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EAN : 9782840497752
752 pages
Seguier Editions (03/01/2019)
4.31/5   16 notes
Résumé :
Entre 1975 et 1985, dans le monde entier, Mike Mentzer incarna l'homme idéal - un corps spectaculaire, en qui concordaient la perfection des formes classiques et la promesse d'une surhumanité nouvelle. Il fut l'un des monstres sacrés d'une jeune discipline, le bodybuilding. Mais aussi bien plus que cela : écrivain, théoricien et philosophe. Aujourd'hui encore, ils sont des milliers à tenter de percer son énigme, de comprendre pourquoi Arnold Schwarzenegger jura sa p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie les éditions Séguier ainsi que les attachés de presse de chez et-tuttiquanti pour l'envoi de ce livre. Nicolas Chemla retrace le destin singulier de Mike Mentzer dans le roman biographique » Monsieur Amérique « publié en cette rentrée littéraire 2019 aux éditions Séguier.
Tout commence à Ephrata, ce borough du comté de Lancaster dans l'État américain de Pennsylvanie, au début des années 1960. Alors à peine âgé d'une douzaine d'année, Mike Mentzer, ce fils d'un ancien militaire a le déclic lorsqu'il voit dans le magazine « Strength & Health« , la photo d'un homme à la musculature surdimensionnée, le célèbre bodybuilder Bill Pearl.
p. 38 : » – Je veux être Mr America. «
De là, le jeune garçon n'en démordra plus, soulevant des kilos de fonte dans le garage familial, au grand désarroi de son père, qui craint que la virilité de son fils ne soit mise à mal dans ces concours où ces adeptes du culturisme défilent en slip, le corps huilé.
p. 26 : » Il ne sait pas pourquoi, il ne sait pas encore comment, mais c'est décidé et c'est pour lui une évidence : il deviendra comme ce Bill Pearl, il sera bodybuilder et il sera le meilleur du monde. «
Mais en plus de posséder un corps d'athlète atypique, Mike Mentzer est d'une intelligence exceptionnelle. Philosophe amateur, écrivain, mais également théoricien de l'entraînement sportif, il restera dans les mémoires comme le rival malheureux d'Arnold Schwarzenegger.
C'est cette épopée extraordinaire que retrace l'auteur Nicolas Chemla, dans une biographie très dense, au style quasi journalistique. S'il manque parfois d'objectivité d'un point de vu factuel, il n'en reste pas moins un reportage édifiant sur le monde du culturisme et ses coulisses, au cours de la deuxième partie du XXè siècle. J'ai senti un réel travail de recherches, et l'aboutissement est riche d'informations. L'évolution que traverse les Etats-Unis tout au long de cette période, que ce soit sur le plan politique, social ou économique, est une mine de renseignements ! Et c'est l'unique partie qui restera intéressante pour ma part.
De 1960 à l'effondrement des tours jumelles du World Trade Center à New York en 2001, l'auteur relate l'histoire du culturisme, à travers le tragique destin de Mr America 1976. J'avoue être restée complètement hermétique au sujet de fond. le monde du culturisme et des bodybuilders est et restera pour moi sans intérêt ! La lecture de ces plus de 600 pages ont franchement mis à mal ma ténacité ! Je reconnais néanmoins une belle écriture et des références littéraires intéressantes, notamment la comparaison avec « Frankenstein » de Mary Shelley.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Ce désir de sonder la fragilité des " gros bras" est au coeur du livre de Nicolas Chemla, "Monsieur Amerique", autour d'une personnalité qui elle a vraiment existé: Mike Mentzer, sans doute un des plus inspirants Bodybuildeur de tous les temps.

Mentzer apparait tout au long des 600 pages que lui consacre l'auteur une personnalité complexe dans un corps hors-norme et le livre comme le film d'Amiel, fait également ressentir une fascination pour ces corps métamorphosés.

le livre de Chemla s'inscrit un peu de la veine de l'auto fiction de William Giraldi dont on avait parlé l'an passé. Et donne une vision fort différente du culturisme que celle que nous pourrions en avoir, loin des a priori, un peu comme l'avait également fait Rochdzy Zem dans le fort réussi Bodybuilders.

L'auteur dresse le portrait d'un athlète atypique, homme controversé, philosophe amateur et théoricien de l'entraînement sportif.

Soulever des fontes, Mike le fait depuis qu'il est petit, dans son garage familial alors même que cette activité était très mal vue par son père et les hommes qui trouvaient que ça ne faisait pas très viril.

