J'ai adoré me plonger dans l'histoire envoutante de
Nicolas Chemla, qui, avec son
Murnau des Ténèbres, m'a emporté loin, très loin au sud de l'Océan Pacifique, sur Tahiti et ses iles ensorceleuses.
Pourtant, l'histoire contée n'est ni idyllique ni paradisiaque, mais elle est intense et palpitante : le tournage du dernier film de
Friedrich Wilhelm Murnau, Tabou, en 1931.
Le grand Murnau, celui de Nosferatu et de Metropolis, en avait assez du ronron des studios hollywoodiens et des producteurs aux dents longues, et il avait décidé de tourner son prochain film hors des sentiers battus, il voulait filmer « la lumière », la vraie, celle des iles sauvages et sensuelles de Polynésie, là où, avant lui, avait été Gauguin pour la trouver, cette lumière, et cette vie, nonchalante et magnifique, côtoyant et accueillant la mort comme la vie, avec une égale disposition. de là aussi, venait cette beauté et cette candeur à nulle autre pareille, celle des habitants de ces iles, et leur passé chargé de symboles, avait pour Murnau un attrait irrésistible : tout était en place pour créer son chef-d'oeuvre, il ne restait qu'à tourner. Enfin presque…
L'auteur,
Nicolas Chemla, se rend donc à Tahiti sur les traces de Murnau, et nous confie ce récit au travers d'un homme étrange, « le gardien », personnage sans âge qui accueille Chemla au seuil de l'ancienne cabane de Murnau. Ce gardien va raconter ce qu'il a vécu aux côtés du maitre, durant ces mois de tournage étrange, où, tour à tour, la malédiction et l'enchantement mèneront la danse.
C'est hypnotique, c'est diablement intéressant, c'est dépaysant, et on apprend des tas de choses sur Murnau. C'était intense cette lecture. J'ai adoré.
Merci beaucoup aux éditions Cobra du
Cherche Midi, et à Babelio pour leur envoi, ils m'ont donné envie de lire d'autres livres de
Nicolas Chemla.