec un livre « Murnau des Ténèbres » de Nicolas Chemla aux Editions le Cherche Midi que je remercie. J'ai découvert une histoire fantastique à tous les sens du terme, fantastique parce que vraie, fantastique parce que teintée d'irréalité, fantastique parce que prenante. Je me suis plongée dans cette partie de vie de ce réalisateur , qui m'était complètement inconnu, et j'ai voyagé avec lui et avec l'auteur. Une très belle découverte.
Quatrième de couverture : En 1929, Friedrich Murnau, l'un des plus grands cinéastes au monde, abandonne le confort d'Hollywood pour rallier, à bord d'un petit voilier, les Marquises d'abord puis Tahiti et Bora-Bora. C'est là qu'il réalise Tabou, " le plus beau film du plus grand auteur de films ", selon Éric Rohmer.

Mais ce chef-d'oeuvre incomparable est maudit. Son tournage sera marqué par les drames et les catastrophes. Et Murnau, comme basculant dans son propre film, mourra tragiquement une semaine avant la première du long-métrage.

Murnau des ténèbres est le roman vrai de cette expédition fascinante. Dans un style à la beauté envoûtante, Nicolas Chemla conjugue le récit d'aventures, le conte fantastique et la méditation philosophique. À la frontière du rêve et de la réalité, de la vérité et de la fiction, il signe un texte à rebours de toutes les modes et renoue avec le souffle des grands écrivains-voyageurs comme Joseph Conrad, Herman Melville ou Pierre Loti.
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Murnau, cinéaste inspiré dont les films iconiques ("Nosferatu", "L'aurore", "Tabou") resteront gravés pour toujours dans la mémoire des cinéphiles. Murnau, persuadé que le Mal était l'essence de l'univers, a pourtant réalisé des chefs-d'oeuvre de toute beauté. Nicolas Chemla nous fait revivre cet étrange personnage, à travers le témoignage imaginaire d'un de ses assistants l'ayant accompagné, du lit à la caméra, lors du tournage de son dernier film. Revenu vivre en solitaire en Polynésie après la mort tragique du cinéaste, le narrateur le rencontre quelque quatre-vingt années plus tard dans la hutte mythique où vécut l'auteur de "Tabou". Un "roman-vrai" étrangement envoûtant, mêlant vérité historique et fantastique et recréant l'univers halluciné du grand cinéaste à travers une langue finement ciselée, faisant référence à Pierre Loti et ces quelques autres écrivains, peintres, chanteurs, partis pour ces contrées lointaines pour y renaître et parfois y mourir aussi.
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D'abord, je remercie chaleureusement les éditions du cherche midi et Babelio de m'avoir envoyé ce petit bijou dans ma boite aux lettres. Cette lecture s'inscrit dans le cadre de l'opération masse critique de Babelio. J'ai donc sélectionné ce livre, bien que je n'avais jamais lu un roman de cette maison d'édition, n'avait jamais entendu parler de cette collection, ne connaissait absolument pas Friedrich Murnau, ni l'auteur Nicolas Chemla et ne m'intéresse que très peu au cinéma. Mais alors pourquoi l'avoir choisi ? le résumé tout simplement ! A sa lecture, il nous promet un "récit d'aventures, [un] conte fantastique et [une] méditation philosophique. À la frontière du rêve et de la réalité, de la vérité et de la fiction", rien que ça. Mais ce n'est pas tout, on nous promet une plume "à la beauté envoûtante". Je me suis tout simplement dit si le résumé nous conte la vérité, il ne peut être que fantastique. Est-ce le cas ?

L'histoire se situe dans un contexte particulier, le tournage du dernier film de Murnau dans les années 1930 touché alors par une malédiction sur les îles idylliques des marquises, de Tahiti et Bora Bora. Mythes ou réalité ? Impossible de le savoir. L'auteur entretien tout du long de ce roman le côté fantastique que procurent les paysages merveilleux des îles au sud du pacifique et la réalité du tournage du film tabou. Tout du long, on ne sait pas si les faits décrits sont vrais, si les pensées ont été pensées, si les actes ont été commis. le lecteur est perdu dans ce réel imaginaire. le film a réellement été tourné et les drames véritablement vécus, mais le reste est-il fiction ou réalité ? Autre le côté fantasmagorique, ce livre pousse le lecteur dans une réflexion extrêmement profonde. Il met le doigt sur de simples évidences. La société moderne est critiquée. L'auteur nous ramène à l'essentiel avec les descriptions de paysages fantastiques et la description des coutumes locales que l'on sent très bien étudiés. Un retour à la nature et au tout.

Ce livre a pour thème le cinéma oui, mais pas le cinéma avec les plateaux les acteurs, les actions, les coupés, ... mais le cinéma en tant que Art. le 7ème art selon Murnau. Avec cette lecture, on plonge dans l'oeuvre décrite comme une peinture mouvante. Il est question de couleur, de lumière, de celle qui crée le mouvement, de l'ombre en tant que lumière et du vide qui remplit l'espace. Mais aussi de l'art de capturer les images, le mouvement, la beauté, la vie, la musique, les moments de communion et toujours l'ombre, la lumière, la matière et le vide. En plongeant dans ce livre, on plonge dans une toile d'un artiste-peintre. On vit sa construction jusqu'au dernier coup de pinceau.
On comprend avec Murnau des ténèbres toute la dimension artistique du cinéma que je ne verrai décidément plus jamais pareil.

Pour finir, l'auteur a couché sur le papier des phrases magnifiques. Il utilise un langage soutenu non pas pour la forme, mais pour le style pour mieux accompagner et transmettre la dimension artistique. Les paysages sont embellis, les ombres d'autant plus effrayantes ou lumineuses par les mots.

Alors si vous voulez la réponse à la question : est-ce que le résumé est vrai ? La réponse est oui.
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Ce deuxième opus de l'auteur, après le remarquable Monsieur Amérique, est d'un tout autre genre mais tout aussi envoutant. Il nous plonge au rythme des pages magnifiquement ecrites au coeur de l'archipel thaitien à la recherche de l'espace entre ombre et lumière. Oscillant entre poesie et philosophie, Nicolas nous invite à réfléchir à la notion du moi universel. de la grande literature.
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