La théorie du drap contour

• Pourquoi ce livre?
Dans le cadre de la journée le 12 août, j'achète un livre québécois, une initiative lancée en 2014 visant à encourager la littérature d'ici, je me suis aventurée dans la librairie indépendante de Saint-Sauveur, L'Arlequin. Mon but était de dénicher un roman québécois afin de participer à l'évènement annuel qui incite la population québécoise à acheter des livres écrits par des auteurs de la province. La couverture jaune éclatante de la théorie du drap contour de Valérie Chevalier a attiré mon attention, inévitablement. Posé sur une étagère de la librairie, le roman m'a interpelée par sa jolie couverture et son résumé, à l'endos, qui évoquait le récit d'une jeune femme en quête d'amour.

• Un premier aspect qui m'a plu :
Ce qui m'a particulièrement plu de la théorie du drap contour – deuxième roman de Valérie Chevalier – est l'écriture simple, efficace et sans détour de l'auteure. Tout est dit avec simplicité ce qui rend l'histoire très accessible. de plus, les phrases courtes qui composent le récit apportent un rythme dynamique et saccadé poussant le lecteur à tourner les pages sans cesse. D'ailleurs, ces phrases courtes, par leur simplicité intrinsèque, vont droit au but, sans passer par mille chemins, et de cela se dégage une honnêteté empreinte d'une belle sensibilité qui a su accrocher mon attention.

• Un second aspect qui m'a plu :
J'ai apprécié, également, la structure épisodique du récit, composé d'épisodes assez courts relatant à chaque fois la vie amoureuse de Florence, protagoniste principale du roman. Chaque épisode est pour ainsi dire intitulé d'un titre accrocheur et dévoile les péripéties des amours du personnage qui vit bien souvent des déceptions face à ses différents partenaires. J'ai bien aimé le fait qu'on dévoilait par petites bribes les méandres de la vie amoureuse de Florence dans les différents épisodes sans jamais tout divulguer. Ces épisodes laissent place à l'imagination du lecteur qui recrée les non-dits entre chaque épisode composant le récit.

• Un aspect qui m'a moins plu :
Toutefois, j'ai été déçue par la redondance qui plâne au-dessus de cette histoire, où amour et déception sont sujets premiers. J'aurais aimé voir, comprendre et apprécier d'autres facettes du personnage de Florence qui ne se résume, au fil des pages, qu'à une jeune femme incapable de vivre sans la présence d'un homme à ses côtés. Son personnage manque de profondeur et on se tanne à un moment, lorsqu'on saisit la mécanique du récit, de lire page après page les mêmes péripéties, c'est-à-dire Florence qui rencontre un homme, qui tombe amoureuse et qui se fait briser le coeur. L'histoire devient ainsi vite prévisible.

Roman d'amour tout ce qu'il y a de plus banal, avec en plus un handicap majeur: le style de l'auteure. Dans une tentative louable mais maladroite de faire preuve d'originalité de la part de l'auteure, dans un genre qui en manque souvent cruellement, c'est une narratrice qui s'adresse aux différents personnages masculins de sa vie qui dévoile ainsi son histoire au lecteur. le résultat n'est pas très probant puisque le lecteur ne se sent ainsi aucunement inclus dans ce qui est raconté par l'héroïne. du coup, il se désintéresse de l'histoire qui n'offre aucun rebondissements ni autre élément original pouvant le sortir de son indifférence.

Je n'ai pas du tout accroché au style choisi par l'auteur. Chaque chapitre s'adresse à un de ses petits copains qui est évoqué dans le chapitre (tu as fait ceci, cela) ce qui fait qu'on ne se sent pas du tout concerné par l'histoire. On ne s'attache pas à l'héroïne non plus et il n'y pas d'humour (ou je ne l'ai pas détecté). du même auteur, il vaut mieux lire "tu peux toujours courir".
En plus il y a beaucoup de discours sur l'amour et le désamour assez ennuyeux.

Oh ! Seulement 2.7/5 ! Moi, j'ai eu envie de donner un 4. La couverture du livre est magnifique. C'est léger, peut-être un peu maladroit, mais elle écrit, elle ose. Moi, je trouve que ça fait toujours du bien un livre comme ça... comme elle dit... le soleil n'est jamais loin... Lâcher prise... et c'est ce qu'on fait en lisant ce roman. On pense à rien d'autre, ça nous vide l'esprit, et on dort mieux le soir.

Un roman simple qui se lit d'un trait et qui chamboule notre vision de l'amour. Peut-on aimer trop? Pas assez? Ou es-ce toujours la faute de l'autre si ça ne marche pas?

J'avais déjà pu appréciée la plume de Valérie Chevalier dans Ces petites tempêtes et je l'ai retrouvé tout de suite dans sa grande simplicité. J'ai aimé cette lecture qui n'était pas joyeuse ni triste, juste tellement vrai.

L'être humain a tellement besoin d'être aimé, mais surtout, d'apprendre à s'aimer. Une belle leçon tout en simplicité..