Mentzer remporte ensuite le titre de Monsieur Univers à Acapulco au Mexique en 1978 avant de devenir bodybuilder professionnel, et deviendra aussi par la même occasion le rival d' un certain Arnold Schwarzenegger qui apparait sous la plume de Chemla sous un jour particulièrement peu avenant, cynique, mauvais, coureur de jupons, pas bien malin, prêt à tout pour gagner la mise..

Sportif reconnu, inspirant, passionné et jusqu'au-boutiste, Mentzer en revanche apparait comme aussi un véritable érudit. Et le livre dépasse très vite la simple peinture clinique d'un monde et ses rouages, pour aller sonder la psyché d'un personnage complexe et étonnant, loin de ne se consacrer qu'au relief bombé de leur musculation avec une discipline très exigeante.

le mythique Mike Mentzer, et son corps spectaculaire, qu'il affichait à la une des magazines est un vrai symbole du rêve américain des années 70-80 à travers un personnage hors du commun, qui cultivait certes le culte de la virilité propre tout en étant honnête passionné de culture orientale et de philosophie

À travers ce roman de l'adoration du corps, Mentzer semble être un personnage assez anachronique dans un milieu, dont on découvre tout au long des 600 pages, la petite cuisine pas reluisante: médecins peu scrupuleux, manageurs véreux, groupies sans cervelle...

Cette immersion dans l'univers fascinant du culturisme nous fait vivre l'époque bénie des gros bras plein de testostérone, luisants de produits bronzants. On est épaté par le travail documentaire de Nicolas Chemla rendant ce livre très riche et coloré pour raconter la naissance d'un monstres sacrés de ce qui était alors 'une toute jeune discipline, le bodybuilding.

Ce récit ,qui n'affiche jamais le cynisme ou le second degrés qu'on aurait pu craindre sur le sujet, est au final une plongée fascinante aux pays des souleveurs de fonte allie pour le plus grand plaisir du lecteur culte du corps et existentialisme montrant qu'on peut autant cultiver le corps et l'esprit dans un seul et même élan.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Monsieur Amérique, c'est un peu L'étoffe des héros de Tom Wolfe chez les Bodybuilders. Un prodige d'élan, de vitesse et de démesure à l'Américaine, avec, à la place du fracas des tuyères, de l'odeur du kérozène, des explosions, le rythme des entrainements, le ressac des reps, le gout des stéroides aussi. Cela commence pourtant lentement. Cela commence dans la petite ville terriblement américaine d'Ephrata, pas très loin de Philadelphie. Cela commence par l'étrange épiphanie du jeune Mike Mentzer devant le corps prodigieux de Bill Pearl. Monsieur Amérique, Monsieur Univers. Un titan. Une prodigieuse, une antique énormité. de ce moment là pour Mentzer, les choses sont claires. Un jour, lui aussi sera comme ça. Il sera Monsieur Amérique.

Ce qui désarçonne d'abord nos préjugés, c'est la personnalité du jeune Mentzer lui-même : son mutisme sévère de bon, de très bon élève, son intelligence déjà spéculative et déjà méthodologique, tout ce dont d'emblée il nimbe sa quête du corps prodigieux. L'énergie de l'auteur nous emporte avec lui dans l'histoire esthétique et politique du culturisme - depuis Milon de Crotone l'Europe de la Belle Epoque, de son retour dans l'Amérique du Nord de l'après-guerre, après quelques zigzags par l'aspiration au surhomme à la quête de l'extase matérielle - par la face sombre de cette quête ou science et sorcellerie se conjuguent pour repousser la finitude humaine, de Frankenstein au cercle du Thulé, à la Guerre Froide, l'effrayant désir de se sculpter soi-même en vivant écrin de la transcendance. Au passage, aussi, l'économie. L'émergence de cet "écosystème" de revues, de manifestations, de coupes et de prix, où le pressentiment des nouveaux marchés qui s'ouvrent met à mal le respect des principes sportifs.

La cours du roman est classique d'une quête. Dans la première partie, les premiers pas du héro. Ses premières difficultés - qu'il surmonte (les réticences de son père) - ses succès, sa reconnaissance croissance. A l'aube de l'âge adulte, Mentzer est adoubé, attendu. Il est l'espoir. le grand espoir.
Les parties suivantes, l'adversité. Dans l'étoffe des héros, c'est John Glenn qui joue le rôle un peu ingrat de personnage dont on connait d'avance par le recul du temps la victoire finale, mais dont l'intrigue montre l'ambiguité première, l'ambition, l'homme, ses tics, ses manies, ses laideurs avant que le costume de héro les recouvre. Monsieur Amérique nous confronte à un autre type d'antagoniste, plus déplaisant, mais en quelques sorte plus fascinant aussi. le nom d'Arnold Schwarzenegger suffit à nous faire comprendre que Mentzer ne gagnera pas. Nous avons le recul, nous connaissons la suite. Et pourtant nous nous laissons prendre. Nous continuons à suivre les efforts de Mentzer, nous le suivons dans ses défis au "Chêne Autrichien". Contre l'intention de l'auteur cependant ou pas, nous nous attachons à l'antagoniste. Il y a quelque chose de néronien en lui, ce mélange de bêtise et de ruse, de perversion et de souveraineté. Et quoique nous en pensions, nous sommes un peu faits de lui. Face à lui, Mentzer nous parait parfois unidirectionnel : rigide, corseté, unidirectionnel. Ses principes et son objectivisme scientifique nous paraitraient presque déplaisants, hostiles tout du moins.

Les pages se succèdent sans nous lasser. Elles mènent à un premier triomphe de Mentzer : un score parfait lors du concours Monsieur Univers de 1978 à Acapulco. Entretemps, Mentzer a développé ses propres principes d'entrainement, la méthode Heavy Duty qui limite la quantité d'entrainement pour viser l'effet maximal avec le minimum de répétition. Jusqu'ici l'histoire ressemble à d'autres histoires que nous connaissons de la tradition : Galillée, Darwin, Pasteur. Après l'adversité, après la traversée du désert du héro, la vérité finira par s'imposer. Mais Mentzer lui-même doute parfois, sinon de lui, du moins d'avoir choisi la bonne histoire. Nous sentons que nous allons à l'échec : ce sera le concours Monsieur Olympia de 1980. Et nous entrons alors dans une phase d'errance et de déclin, ou l'enjeu n'est plus la lutte de la vérité contre les falsifications humaines. Mentzer n'est plus Galillée, mais le Sutter de l'Or de Blaise Cendrars, un être ébréché que tous se renvoient maintenant comme une boule de flipper, et qui ne se soutient qu'en se cramponnant aux rêves équivoques des autres. Une fin qui dure, moins linéaire, plus touffue que le trajet en épopée qui nous y a mené.

Le roman tient par l'énergie avec lequel il plonge dans ces phases malconnues de l'histoire américaine et y poursuit - y grossit, y révèle - l'aliment spirituel et métaphysique sous la surface du Pulp. Certains motifs reviennent sans cesse de page en page - la masculinité, la nouvelle masculinité - trop au gout de certain. Dans Murnau des ténèbres, de la même façon, l'auteur accueillera l'obsession de son personnage pour le jeu de la lumière et de la réalité. Il fait partie, ce roman - je n'ai pas pu m'empêcher de le penser - de ceux qui rendent peut-être la mort moins ignoble et scandaleuse, quand on les a écrits. Pourquoi ? Moins pour la perfection des phrases ou l'intensité des formules que pour la force qui y est mise et le sentiment d'unité, d'intégrité, qui en ressort. Monsieur Amérique est un roman qui vit, une écriture faite corps, un roman sans coutures, sans fatigue, qu'on sent avoir vécu en son auteur, qu'on sent avoir ravi, habité, emporté son auteur.
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Roman biographique sur Mike Mentzer (nov. 1951-juin 2001)

Au départ j'avais lu La Cage de Kerry Howley où plusieurs fois on évoque un film à la gloire de Schwarznegger. Dans La Cage on suit la vie de deux combattants des Arts Martiaux Mixtes. On y parle bien plus des hommes que du sport. Dans ce livre ci on peut dire qu'on parle presqu'autant du bodybuliding que de Mike Mentzer.

Le récit est très documenté de la vie de ce culturiste des débuts du culturisme de masse. Sans doute plus une bio qu'un roman. Que j'ai lue très rapidement, comme un récit d'aventure.

Mike Mentzer fut une star mondiale qui représenta l'Amérique à sa manière mais qui est maintenant méconnue. Il fut M. Amérique lors du bicentenaire.

On part des années 50 pour arriver à l'attentat du World Trade Center (Mike Mentzer mouru trois mois avant)

Les années 50 : une époque où les médecins de famille recommandaient aux épouses de donner des amphétamines au mari fatigué ou pour elles également (p. 20)

En 1953 même s'il y a déjà quelques dizaines de milliers d'adeptes en Amérique soulever de la fonte est plutôt mal vu. Mais il y a déjà des concours régionaux et internationaux. Bill Pearl est une vedette qui a même battu facilement Sean Connery au concours M. Universe à Londres (p. 28)

Mike Mentzer commence à s'entraîner à 11-12 ans et correspond avec des bodybuilders confirmés. C'est très tôt car depuis longtemps maintenant on estime qu'il ne faut commencer que la croissance achevée. A treize ans et demi il squatte 160 kg… (p. 115) (on serait en 66 alors qu'à 13 ans et demi on ne peut être qu'en 65…)

Il croise le docteur Ziegler qui teste, sur lui-même et d'autres, la testostérone. Pas autorisée mais il arrive à s'en procurer directement auprès de laboratoires.

En 67 on est en plein « Summer Of Love » et Mike est souvent à contre courant. Il est déjà très musclé, très bon élève, lisant toutes sortes de penseurs et de philosophes. Mais il essaiera aussi la marijuana qui ne lui réussit pas, des acides et lit Henri Miller et sa prose hyper-sexuée. D'aucuns se moquent des bodybuilders en mimant des orangs-outangs mais il a de l'allure, est intelligent et ça ne lui arriverait donc pas. (p. 160) Il lira beaucoup toute sa vie : Mishima également, cet écrivain japonais hanté par la mort et qui se suicidera de façon spectaculaire (par seppuku).

Lorsqu'il regarde le film « 2001 l'odyssée de l'espace » il en tire toutes sortes d'observations philosophiques. (p. 172) Jusqu'à sans doute surinterpréter, devinant des intentions que l'auteur du film n'a pas forcément eues.

Les écuries de champions et les revues se multiplient. On se moque les uns des autres. Bill Pearl, bodybuilder historique, se vante d'être végétarien et n'avoir presque jamais pris de stéroïdes (ce n'est pas sûr) mais il est détrôné par les jeunes. A quarante ans, en 1970 Arnold Schwarzenegger arrive avec quelques autres. (p.196)

Une place importante est faite dans le livre à Arnold qui est décrit comme un salopard de première. Humilié par son père (ancien nazi autrichien) et son grand frère il émigre très jeune aux USA avec une ambition qui ne s'embarrasse pas de scrupules. Deux exemples : alors que les poses s'enchaînent pour départager les deux premiers lors d'un concours, Arnold souffle dans l'oreille de l'autre : y'en a marre, si tu t'en vas je m'en vais aussi. L'autre s'en va, Arnold reste et gagne… Il se vante aussi d'avoir intrigué pour que des rideaux sombres soient mis lors d'un concours alors que son concurrent a la peau noire. Arnold ainsi se détache et gagne (p. 204). Toute la carrière d'Arnold est faite d'entourloupe et de travail… Aucune reconnaissance pour son mentor qui finança la début de sa carrière (lorsqu'on s'entraîne 36 heures par semaines difficile de travailler) : il affirmera toujours qu'il s'est fait tout seul. Voir Pumping Iron le film tout à sa gloire dispo gratuit sur Internet. Pour compléter le tableau Arnold dira son admiration pour Napoléon, Jésus et Hitler. Ce qui le séduit c'est leur charisme, leur capacité à emmener tant d'hommes derrière eux.

Arnold est l'antithèse de Mentzer et veut garder son statut de vedette incontestée. Alors que Mentzer est le favori pour le concours M. Olympia, Arnold s'entraîne huit semaines avant après 5 ans d'interruption, il met en place ou achète tous les juges et remporte le prix le plus contesté qui soit.

Il est défend l'idée que plus on travaille, plus on acquiert de muscles. Mike Mentzer prône une autre méthode qui ne remporta jamais vraiment de succès où on entraîne ses muscles à fond seulement trois séances d'une heure jusqu'à l'échec, jusqu'à ne plus pouvoir rien faire : le « High Intensity Training ». Il défend aussi l'idée suivante : « Avoir des muscles imposants peut s'avérer fort gratifiant, mais sans le supplément de sens apporté par d'autres activités et dimensions personnelles comme le sport, la lecture, la famille et l'amour, un physique musclé n'a littéralement aucune valeur » (p. 470)

Mike commencera des études de médecine mais se consacrera surtout à promouvoir ses idées sur la vie, la nutrition, l'entraînement. Il se nourrit de façon plus équilibrée que les autres, s'entraîne moins longtemps et du coup n'est pas obligé comme certains de se prostituer par amnque de temps pour travailler. D'aucuns se trouvent obligés d'avoir un Sugar Daddy (un vieux protecteur homo) qui les entretient et paie les produits de toutes sortes qu'ils se croient obligés d'avaler.

Il essaiera de monter son propre magazine mais son comptable rafle tout ce qu'il a gagné et il doit vendre même sa maison après que sa copine soit partie et sa mère soit morte. Un sévère dépression s'ensuit. Plusieurs années avec longs passages en hôpital psy.

Il s'en relève aussi grâce à un ami. Il remonte la pente et entraîne ceux qui (acteurs par ex.) veulent un beau physique. Il gagne très bien sa vie mais un jour on lui signifie qu'il va lui falloir un certificat professionnel s'il veut pouvoir continuer à entraîner ses clients à la gym. Non pas qu'il n'arriverait pas à obtenir ce diplôme mais il n'a rien à apprendre des organismes privés qui veulent juste faire de l'argent en refilant des études bidons financées par des entreprises de suppléments « alimentaires » (p. 574) Parallèle avec Bernard Iriart.

Dans une vidéo disponible sur Internet, mis en ligne par la librairie Mollat (qui donne la parole à bien des écrivains), l'auteur du livre résume sa vie comme d'un destin épique de celui qui fut selon lui (ça me semble exagéré) un aventurier de l'esprit, un écrivain, un journaliste, un philosophe.
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Je viens de me taper 600 pages sur le bodybuilding et croyez-le ou non, j'ai aimé ça .
Oui vous avez bien lu, le bodybuilding ! Et c'est bien la fille qui n'a pas fait de sport depuis l'épreuve du bac qui vous parle !

Il y a 3 explications très simples à ce soudain amour pour les corps musclés et huilés: cette biographie de Mike Mentzer est passionnante, documentée à l'extrême et magistralement écrite.

Pour faire une bonne biographie, il faut un personnage hors du commun et un destin atypique. Mike Mentzer est un sujet parfait.

1978, après des années de travail Mike est sacré Mr Univers à Acapulco. Pour en arriver là il lui aura fallut soulever de la fonte depuis des années et surtout imposer sa philosophie de l'entraînement et de la nutrition.

Car ce type n'est pas simplement un corps, c'est un p... d'intello qui fait des études, lit Nietzsche et médite. Il va tenter de révolutionner son sport grâce à son esprit rationnel et scientifique au risque de fâcher le géant Arnold Schwarzenegger (d'ailleurs si par le plus grand des hasards vous avez de la sympathie pour l'actuel gouverneur de Californie, ce livre va vous faire changer d'avis vite fait).

Se basant sur la science il va atteindre les sommets avec des méthodes nouvelles (entraînement court + régime équilibré).
Quand les autres s'entraînent 24 heures par semaine et ingurgitent des steacks géants, Mike se contente de 30 minutes de travail intense 3 fois par semaine tout en raisonnant son alimentation.
Il n'aura de cesse de déconstruire les mythes de son sport, les mensonges et les croyances.

Livre sur le masculin surdimensionné, sur le culte du corps, portrait d'une Amérique en recherche de gigantisme, Monsieur Amérique se lit comme un roman. On suit Mike depuis son adolescence et ses débuts dans ce sport balbutiant jusqu'à la désillusion. C'est une plongée fascinante dans un monde inconnu avec ses côtés sombres (stéroïdes, tricherie, sexe).

Alors oui c'est dense et oui ça demande du temps mais vous risquez d'être fasciné par l'intelligence et l'intégrité de cet homme.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les Etats-Unis ont beau avoir poussé à l'extrême - certains diront même inventé - la notion de liberté individuelle, ils ne sont pas moins imprégnés du pouvoir normatif de la communauté.
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" Arnold, une fois de plus, venait de s'assurer que personne ne pourrait prendre sa place. Ce n'était pas méchant, et n'avait rien de personnel. Il ne souffrait tout simplement d'aucune concurrence. Dans sa vision des choses, on passait d'un sommet à l'autre en restant justement au sommet."
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Il n’y a pas de principes, il n’y a que des circonstances.
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Videos de Nicolas Chemla (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Chemla
À l'occasion de la 45ème édition du festival "Le livre sur la place" à Nancy, Nicolas Chemla vous présente son ouvrage "L'abîme" aux éditions le cherche midi. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2886538/nicolas-chemla-l-abime
0:00 : Début
0:17': Pouvez-vous nous raconter ce qu'il se passe dans votre nouveau roman "L'Abîme"?
3:27': On plonge dès les premières pages, avec la description de la façade de cet immeuble, dans une ambiance gothique, un univers obscur qui affleure et qui ne va cesser de s'étendre. Via différents personnages, Doucet/ l'américain/ Persian Wolfe vous dressez un portrait d'un certain milieu homosexuel que vous mettez en rapport avec une sorte de tradition luciferienne. Qu'est-ce qui a motivé le choix de ces différentes thématiques?
6:28': le rapprochement entre l'univers satanique et la sexualité complètement libérée, et désir de faire un update de l'oeuvre "Là-bas" de Joris-Karl Huysmand, datant du 19ème siècle, livre de référence pour l'auteur.
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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